Un vétéran de la mission canadienne en Bosnie veut « payer au suivant » avec son documentaire

Un vétéran de la mission canadienne en Bosnie veut « payer au suivant » avec son documentaire
Un vétéran de la mission canadienne en Bosnie veut « payer au suivant » avec son documentaire

Prêt à être diffusé en privé auprès des frères d’armes notamment, le documentaire Rendez-vous à Srebrenica, au retour en Bosnie d’un vétéran de la mission canadienne, cherche un distributeur pour le sortir des cercles initiés.

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«Je sais que ça va donner envie aux anciens combattants d’y retourner», affirme avec confiance Alain Boivin, ex-militaire qui a participé à la mission en Bosnie en 1993 et ​​qui est au cœur de la démarche documentaire. « Plusieurs sont allés à Srebrenica […] et il y a très peu de documentation à ce sujet.

Tout au long du documentaire d’environ 1 heure 30 minutes, Alain Boivin, accompagné de son caméraman et réalisateur Jean-Sébastien Levan, retrace les traces de son séjour militaire en pleine guerre civile.

Le film combine des tournages originaux et des images captées pendant le conflit par l’unité de combat d’Alain Boivin, récupérées pour le montage.

Une manière pour l’ancien militaire d’« exorciser certaines choses » et de « faire la paix avec des images » gravées à jamais dans son esprit.

Alain Boivin a participé à la mission canadienne en Bosnie en 1993, alors qu’il avait 18 ans.

Photo STEVENS LEBLANC

«C’est comme si vous étiez devant votre garage et que vous décidiez de faire le ménage : vous sortez tout», illustre Alain Boivin. “Il y a des choses qu’on garde, il y en a d’autres qu’on ne garde pas.”

L’ex-militaire, aujourd’hui policier à Saint-Eustache, estime également que le documentaire peut être très pédagogique pour les proches de militaires revenant d’une zone de guerre.

“Quand on revient, on n’est jamais très bavard et de toute façon, les gens ne comprennent pas, il y a un décalage avec ce qu’on voudrait dire”, explique-t-il.

La résilience bosniaque

Même le caméraman et réalisateur Jean-Sébastien Levan a profité de cette expérience pour revoir sa compréhension du conflit auquel il n’a pas participé.

« Avant d’y aller, j’ai vécu le conflit à travers les films hollywoodiens », raconte-t-il. « J’avais une idée relativement précise de l’endroit où j’allais, mais quand je me suis promené dans les rues et que j’ai vu l’effet que cela faisait sur Alain […] Cela m’a transformé aussi et j’ai compris pourquoi nous étions ici.

Le caméraman et réalisateur Jean-Sébastien Levan raconte qu’il n’a eu d’autre choix que de s’approprier l’histoire de son ami pour la porter à l’écran.

Photo STEVENS LEBLANC

Les deux hommes se sont dits particulièrement impressionnés par « la résilience du peuple bosniaque » qui a réussi à reconquérir le territoire défiguré par la guerre.

« Il y a les roses de Sarajevo où il y a encore des mini cratères dans le sol, où il y a eu des explosions et des morts. Ils les ont peints en rouge, ça ressort », se souvient Jean-Sébastien Levan.

Pour Alain Boivin, c’est la repousse des arbres autour de Srebrenica qui représente le symbole ultime de la guérison de la ville.

“[Pendant la guerre] il n’y avait plus d’électricité, alors ils abattaient des arbres partout aux abords de la ville pour se chauffer. Il y avait toujours une odeur, tout était gris», se souvient l’ancien militaire. « En y retournant, j’avais l’impression d’être dans un autre monde. Les couleurs de la ville avant et après, c’est fou !

Le documentaire Rendez-vous à Srebrenica sera diffusé sur invitation seulement le 15 juin au Musée Le Régiment de la Chaudière à Lévis. L’avenir du film après cette diffusion reste pour le moment incertain.

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