« L’individualisation de la politique salariale profite de manière disproportionnée aux cadres et aux top managers. Pour que les travailleurs reçoivent leur part de la richesse qu’ils produisent, nous avons à nouveau besoin d’augmentations de salaires plus généralisées.» L’économiste en chef de l’Union syndicale suisse, Daniel Lampart, a commenté lundi l’évolution des salaires en Suisse depuis 2016.
Pour la grande majorité des travailleurs, « les salaires ne sont pas beaucoup plus élevés qu’en 2016 en termes réels. » Mais pour une minorité la période fut favorable : « Les cadres et les plus hauts revenus gagnent en revanche aujourd’hui 3 000 francs de plus par mois, soit le 1% des salariés les mieux payés. Et pour la première fois, plus de 4000 personnes en Suisse perçoivent un salaire annuel égal ou supérieur à un million de francs.»
L’USS pointe également du doigt la politique fiscale, qui fait également le jeu des riches et des classes supérieures : « Les cantons ont recommencé à réduire les impôts sur le revenu et sur la fortune, constate l’USS, et de nouvelles réductions sont à l’ordre du jour. En revanche, les primes d’assurance maladie pèsent de plus en plus sur les budgets des revenus faibles et moyens, d’autant plus que les cantons n’augmentent que légèrement leurs subventions au paiement des primes.
Pour Pierre-Yves Maillard, président de l’USS : « Au lieu de corriger la répartition inégale des revenus, la politique fiscale actuelle renforce les inégalités, notamment parce que les primes santé, qui ne sont rien d’autre qu’un impôt par tête, ne cessent d’augmenter.
L’USS formule des revendications pour augmenter « vigoureusement » les salaires réels normaux ou bas. Pour le syndicat, toute personne ayant effectué un apprentissage ne doit pas gagner moins de 5’000 francs par mois. « Plus généralement, tous les salaires devraient s’élever à au moins 4 500 francs. De telles augmentations de salaire sont économiquement possibles. Les affaires se portent bien et les entreprises réalisent des marges confortables », explique l’USS.
