« Je suis indigné que les maires ne soient pas informés »

« Je suis indigné que les maires ne soient pas informés »
« Je suis indigné que les maires ne soient pas informés »

Quatre communes de notre commune (Wasseiges, Braives, Hannut et Huy) sont concernées par l’annonce faite ce lundi : Mehaigne est contaminée par un taux élevé de TFA (acide trifluoroacétique, un élément toxique encore peu connu et issu de la décomposition des PFAS). ). Le fleuve serait même le troisième parmi les 23 cours d’eau testés dans dix pays européens par le consortium européen PAN Europe (Pesticide action network Europe), qui en a fait l’annonce.

Face à cette dernière, plusieurs questions se posent, d’autant que les maires n’ont même pas reçu le rapport de 30 pages qui a été publié dans le cadre de ces analyses. Et notamment les enjeux de santé publique. Du côté de Hannut, «Je n’ai aucune raison de m’inquiéter pour les captages d’Avin (par où passe la Mehaigne, avec Moxhe) et Jandrain dont nous dépendonsconfie, rassurant, le maire, Manu Douette. Fin 2023, une analyse de ces captages a été réalisée et a démontré que l’eau contient une quantité de PFAS inférieure à la norme. Cependant, je prends cela au sérieux et demanderai une série de contrôles.

Et selon certaines informations recueillies par le maire, la TFA présente à Mehaigne ne pourrait pas affecter les eaux des captages.

« L’eau de la Mehaigne ne se consomme pas mais certains pêchent et mangent ses poissons »

Du côté de Huy (là où la Mehaigne se jette dans la Meuse, à Statte ; là aussi où les prélèvements ont été effectués par le consortium et où le taux de TFA pourrait être le plus élevé), on ne s’inquiète pas outre mesure non plus pour la santé des habitants. « L’eau Mehaigne n’est pas rendue à la consommation, elle n’est en aucun cas consommée» relativise le maire ff Éric Dosogne. Cependant, il y a là-bas du poisson que les pêcheurs mangent.

Le maire de la Cabane rappelle toutefois que les Néerlandais consomment l’eau de la Meuse, dans laquelle se jette la Mehaigne. “Ils boivent de l’eau de la Meuse… Je me demande dans quelle mesure ils ne pourraient pas porter plainte contre la Région wallonne”ajoute Éric Dosogne, qui reconnaît qu’il se pourrait aussi que des éléments toxiques soient dilués dans la Meuse.

« Seules, les Municipalités ne savent pas quoi faire »

Sur le plateau de Braiv, on se dit révolté. Le maire en tout cas. «Je me demande pourquoi nous sommes toujours maires’exclame Pol Guillaume. Il est de notre devoir de garantir la sécurité des citoyens et nous sommes mis hors-jeu sur les informations qui concernent notre population. Les seules informations que nous avons eues étaient par -. Pendant ce temps, les habitants sont inquiets et se demandent pourquoi la Municipalité ne communique pas officiellement. Je suis indigné.

Certains se méfient également du fait que cette information tombe à 15 jours des élections européennes, fédérales et régionales.

Et à Wasseiges ? « Nous n’avons pas encore beaucoup d’informations. On ne sait pas exactement où la Mehaigne est polluée. Est-ce en amont, en aval”» raconte Thomas Courtois, le maire, qui ignore toujours que les prélèvements ont été effectués en aval de la rivière, à Statte. « Dans tous les cas, il faudra trouver les sources du problème. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pourrons essayer de savoir quoi faire. Et pas seules car seules, les Municipalités ne sont pas en mesure de savoir quoi faire.


“Je pense qu’il faudrait arrêter de jouer aux apprentis sorciers”

“C’est un peu délicat de m’exprimer car nous avons été prévenus comme tout le monde”lance aussitôt le coordinateur du Contrat Meuse Aval et affluents, pourtant bien informé : « Le consortium, représenté en Belgique par Nature&Progrès, a choisi la Mehaigne car elle est exempte de sources possibles de pollution industrielle. Elle veut démontrer que l’industrie n’est pas à l’origine de la dispersion des AGT, mais qu’il s’agit de résidus de pesticides., explique Edmée Lambert, qui rappelle que l’on ne connaissait pas les PFAS depuis très longtemps ; aussi que les pesticides ne sont utilisés que depuis une cinquantaine d’années.

OK, mais faut-il s’inquiéter ? « J’habite à côté de la Mehaigne. Je n’en bois pas, je ne m’y baigne pas. Donc personnellement, je ne suis pas inquiet. Maintenant, que pouvons-nous faire avec les données collectées ? pas grand-chose car il faut d’abord tester tous les cours d’eau… »

Et concernant la possibilité d’une contamination des captages, Braivoise se veut rassurante. « Les captages de la Mehaigne sont très profonds. On dit qu’il faut une trentaine d’années pour qu’une goutte de pluie atteigne une table. Cela est également dû à la composition du sol. Il y a donc peu de chance d’y retrouver ces éléments. Et puis, je suppose que le SWDE. (Société Wallonne des Eaux) est attentif.

Edmée Lambert a ajouté : “Je pense avant tout qu’il faut arrêter de jouer aux apprentis sorciers, avec des produits dont on ne connaît pas les impacts à long terme… L’économie est bonne, mais nous sommes en train de scier la branche sur laquelle nous sommes assis.”

 
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