à Antony, le bidonville rom expulsé du jour au lendemain

à Antony, le bidonville rom expulsé du jour au lendemain
Descriptive text here

Par Dorine Goth
Publié le

12 mars 24 à 17h33
mis à jour le 12 mars 24 à 17h45

Voir mon actualité
Suivez l’actualité parisienne

Environ 200 personnes, dont environ 90 enfants, vivaient dans ce campement de fortune depuis 2017. Mardi 12 mars 2024, la préfecture des Hauts-de-Seine a expulsé les Bidonville rom d’Antony. L’association Romeurope, qui accompagne les familles dans l’accès au droit, dénonce une expulsion brutale réalisée sans solution d’hébergement.

Un incendie en février

La terre, prise entre les autoroutes A10 et A6, était en sommeil depuis plusieurs années, sans propriétaire. La mairie est depuis devenue repreneure et la démarche est en cours de finalisation.

La Ville considère « que l’aménagement de la caserne en bois (…) et la présence sur le site d’une centaine de bouteilles de gaz raccordées sans conditions de sécurité (…) constituent un danger réel et immédiat« . Le 10 février, un incendie a détruit une douzaine d’habitations sans faire de blessés. Un prétexte pour l’association. « Rien n’a été fait par la Ville pour prévenir les risques », argumente François Rivet, membre du collectif Romeurope Antony.

Pas de solution d’hébergement

L’arrêté d’urgence pris vendredi 8 mars par le maire d’Antony a été affiché lundi 11 mars, veille de l’expulsion, aux portes du camp. « Nous n’avons jamais vu ça. Habituellement, nous avons une semaine pour préparer les évacuations, pour travailler avec les familles. Là, non seulement l’expulsion a été effectuée dans les 24 heures, mais pas de solution d’hébergement n’a pas été proposé», déplore François Rivet, du collectif Romeurope Antony.

Depuis 2018, une instruction gouvernementale prévoit la consultation de toutes les parties prenantes « pour réfléchir à l’insertion et à l’accompagnement en amont et en prévision.”

« L’évacuation s’est déroulée sans difficulté. Sécuriser les abords et neutraliser les accès sont prévus dans ce cadre », a partagé la préfecture des Hauts-de-Seine dans un communiqué.

Vidéos : actuellement sur Actu

Une vingtaine d’écoliers

Cette expulsion intervient après que la préfecture ait engagé en septembre 2023 des travaux sur l’insertion professionnelle des résidents. LE 47 familles ont été rencontrés et un diagnostic social réalisé. Le fruit de ce travail a été présenté il y a seulement quelques semaines par l’Etat.

« L’État le finance, mais si la communauté n’est pas d’accord, cela ne sert à rien. Antony a toujours refusé la présence de Roms sur son territoire », estime François Rivet avant de poursuivre : « Il y a au moins, et le mot est faible, une discrimination à l’égard des Roms. Le maire n’en veut pas parce que cela crée des problèmes, même s’ils ont des droits. »

UN vingt enfants était scolarisé chaque année, malgré les difficultés. « C’est fini, tout le travail effectué est cassé », déplore le bénévole. Sur les 47 familles, une seule a exprimé son désir de trouver « un coin en ville » pour poursuivre l’éducation de ses enfants. « Les autres rejoindront certainement d’autres camps ou en formeront un plus loin », projette François Rivet. Le bidonville d’Antony fut le dernier campement de Roms des Hauts-de-Seine.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV les caméras du Village préféré des Français se sont arrêtées dans cette commune de Seine-et-Marne
NEXT Les intellectuels exhortent la France à reconnaître l’État palestinien