Marine Le Pen has « a été impliqué dans le détournement de fonds européens au profit de son parti »selon le parquet de Paris. Mercredi 13 novembre, il a requis cinq ans de prison dont trois avec sursis (la partie ferme pourra être aménagée), 300 000 euros d’amende et cinq d’inéligibilité avec exécution provisoire contre le député du Rassemblement national dans l’affaire des assistants d’eurodéputés. du Front National (aujourd’hui RN).
La notion d’exécution provisoire pourrait changer la donne et entraver sérieusement les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027 si elle est prononcée à l’issue du procès. Cette décision accessoire permet à la partie qui obtient gain de cause d’exécuter le jugement à l’encontre de son adversaire malgré l’appel de celui-ci.
Le tribunal prononcera-t-il la peine d’inéligibilité ?
Concrètement, dans le cas où Marine Le Pen serait condamnée à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire à l’issue du procès qui a débuté le 30 septembre et qu’elle ferait appel de cette décision, la peine s’appliquerait jusqu’au prochain procès.
Sur le plan pénal, il n’existe aucun recours possible permettant de suspendre l’exécution provisoire d’une peine. Au plan civil, il existe un recours possible à l’exécution provisoire ; devant le président de la cour d’appel. “Il faut démontrer dans cette affaire que la décision a des conséquences irréversibles et extrêmement graves”, explique Thomas Amico, associé contentieux et droit pénal des affaires chez Veil Jourde. Ce recours s’applique généralement aux entreprises qui, si elles devaient payer les dommages et intérêts qui leur ont été condamnés en première instance, se retrouveraient en faillite au moment du procès en appel. “La question ne s’est jamais posée pour un élu”, poursuit Thomas Amico.
Patrick Maisonneuve, avocat au Parlement européen, a déclaré jeudi 14 novembre : Franceinfo « plutôt hostile à l’exécution provisoire » pénalités “car il faut pouvoir aller devant la cour d’appel de manière tout à fait efficace.”
Mais Thomas Amico ne pense pas que le tribunal retienne la peine de cinq ans d’inéligibilité ni son exécution provisoire : “Cela n’a pas été prononcé dans le dossier Balkany ni pour Nicolas Sarkozy.” « Il est possible que d’autres élus qui se présentent aux côtés de Marine Le Pen soient inéligibles. Mais pour elle, le tribunal tiendra compte du contexte et de sa personnalité dans sa décision. ajoute l’avocat. Le contexte étant que le Rassemblement National est le premier parti en France et que Marine Le Pen sera très probablement sa candidate à l’élection présidentielle de 2027.
Toutefois, Patrick Maisonneuve ne comprend pas le « protestations » et le “des cris d’horreur” en réaction à la peine supplémentaire d’inéligibilité. “C’est quelque chose d’assez courant et pour des délits de bien moindre importance”, souligne-t-il.
Le parquet pointe un « système frauduleux »
Pour rappel, Marine Le Pen est accusée d’avoir instauré avec son père et des cadres du FN, entre 2004 et 2016, un système de rémunération utilisant des fonds européens pour les assistants d’eurodéputés ayant effectivement travaillé pour le parti. (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire). Elle a toujours contesté ces accusations.
Selon l’accusation, le « système frauduleux » avait « Viser à tout prix à faire des économies, pour alléger la charge du FN » qui savait « en ce moment une situation financière tendue ».
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Le parquet a notamment rappelé le message d’un parlementaire à Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti : « Ce que nous demande Marine équivaut à signer des emplois fictifs […] » Ce à quoi il a répondu : « Je pense que Marine sait tout ça… »
Le Parlement européen a estimé sa perte financière à 4,5 millions d’euros, mais n’en a réclamé que 3,4 millions (une partie ayant été récupérée par le Parlement européen).
Le RN dénonce une réquisition « politique »
Si cette pénalité est appliquée, “cela aurait pour effet de me priver d’être candidat à la présidentielle […]. Derrière, il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui seraient de fait privés de leur candidat à l’élection. a plaidé la cheffe des députés RN lors de son procès.
La réquisition du parquet est ” politique “ selon le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, sur le plateau de BFMTV ce jeudi. Il a fustigé un sol « scandaleux, indigne et politique ». “La manœuvre politique est évidente”, il a insisté.
« Il serait profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et donc incapable de se présenter au vote du peuple français. » De son côté, a indiqué l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Après les plaidoiries finales, le procès reprendra lundi, les plaidoiries de la défense étant prévues dans deux semaines. Le jugement n’est pas attendu avant début 2025.