La tomate, aliment consommé à la fois cru et ingrédient incontournable de plusieurs menus gastronomiques, est rare sur les marchés de N’Djamena. Le prix est hors de portée des ménages.
Depuis quelques temps, les tomates deviennent de plus en plus chères sur les différents marchés de la ville de N’Djamena. Une caisse de tomates est actuellement vendue par les grossistes entre 20 000 et 35 000 francs CFA. Alors que juste avant cette période, la même caisse de tomates se vendait moins de 10 000 francs, voire 7 500F. Cette hausse se répercute sur les prix de vente chez les détaillants. Un tas de 4 tomates est actuellement vendu sur les étals à 500 francs CFA alors qu’avant, le tas se vendait entre 100f et 250f. “Dernièrement, on ne peut plus acheter de tomates sur le marché car elles sont devenues très chères.», s’est exclamée Baidaba Marceline, une cliente rencontrée au marché de Dombolo.
Interrogés sur cette hausse, jardiniers et grossistes tentent de s’expliquer. Hassan Abdelkarim, jardinier, soulève le problème des engrais. “Je cultive des tomates depuis 25 ans mais je n’ai jamais bénéficié d’un sac d’engrais de l’Etat. C’est ce qui nous empêche de faire le champ de tomates. Un seul champ peut nécessiter 20 ou 30 sacs d’engrais. Nous n’avons pas les moyens de cultiver beaucoup. Engrais vendu à moins de 15 000F CFA mais désormais le sac est à 32 500F CFA», accuse-t-il. A côté de cela, le jardinier évoque les aléas climatiques. “La chaleur élevée ne convient pas à la culture des tomates ; elle le détruit. Si la fraîcheur participe au développement de cette culture“, il dit.
Bana Adam Ali Ibrahim, grossiste au marché de Dombolo, estime que cette augmentation est due à la pénurie. Actuellement, les tomates viennent du Cameroun, précisément de Bertoua, informe-t-il. “C’est ce qui a causé le coût. Pour que les tomates arrivent ici, nous payons les douanes des deux côtés ainsi que les frais de transport. Ce qui fait monter le prix de jour en jour“, il explique.
Selon les grossistes et les détaillants, le prix baissera lorsque la production sera importante. En attendant, certains ménages se passent de tomates dans leur alimentation quotidienne.
Kadidjata Animba, stagiaire
