Des messages alarmistes du Texas pour dissuader les migrants de traverser la frontière

Des messages alarmistes du Texas pour dissuader les migrants de traverser la frontière
Des messages alarmistes du Texas pour dissuader les migrants de traverser la frontière

Verra-t-on un jour des panneaux sur les plages du Maroc ou de Libye pour dissuader les migrants de traverser la Méditerranée ? Aux États-Unis, le Texas a dépensé près de 100 000 dollars pour les installer le long de la frontière avec le Mexique et dans d’autres États d’Amérique latine.

Publié le 31/12/2024 08:03

Temps de lecture : 3min

Photos de panneaux d’avertissement marquant les routes entre le Texas et le Mexique, installés par le gouverneur de l’État, Greg Abbott, et postés sur son compte X. (CAPTURE D’ECRAN)

De nouveaux types de panneaux apparaissent le long de la frontière entre le Texas et le Mexique. Vous pouvez lire des messages comme « Arrêtez, si vous passez illégalement la frontière, vous serez emprisonné »ou même « De nombreuses filles qui tentent d’immigrer au Texas sont kidnappées. Pour le bien de votre famille, arrêtez. » écrit à côté de la photo d’une poupée au sol. Les messages peuvent être encore plus alarmistes comme « Combien avez-vous payé pour que votre fille soit violée ? » ou « Votre femme et votre fille paieront le voyage avec leurs corps. Coyotes [surnom des passeurs] mensonge”. Et, là, c’est la photo du ventre d’une femme enceinte qui accompagne le texte.

Le Texas a dépensé environ 100 000 $ pour cette campagne. Il y aurait une quarantaine de panneaux, à la frontière mais aussi au Mexique, au Guatemala, au Salvador et au Honduras. Les messages ne sont pas uniquement en anglais ou en espagnol. Il en existe des écrites en russe, en chinois ou en arabe car ces routes ne sont plus empruntées uniquement par les migrants latinos.

Aux grands maux, il existe de grands remèdes, a expliqué Greg Abbott, le gouverneur républicain du Texas. Il a présenté sa campagne il y a quelques jours à Eagle Pass, une ville frontalière. Selon lui, les messages donnent une « image réaliste de ce qui les attend » migrants, le risque de violence en particulier. Les associations soulignent effectivement les violences sexuelles subies par de nombreuses femmes lors de leur voyage vers la frontière. Le gouverneur du Texas a également tenu sa conférence de presse à côté d’un arbre où une femme avait été agressée sexuellement par des passeurs.

Mais cette campagne a aussi un coup de pub, notamment avec l’élection de Donald Trump qui a promis des expulsions massives. Si en Californie, État libéral, les autorités ont très vite fait savoir qu’elles n’aideraient pas les agents fédéraux à retrouver puis à expulser les immigrants sans papiers, l’administration ne rencontrera pas ce genre de résistance au Texas. Greg Abbott est un farouche critique de la politique d’immigration de Joe Biden, jugée trop laxiste. Il n’est pas le seul, à en juger par les excellents résultats de Donald Trump dans les comtés frontaliers entre le Texas et le Mexique. La traduction d’une sorte de ras-le-bol de certains habitants.

Cependant, cette année, l’administration Biden a expulsé plus de 270 000 personnes, des chiffres jamais vus depuis dix ans. Ces panneaux ne sont pas la première initiative de ce type du gouverneur Abbott. Depuis 2021, il a dépensé des milliards de dollars dans l’opération Lone Star (surnom du Texas) pour multiplier les arrestations d’immigrés clandestins et de trafiquants de drogue à la frontière. Il a installé des barbelés flottants dans le Rio Grande, le fleuve qui sépare son État du Mexique. Et puis, il a beaucoup fait parler d’eux en envoyant des dizaines de milliers de migrants en bus dans des villes démocratiques éloignées de la frontière, pour qu’ils aient eux aussi à gérer ces arrivées nombreuses.


Monde

 
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