Il ne leur en a manqué que cinq. Sur les 16 auteurs retenus par le jury du prix Goncourt le 3 septembre, 11 avaient été identifiés en amont par le comité de programmation des Correspondances, le festival littéraire de Manosque qui s’ouvre ce mercredi. La programmation de ce dernier, dévoilée le 11 juillet dans la cité de Jean Giono, est bien antérieure à la sélection effectuée par les dix membres de l’Académie Goncourt, mais elle parvient à la recouper largement. Et ce n’est pas une première. Ainsi, en 2023, 7 des 16 écrivains en lice pour le Goncourt étaient programmés aux Correspondances, de quoi laisser penser que les organisateurs du festival de Manosque ont autant de flair que l’Académie Goncourt.
Chaque année, le comité de programmation de Correspondances travaille pendant plus de deux mois sur quelque 200 ouvrages pour établir une sélection d’une quarantaine d’auteurs. Le critère essentiel pour être éligible à une invitation : «Ayant été publié pour la rentrée littéraire“, qui se déroule de fin août à début novembre. Cette année, le comité était composé de Colombe Boncenne (écrivaine également invitée de Correspondances), Sylvie Ballul (conseillère littéraire et programmatrice), Arnaud Cathrine (écrivain), Olivier Chaudenson (co-créateur et co-directeur du festival) et Evelyn Prawidlo (sa co-directrice). L’édition 2024 compte 22 écrivaines et 27 écrivains, dont 11 sont désormais officiellement en lice pour le prix Goncourt, la récompense la plus prestigieuse du monde littéraire francophone.
L’antichambre des Goncourt
Parmi eux, on retrouve Gaël Faye, dont le premier roman Petit pays avait déjà remporté le Goncourt des lycéens en 2016. C’est pour son deuxième livre, Jacarandaqu’il fut invité à Manosque. Citons aussi Kamel Daoud, dont le roman Houris a attiré une pluie d’éloges pour son récit subtil de la décennie sombre – la guerre civile algérienne. Ou Ruben Barrouk, auteur de Tout le bruit de Guélizsélectionné à seulement 27 ans pour son premier roman.
