VIDÉO. Lors des salons artisanaux, la papeterie de la dernière papeterie d’Occitanie dévoile les secrets de fabrication

VIDÉO. Lors des salons artisanaux, la papeterie de la dernière papeterie d’Occitanie dévoile les secrets de fabrication
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l’essentiel
Ce week-end, les artisans d’Occitanie sont mis à l’honneur à Gourdon dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’Art. Un salon avec plus de 60 exposants. Dont André Durand, propriétaire de la dernière papeterie d’Occitanie.

Le papier, c’est son truc. Mais pas seulement en écrivant. Il y parvient. Lui ? André Durand, petit-fils des premiers propriétaires de la papeterie de Brousses-et-Villaret (dans l’Aude), près de Carcassonne. Dernier moulin de ce genre en Occitanie. Et c’est pour cette raison, et pour célébrer ce savoir-faire, que l’entreprise est présente lors des Journées Européennes des Métiers d’Art, à l’église des Cordeliers, à Gourdon ce week-end. Un salon où 63 exposants, venus de toute la région, ont montré leurs talents aux Lotois. Un événement coordonné par l’INMA (Institut National des Métiers) dont la 18e édition a pour thème « Sur le bout des doigts ». Une invitation à la découverte, au toucher et à l’expérimentation des gestes d’artisans artistiques.

Et avec André Durand, on se mouille les mains. En effet, cette dernière offrait aux visiteurs la possibilité de participer eux-mêmes à la création d’une feuille de papier. Une belle expérience qui plaît particulièrement aux enfants. Ce samedi matin, une petite fille d’une dizaine d’années a pris part au jeu. “Je ne fais pas travailler les enfants !”, promet le papetier aux nombreux visiteurs qui s’arrêtent devant son stand. Il partage avec bonheur l’histoire de sa famille et les secrets de fabrication du papier.

Sept générations de papetiers

« Nous sommes sept générations de papetiers. Au XIXème siècle, le village de Brousses abritait sept moulins à papier. Nous étions un lieu important pour la fabrication du papier. Mes ancêtres ont commencé en 1820. En 1877, ils ont installé une machine pour fabriquer la pâte. Ils l’ont fait jusqu’en 1981. Mon grand-père a arrêté l’activité. Après une période de fermeture, nous avons repris la fabrication artisanale du papier», raconte fièrement le propriétaire de l’usine.

Ce qu’il aime le plus dans son métier : la création permanente. Si le moulin ouvre ses portes aux visiteurs toute l’année (3 000 écoliers sont accueillis par an notamment) et propose de réaliser des commandes sur mesure (faire-part, cartes de vœux, cahiers, livres d’or…), l’entreprise aime se concentrer à la demande d’artistes : graveurs, lithographes, photographes… « Ils ont parfois des idées un peu folles, c’est génial. Là, je travaille sur une commande pour Marie Hugo, peintre et arrière-arrière-petite-fille de Victor Hugo. Elle veut du papier brun. Mais je n’ai toujours pas trouvé le bon textile qui donnera une jolie couleur », explique André Durand. Les commandes viennent de France, mais aussi du monde entier. Comme New York.

“Le papier est l’œuvre de l’eau”

Et la fabrication du papier est un art. « Savez-vous de quoi est fait le papier ? il demande à quelques-uns. Bons élèves, ceux-ci répondent à la cellulose. C’est exact, mais il faut être plus précis. « Cela peut être du coton, du lin, du chanvre… En fait, nous utilisons toutes les plantes et même des tissus déjà teints. Par exemple, pour le bleu, avant, on utilisait du jean. Aujourd’hui, il y en a malheureusement trop de synthétique», poursuit le propriétaire du moulin, qui regorge d’anecdotes amusantes. En voici une qui fait toujours sourire les visiteurs : l’entreprise peut utiliser du fumier de cheval ou d’éléphant pour fabriquer du papier.

Un petit focus sur la fabrication du papier. Pour réaliser la pâte, il faut broyer l’élément utilisé, à l’aide d’une machine. Ensuite, il faut tout diluer avec de l’eau. « Le papier est l’œuvre de l’eau », explique le papetier. Pas besoin de colle. Ensuite, chaque feuille est réalisée à la main. Le tamis plonge dans le mélange, quelques vibrations, et le tour est joué : la feuille apparaît. Prochaine étape : la presse. Les feuilles, étalées et séparées avec du synthétique, sont pressées pour libérer l’eau. Et puis il faut attendre. « L’hiver, nous sommes quatre à travailler au moulin. Et en été, nous pouvons être jusqu’à 7. Et quand on a des commandes avec des feuilles géantes, j’amène des amis pour m’aider !”, s’amuse André Durand. Un métier qu’il aime illustrer à Gourdon ce week-end à tous ceux qui veulent bien l’écouter. Et dont la relève est assurée tant les enfants sont passionnés par cette production si particulière. Le papier a encore de beaux jours devant lui.

 
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