Comment Rouilly-Sacey, 388 habitants, dans l’Aube, est devenu un « Village du futur »

Comment Rouilly-Sacey, 388 habitants, dans l’Aube, est devenu un « Village du futur »
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Une trentaine de kilomètres, 40 minutes d’aller-retour en voiture par jour, tel est le quotidien des habitants du village de Rouilly-Sacey dans l’Aube, habitués à faire des allers-retours vers Troyes et ses environs pour s’y rendre. travailler. Bienvenue dans cette charmante commune de 388 habitants, entourée d’étangs, de bois, de prairies et de betteraves.

Ici, les habitations sont caractéristiques de la région, faites de pierre et de colombages. Dans le village, une école maternelle, un lavoir, un belvédère imaginé avec le parc naturel régional de la Forêt d’Orient et même deux églises. Sans oublier ses sentiers de randonnées et son chemin des amoureux. « C’est un chemin creux (entre deux talus bordés d’arbres, autrefois utilisé par les agriculteurs pour se rendre aux champs), explique Christian Bricout, adjoint au maire chargé de l’urbanisme. On les trouve principalement dans le centre de la France. Nous travaillons avec le lycée agricole de Sainte-Maure pour le restaurer et préserver la faune et la flore. »

Pour aménager ce petit coin de paradis, il faut des projets, et donc de l’argent et des compétences. « Nous sommes une petite commune, avec un budget annuel de 400 000 euros », rappelle Christian Bricout. « Le projet que nous souhaitons mettre en œuvre est de l’ordre de 2,5 millions d’euros. On peut avoir des idées, une vision, un élu comme le maire Patrick Dyon qui sait très bien mobiliser des financements mais, à un moment donné, on arrive à une impasse. Avoir des systèmes étatiques, c’est bien, mais avoir les ressources humaines qui vont avec, c’est merveilleux ! », s’exclame-t-il. De quoi faire sourire Stanislas Bourron, directeur général de l’Agence nationale pour la cohésion des territoires (ANCT)

Créée il y a quatre ans, l’ANCT est chargée de piloter les différentes aides dont disposent les collectivités territoriales pour faciliter leurs projets, notamment le plan d’action France Ruralités, lancé par le gouvernement en 2023, qui vise à améliorer le quotidien des Français en milieu rural. zones. Comme 14 autres communes de l’Aube, Rouilly-Sacey a été inscrite au programme Villages du Futur. «C’est un dispositif d’ingénierie et d’accompagnement de 2 500 communes au niveau national», explique Stanislas Bourron.

Objectif ? « Aider les communes, avec un financement de l’État pour 120 personnes dédiées en France (une à deux par département), à réaliser leurs projets et à les mettre en œuvre là où elles rencontraient parfois des difficultés en raison de leur complexité. » Une forme d’accélérateur de projets, pour favoriser la reconversion des friches et relancer les services de proximité.

A Rouilly-Sacey, les élus ont plusieurs projets autour d’une ancienne ferme au cœur du village. Un espace qui devrait permettre de sécuriser l’accès à l’école, de développer des activités périscolaires, de construire une nouvelle cantine… Une maison pour les assistantes maternelles, une chambre pour les pompiers, et des logements inclusifs sont également envisagés. « L’idée est d’offrir la possibilité aux personnes qui possèdent une grande maison dans le village de revenir dans un territoire plus petit. Mais aussi pour que des parents éloignés et âgés puissent s’installer à proximité de leurs enfants qui vivent ici. Les jeunes arrivant dans l’Aube peuvent aussi s’y installer en attendant de devenir primo-accédants», explique l’adjoint au maire Christian Bricout.

« Des projets tout à fait réalistes »

Ce programme d’accompagnement dure en moyenne 12 à 18 mois, parfois moins, parfois plus selon les difficultés. Dans chaque département, un chef de projet est chargé d’accompagner les « Villages du Futur » sur le plan financier, technique et juridique, notamment en se déplaçant chaque mois dans les communes concernées.

«Nous nous sommes rendu compte que les petites villes étaient dépourvues de cette ingénierie», explique Hemerick Goury, responsable du système à la préfecture de l’Aube. Le besoin le plus crucial ? « Réseautage », répond-il. Les élus ne connaissent pas forcément toutes les petites ficelles à tirer pour obtenir un contrat de commande, un financement, et obtenir l’avis des services… ».

À Rouilly-Sacey, le projet du centre-ville est en bonne voie. « Ils ont un plan de financement assez complet, ils ont réussi à nouer des liens avec la Banque des Territoires, et à déposer également une demande de financement au Fonds vert. Nous sommes au stade d’une réflexion bien ancrée et bien rodée », apprécie Hemerick Goury.

L’État envisage déjà de soutenir d’autres projets dans le cadre du programme « Villages du Futur ». « On regarde avant tout la vision portée par les élus, si le dossier répond à des enjeux, une ambition, s’il est qualitatif en termes d’entretien et de valorisation du patrimoine par exemple… », précise Cécile Dindar, préfète de l’Aube. Nous avons des projets très ambitieux dans des communes de quelques centaines d’habitants, tout à fait réalistes. Notre défi est d’accélérer leur réalisation. » Attention aux amateurs !

 
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