Les rois de la fast fashion polluent à des niveaux sans précédent, selon Forbes – .

Les rois de la fast fashion polluent à des niveaux sans précédent, selon Forbes – .
Les rois de la fast fashion polluent à des niveaux sans précédent, selon Forbes – .

Les géants de la fast fashion Shein et Temu ont fait leur marque sur le marché européen. Or ces grandes firmes chinoises ont un impact écologique sans précédent.

88 Boeing 777 sont affrétés chaque jour pour envoyer leurs commandes à travers le monde. Shein et Temu, géants de la fast-fashion, gagnent de plus en plus de terrain sur le marché européen de l’habillement. Des prix imbattables, un renouvellement constant, des délais de livraison quasi instantanés, et pourtant, un impact écologique inégalé.

Le magazine américain Forbes a récemment réalisé une enquête sur le coût écologique de ces firmes chinoises. Pas moins de 9 000 tonnes de marchandises sont transportées chaque jour depuis les usines asiatiques vers l’Europe et les Etats-Unis. L’équivalent de 88 Boeing 777 est utilisé quotidiennement par les entreprises. Ce trafic affrète à lui seul un tiers des avions cargos long-courriers du monde.

Un succès fulgurant

Un million de vêtements sont produits chaque jour par les usines Shein. Les références et les tendances se renouvellent quotidiennement avec 7 200 nouveaux modèles proposés. Grâce à tous ces avantages ainsi qu’aux prix ridiculement bas et aux nombreuses offres et promotions, Shein et Temu étendent leur empire à l’international.

Arrivée sur le marché français en 2023, Temu a connu une hausse de 90% de son chiffre d’affaires. Au cours du premier trimestre 2024, le résultat est encore meilleur avec une hausse du chiffre d’affaires de 135%.

Les géants de la fast fashion deviennent impériaux. Shein est capitalisée à 66 milliards de dollars et PDD Holdings, la société mère de Temu, est valorisée à plus de 167 milliards de dollars à Wall Street, détaille Bousier.com.

Un bond dans le marché du fret aérien

Le fret aérien n’a jamais connu un tel boom dans son histoire. Les profits explosent grâce à la demande des deux entreprises chinoises. Korean Airlines a par exemple vu son chiffre d’affaires augmenter de 20 % l’an dernier.

“Temu et Shein s’appuient sur le fret aérien parce que leur modèle économique est la fast fashion et qu’ils doivent expédier toutes les marchandises immédiatement”, a déclaré Guillermo Ochovo, directeur de Cargo Facts Consulting, au magazine Forbes.

La principale zone grise de ce marché à l’heure actuelle est de savoir s’ils auront également des avions pour la période des fêtes. En effet, c’est la période la plus importante pour ce marché, surtout quand on sait que Shein et Temu utilisent un tiers des avions cargo long-courriers.

« Le fait que nous parlions de ce type de marché si tôt dans l’année amène beaucoup de gens à penser que la haute saison, le quatrième trimestre, va être difficile. Si nous sommes ici aujourd’hui et que nous sommes début mai, imaginez ce que ça va être en septembre, octobre, novembre, décembre ? Brian Bourke, directeur des ventes chez SEKO Logistics, a demandé à Forbes.

Un impact écologique sans précédent

Comme le rapporte Forbes, un bateau commercial émet 10 à 40 grammes de CO2 par tonne par kilomètre transporté tandis qu’un avion cargo rejette en moyenne 500 grammes par T/km. Pire, 50% des vols sont à vide puisque le trajet retour vers la Chine ne contient aucune marchandise.

Transporter des vêtements par avion serait 14 fois plus polluant que les transporter par bateau, rapporte Novethic. L’aviation est le mode de transport le plus polluant. Cela représente 2,9 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde.

La fabrication a aussi un coût écologique : 2 700 litres d’eau sont nécessaires pour fabriquer un seul t-shirt, soit la consommation moyenne d’un Français pendant 17 jours.

Face à l’impact médiatique et au portefeuille grandissant de ces deux géants, d’autres marques de fast-fashion se sentent obligées de s’aligner sur les méthodes de Shein ou de Temu. Aujourd’hui, 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre proviennent de l’industrie textile. On estime qu’elle atteindra 26 % d’ici 2050.

 
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