Ancrer des prix équitables dans la loi pour les producteurs du monde entier

Ancrer des prix équitables dans la loi pour les producteurs du monde entier
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Les bananes ont longtemps été utilisées comme produit d’appel. Leur prix d’achat est maintenu le plus bas possible et ils sont souvent vendus en dessous de leur coût de production. Une situation désastreuse pour les producteurs qui peinent à verser des salaires décents à leurs ouvriers. De plus, les prix bas compromettent la santé et la sécurité des travailleurs et entravent les investissements nécessaires dans des secteurs tels que l’adaptation au climat, l’égalité des sexes et la biodiversité.

Cette situation a également été discutée récemment lors du Forum mondial de la banane, où les producteurs de bananes, les exportateurs, les détaillants et les gouvernements réfléchissent ensemble à des solutions. La nécessité de fixer des prix pour couvrir au moins les coûts d’une production durable a été soulignée comme un élément clé pour résoudre les défis du secteur.

Des prix équitables pour les producteurs en Europe

En Europe et en Belgique également, payer un prix équitable est considéré comme une condition préalable à une agriculture plus durable. En témoignent les récentes manifestations de nos producteurs qui portent cette revendication importante. Car comme dans de nombreux autres pays européens, les producteurs belges voient la viabilité de leurs entreprises menacée en raison de prix injustes. Et les manifestations semblent porter leurs fruits puisque la semaine prochaine, alors que la Journée mondiale des luttes paysannes a lieu mercredi 17 avril en même temps que la Journée mondiale de la banane, un projet de loi est en discussion à la Chambre pour garantir des prix équitables aux agriculteurs. Le projet vise à interdire l’achat de produits agricoles en dessous de leur coût de production, afin que les producteurs voient au moins ces coûts compensés.

Voici les champions du commerce équitable en Belgique

L’Espagne et la France nous ont déjà précédés et ont adopté des lois similaires. Par exemple, la loi EGalim en France oblige les distributeurs (y compris les supermarchés) à vendre les produits alimentaires à des prix au moins 10 % supérieurs au prix d’achat afin de garantir que les producteurs ne soient pas obligés de vendre leurs produits à bas prix. Et, en Espagne, la loi sur la chaîne alimentaire stipule que chaque maillon de la chaîne doit vendre à un prix supérieur aux coûts de production « supposés ».

Et les producteurs du monde entier

Et ce ne sont pas seulement les producteurs belges ou européens qui doivent être protégés par des prix légalement ancrés couvrant au moins les coûts de production. Le projet de loi belge devrait offrir cette protection juridique à tous les producteurs : belges, européens ou étrangers. Car, comme l’illustre le secteur bananier, tous les producteurs sont confrontés à une concurrence déloyale pour maintenir les prix alimentaires au plus bas possible. Et la Belgique n’est pas sourde aux enjeux du secteur bananier. Depuis fin 2022, elle tente d’y répondre par un accord sectoriel engageant cinq distributeurs à verser des salaires décents d’ici 2027. Un engagement qui peut être renforcé par une réglementation sur des prix équitables pour améliorer encore les conditions.

Le commerce équitable s’impose-t-il dans les supermarchés ?

Profitons donc de la coïncidence de la Journée mondiale de la banane et de la Journée mondiale de la lutte paysanne pour élaborer une législation qui protégera tous les producteurs du monde. A commencer par garantir des prix justes qui couvrent au moins les coûts d’une production durable. Car, malgré toutes les oppositions, les ministres fédéraux de l’Économie, Dermagne, et de l’Agriculture, Clarinval, peuvent agir conjointement pour inscrire dans la loi cette garantie.

 
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