Les arrestations arbitraires et les violences illustrent le glissement autoritaire du gouvernement Milei.

Les arrestations arbitraires et les violences illustrent le glissement autoritaire du gouvernement Milei.
Les arrestations arbitraires et les violences illustrent le glissement autoritaire du gouvernement Milei.

Alors que le pays s’enfonce davantage dans la récession et la pauvreté, les tensions dans les manifestations augmentent. Ce jour-là, les sénateurs n’avaient pas encore examiné la moitié du texte lorsque les premiers affrontements entre manifestants et policiers éclatèrent à l’extérieur. La police a répondu aux jets de pierres avec des matraques, des gaz lacrymogènes et des canons à eau.

Trente-trois personnes ont été arrêtées et plus de six cents ont été blessées, selon le décompte effectué par la Commission provinciale pour la mémoire, le Comité national pour la prévention de la torture (CNPT) et le Corps d’évacuation et de premiers secours (CEPA). ), qui ont décidé de s’unir pour « surveiller » la police depuis que le gouvernement a mis en place le « protocole anti-blocus ».

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Des manifestations criminalisées

Dévoilé le 12 décembre, le « protocole » criminalise purement et simplement les manifestations, rendant illégal le blocage des voies publiques. Il prévoit également que les organisations sociales « paient la facture » des forces de police mises en place pour les réprimer.

Malgré cette mesure, jusqu’à présent, la tradition si ancrée en Argentine d’exprimer la colère sociale dans la rue a tenu bon, comme le montrent les manifestations très réussies convoquées par la CGT le 24 janvier, ou la marche massive de protestation pour défendre l’université en avril dernier. .

Dévoilé le 12 décembre, le « protocole anti-blocage » criminalise purement et simplement les manifestations, rendant illégal le blocage des voies publiques.

Mais le degré de violence déployé par l’État le 12 juin, et notamment la vague d’arrestations, marque un tournant répressif sans précédent. Dans un communiqué publié le 24 juin, Amnesty International s’inquiète particulièrement d’un « effet dissuasif sur la liberté d’expression ».

Santiago Adano, musicien de 38 ans, partage cette inquiétude. « Depuis le début de l’ère Milei, les protestations n’ont plus été les mêmes. Le protocole a tout changé, il a dilué certaines des limites établies et acceptées durant toutes ces années de démocratie. A chaque fois que tu sors (en manifestation), tu risques d’être arrêté […] « Même si tu ne fais rien », se lamente l’artiste dans les pages du magazine Rolling Stones. Alors qu’il voulait participer à la manifestation du 12 juin, Santiago Adano en a été littéralement empêché par la police, qui s’est jetée sur lui alors qu’il sortait du métro devant le Congrès. « Ils m’ont attrapé parmi d’autres, et ont commencé à me traîner et à m’étrangler. […] « Quand je leur ai dit que je me sentais mal, ils ont attrapé mon pantalon et mes sous-vêtements et les ont coincés entre mes fesses. Ils se sont comportés avec un sadisme et une violence incroyables. »

Longue liste d’accusations

Le musicien fait partie des trente-trois personnes arrêtées. Ce n’est qu’une fois en cellule qu’elles ont été informées de la longue liste de délits qui leur étaient reprochés, parmi lesquels « atteinte à la sécurité publique », « incitation à commettre des délits » ou encore « terrorisme ».

« Le procureur n’a décrit aucun fait concret […]. Il s’est appuyé sur des articles qui eux-mêmes faisaient référence à un communiqué de presse de la présidence », a dénoncé le Centre d’études juridiques et sociales (CELS), qui a déposé une plainte auprès de la Cour interaméricaine des droits de l’homme. En effet, alors que la répression faisait rage, à travers un communiqué officiel sur la plateforme X, le gouvernement a félicité la police pour avoir « réprimé les groupes terroristes qui. […] attempted to carry out a coup d’état.”

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La gravité des accusations contraste avec le profil des détenus : étudiants, journalistes, vendeurs ambulants et même plusieurs personnes n’ayant pas participé à la manifestation. C’est le cas de Matias Ramírez qui vendait des saucisses à deux pas du Congrès. Lorsque la répression a éclaté, il s’est précipité vers sa voiture garée à quelques mètres et a été violemment intercepté par la police, qui l’a emmené au commissariat puis à la prison d’Ezeiza.

« Ils m’ont giflé »

« Dès que nous sommes entrés, ils nous ont poussés contre un mur et ont commencé à nous asperger de gaz. Ils nous ont déshabillés et nous ont interrogés. Combien t’ont-ils payé pour y aller ? Et de quel groupe es-tu ? À ce genre de questions, un des membres du groupe a répondu qu’il luttait seulement contre l’approbation de la loi, et ils l’ont giflé. Ensuite, ils m’ont giflé aussi”, a déclaré Matias au quotidien. Pagina 12. Son témoignage fait écho à celui d’autres personnes qui ont également été victimes de violences lors de leur incarcération.

Sur les trente-trois personnes emprisonnées le 12 juin, dix-sept, dont le musicien Santiago Adano, ont été libérées au bout de 48 heures. Le 18 juin, onze autres personnes ont été libérées. Cinq d’entre eux sont toujours derrière les barreaux et attendent leur procès. Le 28 juin, la Loi des Bases, à laquelle ils s’opposaient, est définitivement adoptée.

 
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