« Cela se fera dans le même esprit que ce dont je parle depuis le début… » A savoir la raison, l’apaisement, et sans aucune récupération politique. La marche blanche à la mémoire de Matisse, qui aura lieu samedi 4 mai, à 15h30, dans le centre-ville de Châteauroux, a été décidée par la famille du jeune homme, décédé samedi 27 avril, après avoir reçu quatre coups de couteau, quartier Saint-Denis.
“Au départ, personnellement, une marche blanche, je n’y pensais pas, explique Christophe Marchais, le père de Matisse. Ce n’est pas un réflexe que j’ai eu. Mais on nous l’a demandé. Certains de nos proches, et notamment les amis de Matisse. On les a écoutés, on a entendu leurs envies et on s’est dit que c’était plus accessible pour eux que de venir aux funérailles… Mais comme on a aussi eu, dans ce dossier, tout un tas de demandes, un peu de tout et n’importe quoi, nous avons choisi de l’organiser nous-mêmes. Enfin quand je dis nous, c’est notre avocat, qui a vu ça avec Châteauroux Métropole et la préfecture. Le cours ? Nous l’avons choisi en fonction de la vie de Matou, des lieux auxquels il était attaché… » Voici comment le cortège quittera la place La Fayette, à 15h30, et se déroulera dans le centre-ville : « Nous retournerons ensuite directement place La Fayette, où nous lâcherons quelques petits ballons ».
Laissez les gens venir en blanc, en rose ou comme ils veulent
Christophe Marchais, père de Matisse
Bien sûr, il y aura beaucoup d’émotion et beaucoup de monde. Plusieurs milliers de personnes sont attendues et la manifestation sera sécurisée par la police nationale, la police municipale et un service de sécurité privé, qui veilleront à ce que personne ne arbore de banderoles désobligeantes ou n’affiche un comportement inapproprié. « Pour le reste, chacun fait ce qu’il veut. On dit que c’est une marche blanche, mais les gens viennent en blanc, en rose, ou comme ils veulent. Nous avons fait confectionner des t-shirts, avec une tête de loutre, mais il n’y en aura pas pour tout le monde, cela va de soi ! »
Une loutre… Comme celles exposées partout dans le département en soutien à la famille de Matisse, cette dernière ayant une réelle affection pour ce petit animal. “C’était une anecdote parmi d’autres le concernant”, sourit son père. Une anecdote comme celle qui a été publiée ces derniers jours sur les réseaux sociaux : « Pourquoi ai-je appelé Matisse mon Majuscule ? En fait, partout où il allait, que ce soit à l’école ou au sport, il était toujours le plus petit ! Alors pour plaisanter, je l’ai appelé mon Minuscule. Récemment, il a eu une belle poussée de croissance et il est devenu le plus grand de la famille ! Il m’a donc gentiment demandé de ne plus l’appeler mon minuscule… mais mon majuscule. Ce qu’il m’est arrivé de faire, parfois, même s’il était tout le temps mon chat… » Un petit bonhomme plein d’humour et de joie de vivre, auquel tout le monde pensera ce samedi. En blanc, rose ou loutre.
Christophe Gervais
