Insulter, diffamer et dénigrer ou calomnier le Maroc est un tremplin vers une réussite assurée pour une personnalité algérienne qui entre en politique sous l’ombre du régime Tebboune. Et le cas de Mehdi Ghezzar en est une illustration parfaite et éloquente. Et pour cause, le nom de l’homme d’affaires algérien établi à Paris, fils d’un ancien diplomate qui fut consul d’Algérie à Metz, figure officiellement sur la liste restreinte des personnalités qui seront prochainement nommées sénateurs, à savoir les membres du Conseil de la Nation. qui est l’équivalent du Sénat en Algérie, par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Nos sources assurent que Mehdi Ghezzar est bien placé pour se retrouver sur les bancs du Sénat algérien dans le cadre du tiers présidentiel, à savoir le quota de sénateurs nommés et engagés pour la cause du chef de l’Etat en Algérie. Cette nomination devrait intervenir d’ici fin 2024 sauf évolution qui provoque son report, certifient nos sources. Sénateur du tiers présidentiel est une fonction qui revient normalement à des personnalités que le pays ou le Président doivent récompenser pour leurs « services rendus » à la Patrie. Pourtant, âgé de 39 ans, Mehdi Ghezzar n’a vraiment pas rendu de services particuliers à l’Algérie, à l’exception de son engagement sans faille auprès du clan Tebboune et de son activisme assumé, voire intéressé, en faveur du 2e mandat d’Abdelmadjid Tebboune.
Mehdi Ghezzar s’est lancé dans les affaires à Paris dès 2013 dans la décoration d’intérieur de luxe avant de se retrouver à la tête d’un ensemble d’entreprises diversifiées opérant dans la restauration, l’automobile et l’immobilier. . Parallèlement à ses activités, il a également été chroniqueur dans la célèbre émission « Les grandes bouches » diffusée sur RMC après avoir connu, dans des circonstances troublantes, l’ancien propriétaire du groupe BFM, le Franco-marocain et israélien Patrick Drahi.
En 2023, il est flirté par le lobby pro-Tebboune à Paris et on lui promet une belle carrière politique en Algérie s’il s’engage pour le 2e mandat. Il devient ainsi consultant pour la chaîne de télévision internationale étatique du régime algérien ALG24 et adopte ainsi peu à peu ses thèses anti-marocaines.
Mehdi Ghezzar a décrit le Maroc comme « un pays qui se nourrit des mouches sionistes de désinformation continue à travers les réseaux sociaux, Internet, les unités de presse », un « État voyou ». Il a faussement attribué la nationalité israélienne au conseiller du roi du Maroc, André Azoulay, et a acquiescé lorsque le présentateur algérien a accusé ce conseiller d’avoir promulgué des décrets qui empêchent les Marocains de s’exprimer. Fin août 2024, Mehdi Ghezzar se lance sur le plateau d’ALG 24 dans une violente charge haineuse contre le Maroc qui va ainsi lui garantir une promotion inédite promise par le sommet du pouvoir algérien.
« Le Maroc est souvent comparé à la Thaïlande de l’Afrique », « Ils n’ont ni foi, ni loi », « Vous voulez violer un enfant, il y en a. Vous voulez acheter de la drogue, il y en a. Vous voulez de la prostitution, il y en a. C’est tout sauf un pays musulman», ont déclaré M. Mehdi Ghezzar qui a déclenché une véritable tempête médiatique et une immense polémique politique. Mais Tebboune applaudit et apprécie la « verve » de celui qui fut officieusement son directeur de campagne électorale à Paris lors de la présidentielle du 7 septembre 2024. La récompense ne se fera pas attendre puisque Mehdi Ghezzar sera bientôt désigné sénateur. Qui dit mieux.
