A Rennes, les subventions aux clubs sportifs indexées sur le sexe font polémique

A Rennes, les subventions aux clubs sportifs indexées sur le sexe font polémique
A Rennes, les subventions aux clubs sportifs indexées sur le sexe font polémique

Une commune peut-elle moduler les subventions qu’elle accorde aux clubs sportifs de la ville en fonction du sexe mais aussi du genre revendiqué par les participants ? La question sera examinée ce jeudi matin 27 juin par le tribunal administratif de Rennes suite à un recours déposé par l’association Juristes pour l’Enfance et huit contribuables qui demandent l’annulation d’une délibération prise en ce sens par le conseil municipal le 18 juin. 2023.

Ce jour-là, l’instance a délibéré sur la proposition défendue par Frédéric Bourcier, adjoint aux sports de la maire socialiste Nathalie Appéré, qui vise à « revoir et moderniser les critères d’attribution des subventions de fonctionnement allouées aux associations sportives rennaises » pour les adapter à la nouvelle politique du sport « plus mixte et inclusif » ce que veut mettre en place la coalition de gauche renouvelée lors des élections de 2020.

Une valeur variable selon l’âge, le sexe et le genre

Nouveau « règles d’attribution » présenté ainsi précise que l’enveloppe globale à répartir entre les quelque 280 clubs éligibles à une subvention sera désormais répartie selon quatre groupes de critères distincts qui pèsent plus ou moins lourd dans le calcul : 35% pour l’effectif, 25% pour la solidarité, 15 % pour le niveau d’encadrement et, enfin, 25 % pour les déplacements.

Il n’est pas surprenant que la subvention varie en fonction du nombre de membres d’un club. En revanche, le tableau ci-joint qui précise les « valeur du coefficient » attribué à chaque licencié ou député en fonction de son âge, de son sexe ou de son genre fait sourciller les élus de l’opposition, voire plus.

Ainsi, une femme adulte se voit attribuer un coefficient de 20, soit deux fois plus qu’un homme adulte, tandis qu’un mineur vaut 40 points contre seulement 30 pour un garçon. Surtout, le nouveau mode de calcul introduit une catégorie supplémentaire, celle du genre « non binaire » qui désigne les personnes qui ne se reconnaissent dans aucun des deux sexes biologiques, masculin et féminin. Ce faisant, un club qui déclare un « majeur non binaire » se verra attribuer 20 points de coefficient et 40 pour un « mineur non binaire ».

Une idéologie qui « s’infiltre partout »

« En pratique, cela revient à demander à chaque licencié, y compris un enfant de 5 ans qui souhaite simplement suivre des cours de tennis, de se déclarer garçon, fille ou non binaire. Autant dire qu’on marche sur la tête ! “, souligne Aude Mirkovic, porte-parole de Juristes pour les enfants.

C’est pourquoi l’association a décidé de prendre des mesures administratives pour demander l’annulation d’une délibération qui a abouti, par 51 voix pour et 10 contre, à l’adoption d’un système qu’elle estime être « illégale et portant atteinte au principe d’égalité des citoyens, au respect de la vie privée des personnes et au droit à la santé mentale des mineurs », comme détaillé dans le document « appel introductif » quoi La Croix a pu consulter.

« Au-delà des arguments juridiques très solides que nous présentons, nous souhaitons avant tout sensibiliser sur la manière dont l’idéologie du genre s’infiltre partout dans la société pour disqualifier la réalité du sexe au profit du ressenti des personnes, ce qui nous paraît extrêmement violent et dangereux, en particulier pour les plus jeunes qui ont besoin de repères stables pour se construire », insiste Aude Mirkovic.

Demandé par La Croixla mairie de Rennes n’a pas souhaité répondre à notre demande d’entretien. “Comme il s’agit d’une procédure en cours, nous ne ferons aucun commentaire” a répondu le service de presse, en faisant référence à la séance délibérative qui a déclenché la polémique, toujours visible sur YouTube.

 
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