friture sur la ligne entre un député RN et le sous-préfet d’Istres

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Le discours d’Emmanuel Taché de la Pagerie avait bien commencé. Le député de la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône a félicité Engie pour son projet »qui met en avant le savoir-faire et l’ingénierie française« . Il a lancé des fleurs au maire d’Istres François Bernardini, très surpris par ailleurs autour de la politique de ce dernier en matière d’énergie verte. Mais le député a ensuite abordé un sujet qui fâche dans la région, la ligne à très haute tension (400 000 volts) qui doit passer par Arles pour alimenter la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer.Je mets ce fichier en parallèle (le parc photovoltaïque) avec le projet RTE qui va défigurer ce quartier alors qu’une autre solution est possible», dit-il, impassible.

François Bernardini n’avait peut-être pas prévu au départ d’évoquer cette question dans le cadre feutré de l’inauguration de cette usine. Mais l’occasion était trop belle pour la laisser passer. “De grands projets frappent à la porte de Fos, ils ont besoin de ce supplément d’énergie et là, on croise des élus réfractairesa critiqué le maire, évoquant les réticences de certains de ses collègues lors de l’enquête publique. Il faut avoir l’intelligence pour sortir de cette dualité et défendre ce quartier de Fos. La moitié de l’économie du département est liée à ce territoire : j’encourage le maire d’Arles – Patrick De Carolis est contre le projet de ligne à très haute tension, NDLR – réfléchir à deux fois. Il développe des arguments qui seront les mêmes qui lui seront jetés à la figure lorsqu’il frappera à la porte de l’Etat pour parler de sa déviation routière.

Très vif, François Bernardini a poursuivi : «Pour protéger la nature, nous allons la massacrer avec une solution alternative. Vous souhaitez qu’on creuse une tranchée de 25 mètres de large, le long du parcours, soit 80 hectares. On va pourrir 80 hectares de sols alors que la surface aérienne de la ligne n’est que de quatre hectares. On nous propose des solutions écologiques qui ne sont pas naturelles.

“Que diable! Réveillez-vous!”

Mais la charge finale sera portée par Régis Passereux, le sous-préfet d’Istres. Le représentant de l’État a rappelé les défis à venir : «Sans électrons, pas de décarbonation. Sans électron, pas d’hydrogène vert. Sans électrons, pas de changement dans les processus industriels. Nous avons énormément de chance, les industriels ont des projets d’investissements massifs dans ce domaine. Nous parlons de milliards d’euros. Mais bon sang ! Réveillez-vous. Nous jouons un rôle crucial pour garantir que nos industries sales deviennent propres et que, dans deux à trois ans, nous envisageons les 70 prochaines années où Fos sera un centre européen majeur de l’industrie décarbonée. Il n’est pas possible d’imaginer, ou ce serait un choix, de passer à côté. Nous devons être capables de concertation, de trouver une voie pour réussir à construire notre indépendance nationale dans ce domaine. Nous avons une tâche collective à accomplir. L’État a bon dos : on va lui reprocher d’être le défenseur excessif de l’outarde, du lézard, et le remettre en question parce qu’il dit qu’il faut amener l’électricité à Fos. Concernant RTE, le préfet s’engage à étudier des solutions alternatives.

Ce que lui a coupé Emmanuel de Tacherie : «Laissons l’État répondre à nos questions !« . Le sous-préfet se tourna vers lui en le regardant du regard. Fort, très ferme mais toujours courtois, il a lancé : «L’État le fait !« . Citant Pierre Mendès-France – «Gouverner, c’est choisir» – Régis Passerieux a conclu : «Là, nous avons un choix à faire. S’il n’y a pas d’électricité, ce n’est pas GravitHy qui ne viendra pas, mais Arcelor qui fera faillite. A travers ce parc, nous avons un message positif d’espoir.« Fin de l’interdiction. Sous les applaudissements nourris du public composé d’entrepreneurs et de techniciens. Mais pas ceux du député.

 
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