« Marcus Smith a eu des nouvelles pendant ma blessure »

« Marcus Smith a eu des nouvelles pendant ma blessure »
« Marcus Smith a eu des nouvelles pendant ma blessure »

Ce lundi, l’ouvreur international du Stade toulousain Romain Ntamack – revenu à la compétition fin avril huit mois après son opération au genou gauche – a pris le temps de revenir sur son actualité et celle de son club, à quelques jours de la demi-finale. finales. Finale de la Coupe des Champions contre les Harlequins dimanche. Ses sensations physiques, ses repères dans le jeu, son duel à venir contre Marcus Smith ou encore les ambitions des Rouge et Noir : il n’a évité aucun sujet.

Tout d’abord, un mois après votre retour à la compétition, vous semblez déjà proche de votre meilleur niveau. Comment vous sentez-vous ?

Les sensations sont plutôt bonnes. En effet, je suis revenu au 100% rugby, avec le retour à la compétition, il y a un mois. Je me sens bien et les automatismes sont vite revenus. Physiquement, ça va de mieux en mieux aussi. J’arrive à passer les semaines assez facilement. Je suis content car tout le travail effectué avant, lors de ma blessure, porte aujourd’hui ses fruits. J’en ressens les bienfaits.

Au niveau du jeu, on a effectivement vu que vous vous sentiez rapidement à l’aise. Vous y attendiez-vous ?

Non pas forcément. Je m’étais conditionné en me disant que les premiers mois seraient peut-être un peu compliqués côté rugby, qu’il ne fallait pas me soucier du niveau de jeu qui serait le mien. Je savais, après une telle blessure, que certaines choses n’allaient pas me satisfaire. Mais en fait, je me sens plutôt bien et je suis assez satisfait de mes performances, de tous les matchs que j’ai rejoués depuis mon retour. Honnêtement, je suis même surpris.

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Comment l’expliquez-vous ?

Peut-être par le fait d’avoir très vite travaillé la vision du jeu, à travers des exercices, notamment d’habiletés. Cela m’a certainement permis de me retrouver rapidement à l’aise sur le terrain.

Bref, vous avez l’impression de bénéficier de votre bonne rééducation…

Oui, les choses se sont bien passées durant cette période même si j’avais conscience que rien ne remplaçait la compétition et le terrain. C’est pourquoi il était logique que certaines choses ne me conviennent pas lors de ma convalescence. Au final, je suis plutôt content de mon jeu. J’ai dit récemment que je n’étais pas à 100% mais j’ai l’impression que je vais vite m’en rapprocher. C’est très bien, d’autant que les matchs à fort enjeu sont là. Ce n’était pas facile de les comprendre après huit mois sans jouer.

Alors qu’on pouvait s’attendre à une certaine retenue sur le plan offensif, vous avez réalisé des croisements à chacune de vos sorties. Est-ce à dire qu’il n’y a aucune appréhension ?

Depuis ma rééducation, chaque fois que je fais un pas en avant, j’essaie de ne pas me retenir et de ne pas avoir d’appréhension pour mon genou. J’y suis donc allé un peu tête baissée, pour ne pas me poser de questions et ne pas fausser mon jeu lors de mon replay. Après, il ne faut pas trop en faire sur le terrain. L’idée est de reproduire ce que je faisais avant : prendre les intervalles lorsqu’ils s’ouvrent devant moi, saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent et toujours faire jouer mes coéquipiers. Disons que je pensais non pas perdre mon jeu, mais avoir besoin de plus de temps pour le retrouver pleinement.

Le groupe est stable depuis plusieurs saisons. Est-ce un réel avantage pour reprendre les benchmarks, avec Antoine Dupont ou Pita Ahki autour de vous notamment ?

Oui, avoir les mêmes joueurs à mes côtés a accéléré le processus. Les repères ne sont pas perdus, et on les a vite retrouvés avec Antoine en 9, Pita en 12 ou Thomas (Ramos) quand il joue en 15. Franchement, ce sont des gars avec qui je me retrouve les yeux fermés. Les automatismes et le leadership sont revenus naturellement. Mais malheureusement pour lui et peut-être heureusement pour moi, j’ai un peu profité de la blessure de Thomas (au niveau de la crête iliaque, NDLR) quand j’ai recommencé. Sinon, j’aurais sûrement débuté sur le banc lors de certains matches importants. Cela m’a permis de plonger très rapidement dans le grand bain.

Avez-vous fait de ces phases finales de Champions Cup un objectif personnel ?

Oui, c’était un objectif. Mais au vu des performances de chacun tout au long de la saison, je ne m’attendais vraiment pas à recommencer ainsi. Je m’étais plutôt préparé à avoir des bouts de matchs et du temps de jeu ici et là. Bref, revenez petit à petit. Là, j’ai été plongé dans le grand bain des phases finales, encore une fois à cause de la blessure de Thomas. A l’arrivée, je ne me suis posé aucune question et j’ai repris le rythme.

Comment abordez-vous cette demi-finale face aux Harlequins au Stadium ?

