« M », la lettre qui entend révolutionner la grande vitesse française et répondre au manque de places assises

« M », la lettre qui entend révolutionner la grande vitesse française et répondre au manque de places assises
« M », la lettre qui entend révolutionner la grande vitesse française et répondre au manque de places assises

Huit ans après le début du projet, la version définitive a été présentée lundi matin chez Alstom à Belfort, où sont fabriquées les motrices et où sont assemblées les rames avant leur livraison. Premier déplacement commercial en 2025.

Cela fait deux ans qu’il sillonne la France, discrètement, probablement de nuit, entre deux convois, parfois à 320 km/h. 50 000 km parcourus par les cinq rames en tests “dynamiquedécrit Alain Krakovitch, le patron de TGV-Intercités, à la SNCF. Ils permettent de tester l’ensemble du fonctionnement du train., dernière étape de qualification, avant la certification en septembre. Mais ce lundi matin, le dernier-né de la lignée des trains à grande vitesse français, Avelia Horizon de la gamme du constructeur Alstom, « M » pour SNCF, est sorti en pleine lumière de l’usine où il est né.

Longtemps effilé, plus aérodynamique, orné d’une ellipse noire qu’il partage avec ses aînés, d’une blancheur élégante et presque immaculée, le « M » arbore une esthétique simple, « clair, raffiné. La livrée orange du premier TGV symbolisait la prouesse technique et la performance, évoque Christophe Fanichet, directeur de SNCF Voyageurs, rendant hommage à son dessinateur décédé il y a quelques jours, Jacques Cooper. Cela recherchera une meilleure harmonie entre le train et le paysage. Le parement gris pâle ondulé sur ses côtés offrira « un effet de vague quand il bouge. Celle d’une rivière qui serpente” dans son environnement, poursuit Florence Rousseau, directrice marketing du projet TGV M.

Alstom a tout recommencé à zéro

La référence n’est pas fortuite, ce « M » que le directeur d’Alstom France, Jean-Baptiste Eymeoud, comme les patrons de la compagnie ferroviaire qualifient de “révolutionnaire”, veut être plus vertueux. 20% plus économe en énergie que ses contemporains, presque entièrement recyclable, il aura « Les émissions de C02 le plus bas de tous nos trains, au kilomètre”, souligne Christophe Fanichet, alors que le train quitte lentement un hangar anonyme, au bord de la voie, à Belfort. C’est là qu’ils sont assemblés, dans ce site historique de l’industriel âgé de 150 ans, fondé lors de son retrait de l’Alsace perdue pendant la guerre de 70. Là, huit usines convergent des éléments qui les composent, la chaîne de traction venant de Tarbes et les sous-ensembles électriques de Toulouse, pour citer l’Occitanie. Leurs 2 500 salariés ont contribué à cette machine réinventée.

«C’est le train le plus innovant depuis la première série», décrit Alain Krakovitch. La SNCF souhaitait plus de sobriété, plus d’espace à bord, un tarif unitaire et des coûts de maintenance moindres, plus “agilité” pour l’exploitation de ses futurs trains, une connectivité pour anticiper leur maintenance. « Le cahier des charges était tel qu’il nous obligeait à remettre en question un certain nombre de chosespoursuit Jean-Baptiste Eymeoud. Au lieu de procéder à une évolution progressive, comme auparavant, nous avons tout remanié complètement. Cela n’est pas sans conséquences.

Si la SNCF obtenait ce qu’elle souhaitait, 20 % de sièges supplémentaires à bord, la possibilité de moduler entre la première et la deuxième classe ou encore de glisser sept à dix voitures entre les deux groupes motopropulseurs selon ses besoins, elle devait être patiente, accepter quelques retards dans le développement. En espérant les Jeux olympiques de Paris, la première des 115 unités commandées (3,5 milliards d’euros d’investissement) ne sera livrée que début 2025, pour une mise en service. “ce que nous attendons au second semestre 2025dit Christophe Fanichet. Nous attendons ces trains avec impatience, nous en avons absolument besoin » faire face « pour favoriser la croissance et la concurrence ». La SNCF manque actuellement de trains.

“Ce qui va changer, c’est le lieu”

Ce TGV M sera déployé sur la LGV Sud-Est. Vers Montpellier également ?

Oui, cela couvrira progressivement tout le sud-est. Le calendrier évoluera en fonction des trains dont nous disposons, mais oui. Nous recevrons quatre trains l’année prochaine, neuf de plus en 2026 et ensuite douze trains par an.

Quelle est sa qualité majeure, selon vous ?

Ce qui va changer, c’est le lieu. Ce qui est assez fantastique avec ce train, c’est qu’on aura 20% d’espace en plus avec un train de même longueur. Des places supplémentaires pour les clients mais aussi plus d’espace par client, donc cela nous permettra de faire de nouvelles choses : nous aurons le nombre de première et deuxième places que nous voulons, un bar ou pas, des emplacements pour vélos que nous n’avons jamais eu. L’histoire ne s’arrête pas lorsque le train quitte l’usine ; nous pouvons le faire évoluer en fonction des marchés et des clients.

Sera-ce une solution au manque de billets auquel sont confrontés les voyageurs ?

Aujourd’hui, le TGV ayant la plus grande capacité dispose de 560 places, ce TGV M peut accueillir jusqu’à 720 places. Nous avons un potentiel extrêmement important de sièges supplémentaires et je suis très confiant dans le fait que lorsque nous aurons les 115 trains, et ils ne s’arrêteront pas à 115, nous le savons déjà, cela permettra à davantage de trains de circuler avec plus de voyageurs à bord. et donc, à un instant donné, avec des prix plus bas.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le chômage se stabilise au premier trimestre, un léger répit pour le gouvernement
NEXT Le groupe Casino, en proie à de graves difficultés financières, a vendu 121 magasins à Auchan, Les Mousquetaires et Carrefour