à l’approche des élections législatives anticipées, la France revisite à sa manière la série Game of Thrones

à l’approche des élections législatives anticipées, la France revisite à sa manière la série Game of Thrones
à l’approche des élections législatives anticipées, la France revisite à sa manière la série Game of Thrones

Trahison, séparation, réconciliation, mensonges, sales tours et têtes coupées. En convoquant des élections législatives anticipées après sa défaite aux élections européennes, Emmanuel Macron a semé le chaos dans le paysage politique français. Tous les ingrédients d’un thriller que ne nieraient pas les scénaristes des meilleures séries politiques de Netflix ou HBO sont là. Une série pleine de rebondissements où les acteurs n’ont qu’un seul objectif en tête : faire trembler le Trône de Fer. En tête d’affiche, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jordan Bardella, Eric Zemmour, Marion Maréchal-Le Pen et Eric Ciotti.

Épisode 1 : Les débuts d’une révolution

Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron bat Marine Le Pen et devient le nouveau président des Français. ©Belga

La situation actuelle en France trouve ses origines il y a plusieurs années. Le 7 mai 2017 exactement. Ce jour-là, le jeune et fringant président d’En Marche est élu président de la République et succède à François Hollande. Son projet : redevenir un acteur important de l’ordre mondial. S’il a résisté à la crise des Gilets jaunes, à celle du covid et à la poussée inflationniste, Emmanuel Macron a vu la confiance des Français progressivement décliner. Au point que lors des dernières élections présidentielles, il n’a obtenu que 58,55 % des voix face à Marine Le Pen, ancienne présidente d’un Rassemblement national en pleine effervescence. Il y a cinq ans, il l’avait emporté avec 66,10 % des voix.

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Épisode 2 : Anatomie d’une chute

Le FN devient le premier parti politique d’opposition à l’Assemblée nationale française lors des élections législatives de 2022. ©AFP/Archives

Les décisions impopulaires prises par la Première ministre Elisabeth Borne, qui n’a pas hésité à multiplier le recours au 49.3, un article de la Constitution permettant de contourner l’Assemblée nationale, ont le don d’agacer les Français. Notamment lorsqu’il s’agissait de relever l’âge de la retraite en France. Le rejet du macronisme favorise les extrêmes. Et le Rassemblement national, parti d’extrême droite, en profite pour redorer son image. Notamment grâce à Jordan Bardella qui, avec son image de gendre idéal, devient le porte-parole d’une « parole décomplexée ». Le RN, lors des élections législatives de 2022, devient le premier parti d’opposition. Macron n’obtient qu’une majorité relative.

Épisode 3 : Le vol du faucon noir

Le Rassemblement national de Jordan Bardella remporte les élections européennes en France. ©AFP ou concédants de licence

Depuis, les sondages ne cessent de montrer des progrès pour le RN. Lors des élections européennes, le président du RN, Jordan Bardella, a été anobli. Son parti a remporté les élections en France avec un taux historique de 31,5% des voix. Plus du double des listes macronistes et socialistes. L’extrême droite devient la première force politique en France.

Épisode 4 : Panique football à l’Elysée

Après sa débâcle européenne, Macron a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale française et a convoqué de nouvelles élections législatives. ©AFP ou concédants de licence

Dès les résultats des élections européennes connus, le Premier ministre Gabriel Attal propose de démissionner, comme un « fusible » pour éviter la dissolution de l’Assemblée nationale. C’est la panique footballistique à l’Elysée. Macron ne l’écoute pas et dissout l’Assemblée nationale, convoquant de nouvelles élections législatives. Il espère un sursaut des Français qui se sont largement abstenus – un sur deux n’a pas voté pour l’Europe – pour faire barrage à l’extrême droite. La droite applaudit, la gauche le traite de fou : en cas de victoire du RN, le président devra cohabiter avec l’extrême droite. Et un Jordan Bardella pressenti comme Premier ministre.

Élections législatives en France : Eric Zemmour annonce l’exclusion de Marion Maréchal de Reconquête

Épisode 5 : La gauche contre-attaque

Si Jean-Luc Mélenchon se considère comme Premier ministre, tous les gauchistes ne sont pas de cet avis. ©AFP ou concédants de licence

La France insoumise, le Parti socialiste, les écologistes et le Parti communiste ignorent les dissensions et s’unissent pour former un « front populaire » de gauche et faire barrage au RN. Mais les premières tensions apparaissent déjà. Si Mélenchon souhaite devenir Premier ministre, le PS y opposera son veto. Les premières dissensions éclatent déjà lorsqu’il s’agit de déterminer les candidats des différentes circonscriptions, chaque parti souhaitant placer ses propres candidats.

Épisode 6 : L’implosion de la droite

Eric Ciotti est exclu de son propre parti par les dirigeants des Républicains, après avoir tendu la main au Rassemblement national. ©AFP ou concédants de licence

La droite traditionnelle se déchire. Eric Ciotti (LR) annonce, mardi, le ralliement des Républicains au Rassemblement national pour faire barrage au macronisme. Problème, il n’a pas arpenté sa base, qui est en colère. Un bureau politique, réuni en urgence, décide de l’exclure à l’unanimité. Les mots de passe sont modifiés, les caméras placées dans les coffres-forts pour empêcher Ciotti de communiquer davantage au nom des Républicains. Le principal concerné conteste un « coup de force » qui n’aurait « aucune valeur juridique » : « Je suis et je reste le président de notre parti politique, élu par les adhérents !», proclame-t-il. Jeudi, il a posté une vidéo de lui dans son bureau. Lorsque les journalistes lui ont demandé ce qu’il faisait, il a répondu : « Je travaille ». Il aurait eu une note d’huissier indiquant que les militants du parti obéissaient toujours à ses ordres. Il n’y en aurait que quatre… sur 50 !

Eric Ciotti exclu des Républicains « à l’unanimité » par un bureau politique du parti

Épisode 7 : Têtes coupées à Zemmour

Le parti de la Reconquête implose. Zemmour exclut Marion Maréchal-Le Pen, récemment élue députée européenne. ©AFP

Mercredi, Marion Maréchal-Le Pen demande à ses partisans de voter pour le RN – et donc contre son propre parti – au premier tour des législatives pour barrer la route au macronisme. Furieux, Eric Zemmour, président de Reconquête, l’a exclu du parti. “Je suis dégoûté”, a-t-il déclaré. Les militants l’ont trimballée et lui ont donné de l’argent, et au bout de 48 heures, elle les a abandonnés comme des chiens, comme de vieilles chaussettes. C’est un record mondial de trahison. Zemmour coupera trois autres têtes : celles des vice-présidents Guillaume Peltier et Nicolas Bay ainsi que celle de Laurence Trochu. Comme Marion Maréchal-Le Pen, ils venaient d’être élus députés européens.

Épisode 8 : La voie royale pour le RN (en cours d’écriture)

La décision de Macron de dissoudre l’Assemblée nationale aura dynamité tout le paysage politique français. Si la gauche tente de s’unifier, l’implosion de la droite traditionnelle ouvre une voie royale vers l’extrême droite.

 
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