Cela va être un très bon match. Du moins, on l’espère… On connaît les qualités des Harlequins. Nous avons observé leurs matchs de championnat et de Coupe des Champions. C’est une équipe qui marque beaucoup d’essais, qui produit un jeu très attractif, qui joue de partout. Il ne faut pas trop le regarder, sinon on prendra trente, quarante ou cinquante points, comme ils sont capables de le faire tous les week-ends ou presque. C’est vraiment une super équipe. Même si on gagne à domicile lors du match de poule, ce sera un tout autre contexte dimanche que l’on souhaite aborder. Tout le monde a hâte de jouer cette mi-temps à domicile car tout le monde a fait le nécessaire pour recevoir cette rencontre. Ce doit être une grande fête.

Les Harlequins viendront totalement décomplexés

La clé contre les Harlequins est-elle de les museler ?

Il s’agit avant tout de rester nous-mêmes ! Il s’agit donc de ne pas se renier, comme nous l’avons fait toute la saison en Champions Cup, et aussi d’être efficace en défense. Je le répète, c’est une équipe qui met beaucoup d’essais et de points. Mais elle dispose également d’un solide ensemble d’attaquants, ce qui la rend difficile à contrer. La clé, on va essayer de la trouver cette semaine en l’étudiant attentivement pour se donner le droit de gagner cette mi-temps et d’aller en finale.

Même si vous étiez en marge du groupe, depuis le début de la saison ressentez-vous une appétence particulière pour cette compétition ?

J’ai regardé la première partie de cette Champions Cup avec un peu de distance, même si j’étais en contact avec l’équipe. A chaque fois que ce concours arrive, la semaine est particulière. L’ambiance n’est pas la même ici. La Coupe d’Europe signifie beaucoup pour notre club. Et nous nous donnons chaque année les moyens d’aller le plus loin possible. Là-bas, les gars ont fait de superbes matchs de poule, ont pris des points bonus partout et ont terminé avec le meilleur bilan. On s’est offert la possibilité d’atteindre la demi-finale. Maintenant, il faut confirmer et surtout réfléchir à cette moitié avant d’envisager autre chose.

Vous savez combien Toulouse avance vers cette demi-finale avec l’étiquette de grand favori, avec la projection d’une immense finale contre le Leinster…

Oui, j’en suis conscient. Mais les Harlequins viendront totalement décomplexés, comme ils l’ont fait à Bordeaux en quart de finale. Personne ne pariait sur eux et on voyait le résultat. C’est une équipe très dangereuse, qui n’aura rien à perdre. A chaque fois qu’elle jouait sans complexe, elle mettait à mal son adversaire. Je peux vous assurer que nous prenons cela très au sérieux. Nous connaissons le danger.

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Le premier danger est sûrement Marcus Smith, avec qui vous allez vous engager dans un sacré duel…

Oui, mais il y aura de beaux duels partout. Il y a peut-être des noms qui parlent un peu moins que le sien mais les ailiers sont excellents, les arrières (Vert Tyrone) très bien aussi, un premier centre (André Esterhuizen) extrêmement fort. Après, c’est vrai que Marcus Smith est un joueur exceptionnel, qui fait tellement de bien à cette équipe et à l’Angleterre. Il n’a pas un profil typique des Anglais car c’est un gros attaquant, qui prend beaucoup d’initiatives. C’est un danger permanent, qu’il faut essayer de cadenasser. Mais l’erreur serait de se concentrer uniquement sur lui. Il sait faire jouer les autres.

Vous êtes tous les deux nés en 1999. Depuis votre affrontement en finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2018, n’avez-vous pas l’impression que vos carrières se succèdent ?

Oui, nous nous suivons et nous nous écrivons de temps en temps aussi. Il a notamment eu des nouvelles lors de ma blessure. Comme nous avons le même âge, nous sommes de la même génération, nous nous sommes toujours affrontés. Lui avec l’Angleterre et moi avec la France. Il y a toujours eu beaucoup de respect entre nous deux. Mais, sur le terrain, il n’y a visiblement plus d’amis qui comptent (sourire). Après, je suis un compétiteur et j’aime affronter les meilleurs. Un duel contre Marcus est toujours alléchant. J’espère qu’il tiendra toutes ses promesses dimanche.

Depuis la saison 2018-2019, Toulouse a atteint le dernier carré de toutes les compétitions auxquelles il a participé. Dimanche, ce sera votre dixième demi-finale consécutive, Top 14 et Coupe des Champions confondus, ce qui est du jamais vu. Comment voyez-vous cette statistique ?

C’est important car, depuis 2018-2019, le club et les joueurs tentent de maintenir cette régularité. On le voit particulièrement au sein de l’effectif, où une grande partie de l’ossature de l’équipe est restée la même. Il y a eu peu de revirements. C’est très bien, car nous mûrissons et grandissons tous ensemble. Je crois aussi que cela reflète toutes les exigences que nous avons, et celles de ce club. Après, les statistiques sont bonnes mais les demi-finales n’ont jamais remporté de titres. En Champions Cup, nous avons beaucoup perdu ces dernières saisons. La dernière fois que nous en avons gagné un (en 2021 contre l’Union Bordeaux-Bègles, NDLR), nous avons réussi à être champions derrière. Nous allons essayer de répéter ce que nous avons fait en 2021.

 
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