En Suisse, l’été 2024 reste incertain.Image : Shutterstock
Jusqu’à présent, le printemps 2024 a été marqué par de nombreuses précipitations en Suisse. Beaucoup de gens se demandent si l’été sera là. Jetons un regard prudent sur les prévisions à long terme des principaux instituts météorologiques.
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Les prévisions météorologiques ne sont vraiment précises que pour le futur immédiat – et même celles-ci ne sont pas toujours fiables à 100 %. Cependant, les grands instituts météorologiques créent des modèles qui tentent de générer des prévisions pour un avenir plus lointain. Ils s’appuient moins sur les événements météorologiques actuels que sur les changements climatiques majeurs.
Bien entendu, une mise en garde s’impose ici : l’incertitude qui régit de telles prévisions ne doit pas être sous-estimée. Dans son MeteoBlog, l’institut météorologique MeteoNews s’est néanmoins aventuré dans « l’oracle de l’été » et s’est penché de plus près sur les prévisions pour les mois de juin, juillet et août. MétéoNews précise à cette occasion :
« Il convient de souligner que les explications suivantes sur le temps météorologique de l’été (juin à août) ne constituent pas des prévisions météorologiques concrètes, mais seulement une estimation à grande échelle et à long terme des modèles de débit et de pression. Des écarts de différents paramètres par rapport à la moyenne climatique sont ainsi calculés, qui ne doivent être considérés que comme une tendance approximative.»
Pourtant, l’été sec et torride de 2022 a été prédit de cette manière relativement correctement. (Il n’en va pas de même pour l’été humide et frais de 2021…).
Instituts météorologiques
Des instituts tels que les National Centers for Environmental Prediction (NCEP) des États-Unis produisent des prévisions à moyen et long terme sur les précipitations, la répartition des pressions et les températures. En Europe, le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) est considéré comme le meilleur interlocuteur pour les prévisions à un horizon un peu plus lointain. Mais le service météorologique allemand ou son homologue français, Météo France, déterminent également des tendances à plus long terme.
Les modèles des instituts météorologiques utilisent de nombreuses variables au sein d’un système extrêmement complexe, notamment la position et le mouvement du jet stream ainsi que différents systèmes de pression atmosphérique, pour produire des prévisions à long terme.
Prévisions de pression atmosphérique
Les données les plus récentes de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis et du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (ECMWF) sont prises en compte pour les anomalies – c’est-à-dire les écarts par rapport à la moyenne – de pression atmosphérique, de précipitations et de température pour les mois. de juin, juillet et août.
Les deux modèles ne montrent pas d’écart vraiment perceptible par rapport à la tendance à long terme de la pression atmosphérique pour la Suisse (et pour l’Europe en général) :
Écart de la pression atmosphérique par rapport à la moyenne à long terme en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024. Période de comparaison : 1984-2009.Image : tropicaltidbits.com, date : CFSv2, NOAA
Dans les deux modèles, la pression atmosphérique est approximativement dans la norme. MétéoNews interprète cela comme suit :
“Il n’y a donc aucune indication d’un anticyclone extrêmement durable”
Écart de la pression atmosphérique par rapport à la moyenne à long terme en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024. Période de comparaison : 1993-2016.Image : ECmwf
Prévisions de température
Les prévisions de température à long terme sont désormais fortement influencées par l’augmentation des températures due au changement climatique. Cela est également visible dans les modèles à long terme pour juin, juillet et août en Europe. Ils modélisent donc sans surprise des températures nettement supérieures à la moyenne de long terme :
Écart de température par rapport à la moyenne pluriannuelle en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024.Image : photo : tropicaltidbits.com, date : CFSv2, NOAA
Écart de température par rapport à la moyenne pluriannuelle en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024.Image : CEPMMT
La NOAA américaine prévoit une hausse de 0,75 à 1 degré en Suisse. Selon le CEPMMT, il faut compter entre 1 et 2 degrés Celsius. Il convient de noter ici que les deux modèles utilisent une base différente pour leur moyenne à long terme. Pour les données de la NOAA, il s’agit des années 1984-2009 et pour les données du CEPMMT, il s’agit des années 1993-2016.
Voici comment MeteoNews interprète les prévisions de température dans leur ensemble :
“Il n’est toutefois pas clair si l’excès de température est dû à des phases de chaleur entrecoupées de phases de température normales à inférieures à la moyenne, ou à des températures presque constamment supérieures à la moyenne.”
Prévisions de précipitations
Concernant les précipitations, aucune tendance claire ou uniforme ne semble non plus se dégager. MétéoNews écrit à ce sujet :
« Dans l’ouest et le sud, l’été a tendance à être légèrement trop sec et à l’est, normalement humide à légèrement trop humide, mais les écarts par rapport à la norme ne sont que minimes »
Écart des précipitations par rapport à la moyenne pluriannuelle en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024.Image : tropicaltidbits.com ; date : CFSv2, NOAA
Écart des précipitations par rapport à la moyenne pluriannuelle en Europe pour les mois de juin, juillet et août 2024.Image : CEPMMT
Cependant, si l’on compare dans le modèle NOAA la période comprenant les mois de juin, juillet et août avec la période indiquée suivante (juillet, août et septembre), une phase un peu plus sèche se dessine sur la Suisse. Autrement dit, si l’on prend en compte le mois de juin, les mois d’été sont plus humides que la moyenne en Suisse orientale (et dans le sud de l’Allemagne). Cela change légèrement, mais surtout en Suisse romande – où les précipitations devraient être plutôt inférieures à la moyenne – si on décale les prévisions d’un mois :
Écart des précipitations par rapport à la moyenne pluriannuelle en Europe pour les mois de juillet, août et septembre 2024.
Les prévisions étant calculées sur trois mois, il en va de même ici. On ne sait pas encore si les quantités de précipitations plutôt normales sont dues à l’alternance de phases sèches et de fortes précipitations ou à des pluies récurrentes sans phases sèches significatives.
Alors quel temps fera-t-il ?
Enfin, MeteoNews présente sur son blog les prévisions établies par le météorologue Fred Decker pour les mois d’été. Ceci explique :
« En juin, des zones de haute pression devraient s’étendre entre les îles britanniques et le nord-ouest de la Russie, tandis que des conditions de basse pression tendent à prévaloir dans le golfe de Gênes. Pour la Suisse, cela pourrait se traduire par un temps assez orageux et clairement trop humide, surtout dans le sud, mais en même temps des températures plutôt trop élevées.»
Bonne nouvelle pour tous ceux qui attendent avec impatience l’été : MeteoNews prévoit également des semaines plus sèches par la suite. La météo dans notre pays sera déterminée par l’anticyclone des Açores, une zone de haute pression qui se forme dans la région des Açores dans l’Atlantique Nord. Pour la Suisse, cela signifie « un temps souvent sec et ensoleillé ainsi que des températures supérieures à la moyenne ». Et des phases de chaleur prolongées sont tout à fait possibles.
L’actualité en Suisse est ici
(Traduit et adapté par Chiara Lecca)
