Les enfants du DPJ n’ont rien à voir avec nos larmes

Le futur commissaire à la protection et aux droits de l’enfance doit disposer de davantage de pouvoirs.


Publié à 1h31

Mis à jour à 6h00

On peut être horrifié, scandalisé, ému ou en colère à la lecture des nombreux reportages sur les enfants du PDJ publiés dans La presse Et Le soleil dernièrement.

Mais notre débordement d’émotions ne changera pas la réalité des jeunes vulnérables.

Ce dont ils ont besoin, c’est de quelqu’un qui veille spécifiquement à leur bien-être. Quelqu’un qui défend ses droits sur la place publique et dans le labyrinthe qu’est l’État québécois.

Cette personne est le futur commissaire au bien-être et aux droits des enfants prévu dans le projet de loi 37. C’est l’une des principales recommandations du rapport de la commission Laurent, rendu public il y a trois ans déjà. Une institution sur laquelle tout le monde, y compris le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, fonde beaucoup d’espoir.

Malheureusement, dans sa version actuelle, le projet de loi 37, déposé en octobre dernier, ne va pas assez loin. Il propose une version édulcorée de ce que la commission Laurent avait proposé. Une version qui soulève de sérieux doutes quant à la capacité de ce futur commissaire à accomplir sa tâche.

Priorité : indépendance

La commission Laurent a recommandé qu’on s’inspire de ce qui se fait ailleurs au pays. En effet, des provinces comme le Nouveau-Brunswick, l’Ontario et l’Alberta ont toutes un protecteur de l’enfance alors qu’au Québec, il n’existe aucune institution dont le mandat exclusif est de promouvoir et de défendre les droits des enfants. enfants, une obligation en vertu de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.

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PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Régine Laurent, présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, a déposé rapport – et ses recommandations – il y a près de trois ans.

Le futur commissaire, affirment les auteurs du rapport Laurent, devrait être indépendant et jouir des mêmes pouvoirs que le protecteur du citoyen, le vérificateur général et la Commission des droits de l’homme.
droits de la personne et de la jeunesse (CDPDJ). Concrètement, cela signifie qu’il doit être nommé par l’Assemblée nationale, devant laquelle il doit rendre des comptes. Son mandat de sept ans serait renouvelable et il bénéficierait d’un financement récurrent pour mener à bien sa mission.

La Commission a également estimé que ce poste de commissaire devrait être inclus dans une éventuelle charte des droits de l’enfant.

Ces recommandations sont essentielles. Le futur commissaire ne doit pas devenir un autre fonctionnaire qui « s’assoit autour de la table » pour réfléchir « à l’intérêt supérieur de l’enfant ».

La personne qui portera la voix des enfants doit pouvoir les rencontrer partout au Québec. Elle doit être capable d’enquêter, d’intervenir et de tirer la sonnette d’alarme si nécessaire.

La CDPDJ pointée du doigt

Jusqu’à présent, ce sont surtout les journalistes qui alertent l’opinion publique. Semaine après semaine, mes collègues dénichent des histoires d’horreur : abus sur lesquels leur entourage a fermé les yeux, exploitation sexuelle, violences, conditions de vie déplorables et inadéquates, violations des droits… Personnellement, je connais des chiens et des chats qui sont bien mieux traités que certains. enfants sous la protection de la DPJ.

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Déposé en octobre dernier, le projet de loi 37 ne va pas assez loin, selon notre chroniqueur, proposant une version édulcorée de ce que proposait la Commission Laurent il y a près de trois ans.

Tu trouves ça normal ? non plus.

La CDPDJ est pointée du doigt : des avocats et même certains de ses anciens salariés estiment qu’elle ne joue pas son rôle de chien de garde. Il est critiqué pour son inaction et sa passivité.

En entrevue il y a un mois, le président de la Commission, Philippe-André Tessier, me disait que nous avions ajouté des ressources jeunesse et que nous étions plus présents en région. Il m’a également expliqué que le rôle de la Commission était mal compris. «Nous faisons notre travail, nous le faisons bien, nos délais sont bons», a déclaré M. Tessier, rappelant que la commission Laurent prônait la déjudiciarisation des dossiers des jeunes. Selon lui, l’intervention de la CDPDJ devant les tribunaux, aussi essentielle soit-elle, doit être une exception. « Ce qui est étrange dans cette affaire, me disait-il il y a un mois, c’est qu’on se retrouve à se défendre de ne pas aller assez devant la Cour alors que tous les rapports disent qu’il faudrait y aller moins souvent. »

« Si nous devons nous adresser à la Chambre des Jeunes, a-t-il poursuivi, au moment où nous le faisons, la situation n’est pas corrigée. Quelle est la manière la plus efficace de résoudre la situation rapidement ? C’est la priorité. »

Me Tessier a conclu que la Commission devait mieux communiquer. Je ne suis pas un expert en droit de la jeunesse, mais il me semble que tout ce beau monde devrait apprendre à se parler.

Un triste anniversaire

Les audiences sur le projet de loi 37 sont suspendues pour une durée indéterminée, a-t-on appris la semaine dernière. Il faudrait profiter de cet arrêt pour revenir aux fondamentaux de la commission Laurent. C’est, entre autres, l’avis du vice-président de la Commission, André Lebon, avis que je partage.

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Mardi, nous marquerons le 5e anniversaire du décès de celle qu’on appelle aujourd’hui la petite fille de Granby.

Le ministre Carmant doit refaire ses devoirs et il doit agir rapidement. Les jeunes ont assez attendu. Quand on sait qu’il faudra attendre six mois après l’adoption du projet de loi pour nommer le commissaire, chaque jour compte.

Mardi, nous marquerons le 5e anniversaire du décès de celle qu’on appelle aujourd’hui la petite fille de Granby.

À l’époque, le premier ministre François Legault avait promis qu’il y aurait un avant et un après Granby.

Nous attendons toujours la suite.

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