Ville de Montréal | Les transports publics moins subventionnés que l’automobile

Les transports publics ont connu leur apogée au XIXe siècle.e siècle et la première moitié du 20ee siècle. Face à la concurrence de l’automobile qui s’est rapidement accrue après la Seconde Guerre mondiale, les entrepreneurs ont abandonné le jeu au profit des collectivités locales.


Publié à 1h09

Mis à jour à 9h00

Claude García

Administrateur d’entreprise

Ces derniers ont même contribué avec enthousiasme à cette transformation en abattant des arbres ou en démolissant des maisons pour faciliter la circulation sans nécessiter une contribution des automobilistes. C’est bien plus tard que les municipalités ont timidement demandé aux automobilistes de contribuer au financement du réseau routier.

Aujourd’hui, alors que nous discutons publiquement du financement des transports collectifs, il est pertinent de se demander dans quelle mesure les automobilistes contribuent au financement du réseau routier de leur municipalité.

Ressources dédiées à la circulation automobile

Pour répondre à cette question, nous avons d’abord estimé les ressources que la Ville de Montréal consacre à la circulation automobile pour l’année en cours à 1,2 milliard. Cette somme est composée de la totalité du budget du réseau routier et du déneigement.⁠1auquel nous avons ajouté 26,7%⁠2 budgets du service de la dette et immobilisations payés en espèces.

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PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

La Ville de Montréal dépense 1,2 milliard pour la circulation automobile, ce qui inclut le déneigement, selon l’auteur.

Enfin, nous avons augmenté ces coûts directs de 13,4% pour tenir compte des frais généraux.⁠3. Comme il y a environ 675 000 véhicules immatriculés à Montréal, la Ville dépense 1 800 $ annuellement pour chaque automobiliste montréalais.

Ressources fournies par les automobilistes

Estimons maintenant les revenus que la métropole tire de chaque automobiliste.

Il y a tout d’abord la contribution pour le transport en commun qui s’élève à 75 $. Viennent ensuite les revenus des parcomètres qui sont de l’ordre de 45 à 50 millions, soit environ 75 dollars par véhicule.

Enfin, la commune perçoit chaque année une somme pour le stationnement d’une voiture au domicile ou dans la rue à proximité du lieu de résidence.

Pour ceux qui ont la chance de garer leur voiture chez eux, nous estimons que 5% de la valorisation totale de leur bien résulte de l’espace réservé à leur véhicule. Leur contribution s’élève donc à 245 $ par année puisque le propriétaire d’un immeuble résidentiel moyen paie 4 892 $ en taxes foncières en 2024.

Dans le cas des automobilistes qui utilisent la vignette de stationnement, ce sont uniquement les résidents du Plateau-Mont-Royal qui paient en moyenne plus de 245 $ par année pour stationner leur voiture. Tout le monde paie entre zéro et moins de 200 dollars par an, à l’exception des propriétaires de grosses voitures dans trois arrondissements du centre-ville.

Selon nos calculs, la contribution moyenne des automobilistes aux finances de la Ville de Montréal représente environ 20 % du coût des services rendus aux propriétaires d’automobiles – 360 $ pour 1 800 $, est-ce crédible ?

Concernant les adeptes des transports en commun, leur participation au financement s’élève à 30%, selon le dernier rapport annuel de l’ARTM, soit une participation au financement 50% supérieure à celle des automobilistes au financement des voiries communales. C’est une situation qui semble socialement injuste.

Amener progressivement les automobilistes à financer entièrement le réseau routier permettrait de réduire le nombre de voitures dans les rues de la ville, de rendre la circulation des autobus plus fluide et plus attractive tout en donnant à la Ville de Montréal les moyens financiers de soutenir le transport collectif.

On ne peut pas proclamer notre volonté de réduire la place de l’automobile en ville tout en continuant à subventionner massivement son usage. Ce constat est surprenant, car camouflé dans des pratiques héritées du XXe siècle.e siècle. En prendre conscience et remédier à la situation nous rapprocherait des objectifs liés à la vie urbaine du 21e siècle.e siècle et empêcherait les préjugés inconscients de nous détourner de nos objectifs de mobilité urbaine.

1. J’ai inclus tout le budget pour le déneigement, mais rien pour le SPVM qui consacre souvent des ressources à la gestion de la circulation.

2. La Ville de Montréal prévoit consacrer 26,7 % des ressources de son programme décennal d’investissements en immobilisations aux infrastructures routières.

3. La Ville de Montréal a consacré 13,4 % de ses dépenses en 2022 à ce qu’elle appelle « l’administration générale ».

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