Un homme a été jugé par le tribunal correctionnel de Douai (Nord), mardi 2 avril, pour des faits de corruption de mineurs via un réseau de communications électroniques.
Dans le cadre d’une opération de lutte contre la pédocriminalité, la police peut créer de faux profils sur les réseaux sociaux se faisant passer pour un mineur. Dans le Nord, ils prennent contact avec Carl*, un Arleusien de 33 ans, au profil nommé « Noémie2010», sur le site de chat sans inscription Coco.gg. Ils discuteront pendant une semaine avec Carl, sans jamais l’inciter à commettre un délit. Lors de conversations avec l’adolescent fictif de 13 ans, l’homme demandera des photos de la jeune fille pour « prends un peu de plaisir. » Carl demande rapidement à passer sur Snapchat, pour ne garder aucune trace de leur conversation. Il enverra ensuite des photos, d’abord en boxer, puis complètement nu. Il continuera à avoir des conversations très sexuelles malgré l’incompréhension et la naïveté de Noémie. Il lui enverra des photos de sextoys et lui expliquera comment se masturber tout en continuant de demander avec insistance des photos nues de la jeune fille. La police va glisser à plusieurs reprises dans la conversation que Noémie a 13 ans, qu’elle va au collège, qu’elle vit avec ses parents… Beaucoup de rappels pour être sûr que Carl sait qu’il parle avec un enfant. Il a été convoqué au commissariat et a reconnu les faits.
Cet Arleusien (Nord) est un père de famille
Jugé par le tribunal correctionnel de Douai mardi 2 avril, il explique avoir voulu donner un avertissement à la jeune fille pour lui éviter de fréquenter des personnes peu recommandables. Un discours rapidement écarté par le tribunal qui ne croit pas à cette explication des faits. Carl, qui a un fils de 3 ans et qui doit se marier en juillet, explique qu’il traversait alors une mauvaise période de sa vie. Sans activité depuis un mois et demi, il s’ennuyait et souhaitait discuter avec un inconnu. ” J’étais affaibli, la météo n’aidait pas», tente-t-il de se justifier à la barre. Le psychiatre que Carl a rencontré au cours de l’enquête n’a trouvé aucune culpabilité de la part du prévenu mais a constaté une recherche de satisfaction auprès des mineurs. C’était un ” erreur d’itinéraire » de Carl, a expliqué son avocat. Quiconque est pompier volontaire depuis 15 ans n’a aucun casier judiciaire. Il a finalement été reconnu coupable et condamné à un an de prison avec sursis, avec obligation de soins et de travail. Il lui est interdit d’avoir des contacts avec des mineurs.
*les prénoms ont été modifiés.
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