Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ne sera pas reconduit dans ses fonctions, annonce le gouvernement

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ne sera pas reconduit dans ses fonctions, annonce le gouvernement
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Le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, à Paris, le 3 mai 2024. THOMAS SAMSON / AFP

Le président de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), Jean-Pierre Farandou, ne sera pas reconduit pour un second mandat à la tête du groupe ferroviaire, a annoncé le gouvernement mardi 7 mai dans un communiqué. Son mandat, qui se termine officiellement le 13 mai, sera prolongé de quelques semaines cet été « afin de garantir la bonne organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques », précise le communiqué.

Après la compétition, « Le Président de l’Assemblée nationale et le Président du Sénat seront informés par le Président de la République du nom du successeur envisagé de M. Jean-Pierre Farandou », qui préside le groupe depuis 2019, selon le communiqué. Jean-Pierre Farandou avait jusqu’à présent toujours fait savoir son intention de briguer un second mandat à la présidence de la SNCF. Il aurait alors dû quitter ses fonctions en juillet 2025, car il a atteint la limite d’âge (68 ans).

M. Farandou s’est récemment retrouvé sous le feu des critiques de la droite et d’une partie du gouvernement pour un accord relatif à la fin de carrière des cheminots, signé par la direction avec l’ensemble des syndicats du groupe. Auditionné mardi au Sénat sur ce sujet, quelques heures après avoir appris la nouvelle de son non-renouvellement, il a défendu le texte en question, le jugeant « raisonnable, équilibré et utile ».

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L’accord de fin de carrière critiqué

«On ne peut pas retourner une entreprise publique de 150 000 cheminots avec une forte culture d’entreprise contre ses salariés», a-t-il soutenu, tout en affichant une certaine colère face à la polémique. Avant de continuer : “Ma conviction est que c’est un bon accord, qui ne contourne pas la loi sur les retraites, ce qui est dans les pratiques des grandes entreprises publiques et privées”insistant sur son coût ” raisonnable “évalué à 35 millions d’euros.

Cet accord prévoit un niveau d’ancienneté supplémentaire sur les salaires, prenant en compte l’allongement des carrières et une éventuelle reconversion vers des postes correspondant aux critères de pénibilité. Il prévoit également la possibilité pour certaines professions, comme les chauffeurs ou les contrôleurs, de prendre une retraite anticipée tout en bénéficiant de mesures financières avantageuses.

« L’hébergement est un vrai sujet pour nous. En effet, nous sommes une entreprise de production industrielle et ouvrière qui travaille 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Quatre-vingt-onze mille cheminots ont un travail difficile.»a rappelé M. Farandou devant le Sénat, évoquant le travail de nuit et en extérieur. « Il y a 42 000 salariés de plus de 50 ans. C’est considérable (…). Nous, à la SNCF, notre philosophie est de donner un avenir à ces personnes »il a continué.

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Sur le coût de l’accord, « cela ne coûtera rien au contribuable puisque je gagne 1,3 milliard de revenu net ; Je peux financer 35 millions, j’ai de l’argent”, M. Farandou s’est emporté. Quant au prix des billets, rappelant que la SNCF a transporté 122 millions de voyageurs par TGV en 2023, il a en outre déclaré : « Faites le calcul, cela fait 29 cents par billet. Pensez-vous que je vais augmenter le prix de 29 centimes ? C’est ridicule. »

Des résultats historiques et une fréquentation sans précédent

Jean-Pierre Farandou a également assuré avoir toujours mis le ministère des Transports et Matignon au courant, sans jamais négocier en secret comme on l’accusait. Dans une interview accordée à Monde 22 février “vous avez un paragraphe de dix lignes qui mentionne explicitement que je vais ouvrir une négociation sur la fin de ma carrière et la pénibilité (…), tout le monde peut lire Le Monde », il a dit. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a annoncé jeudi la convocation de Jean-Pierre Farandou à Bercy pour avoir des explications concernant cet accord.

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Jean-Pierre Farrandou a été nommé en novembre 2019, avec pour missions prioritaires le redressement des comptes de la SNCF et la mise en œuvre de la réforme ferroviaire de 2018. Sous son mandat, le statut des cheminots a disparu en janvier 2020 – conséquence de la réforme – et son entreprise a été confrontée à deux mouvements de grève majeurs contre la réforme des retraites, en 2019-2020 et en 2023.

M. Farandou a également dû faire face à la crise du Covid-19 et à l’arrêt total des TGV, puis à l’organisation de trains sanitaires pour transporter les malades et décharger les hôpitaux dans certaines régions particulièrement touchées.

C’est aussi lui qui a remis les comptes de la SNCF dans le vert, avec des résultats historiques de 2,4 milliards d’euros de bénéfice en 2022 et 1,3 milliard d’euros en 2023. La SNCF fait face à une fréquentation des trains sans précédent, mais aussi à une pénurie de trains.

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Le Monde avec l’AFP

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