Au Salon du livre maghrébin, Driss El Yazami, président du CCME, répond aux questions d’ATLASINFO

Au Salon du livre maghrébin, Driss El Yazami, président du CCME, répond aux questions d’ATLASINFO
Au Salon du livre maghrébin, Driss El Yazami, président du CCME, répond aux questions d’ATLASINFO

ATLASINFO : Le CCME soutient le Maghreb du livre, à travers sa programmation, son aide apportée à l’édition marocaine et le soutien d’une vingtaine d’auteurs. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet engagement ?

Driss El Yazami : Notre objectif principal est que la communauté marocaine de Paris et sa région rencontre cette nouvelle génération d’écrivains marocains et permette au public français et maghrébin de les connaître. Nous avons atteint cet objectif. Les deuxème L’objectif est que de nouvelles plumes de notre diaspora émergent.

Il y a un phénomène nouveau, c’est la féminisation du roman marocain et sa mondialisation. Aujourd’hui, on pourrait parler d’un roman marocain écrit en arabe, amazigh, français, espagnol, catalan, flamand, bref d’un roman multilingue. Il y a eu également quelques temps forts sur ces deux jours de salon. Je peux citer le roman deHistorien anthropologue marocain « Les Derniers Rekkas », chronique d’un messager piéton dans le sud du Maroc, un ouvrage, publié en arabe, français et anglais qui retrace la vie du père de l’auteur, probablement l’un des derniers « Rekkas » du Maroc qui transportait des lettres à pied avant l’arrivée de la poste.

Et les débats ?

Le spectacle était ponctué de conférences et de débats. Il y a eu la conférence sur les « Écrivains du Maroc » et la présentation d’un coffret « Écrits féminins d’ailleurs », réalisé en partenariat avec les Editions le Fennec. Un débat a lieu sur Modawana, fort et intéressant qui reflète la vitalité du mouvement féministe marocain.

Et puis, le débat sur la participation des soldats marocains à la libération des territoires français du nazisme, alors que la France célèbre le 80e anniversaire du débarquement des soldats américains.

Avez-vous entrepris d’autres initiatives à destination des Marocains à travers le monde et dans d’autres territoires ou pays ?

Nous réfléchissons actuellement à la traduction en arabe d’œuvres d’écrivains marocains. Je prends un exemple, le livre de Driss Chraibi « Les Boucs » publié en 1955. Un livre qui a créé une grande polémique à l’époque. L’auteur critique le rapport de la France à ses immigrés, travailleurs exploités qu’il qualifie de « promus au sacrifice ».

C’est le premier livre qui évoque, dans un langage poignant, le sort du pays des Lumières pour les Maghrébins. Pendant des décennies, nous avons été privés de lire Driss Chraibi en arabe. Il est temps de réparer une injustice et de permettre la lecture de tant d’ouvrages dans notre langue. À cet égard, nous avons des projets avec des maisons d’édition.

Il y a aussi une participation aux 60ème anniversaire de l’accord bilatéral belgo-marocain sur le travail. Cette année nous participons à des initiatives en ce sens, notamment une grande foire littéraire itinérante en Belgique et nous prévoyons avec les Flamands une tournée à Oujda et Tanger, villes importantes pour l’immigration marocaine vers ces pays.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV le cinquième plus gros gain de l’histoire de l’EuroMillions
NEXT Pour vivre plus longtemps, adoptez le régime méditerranéen ! – .