On retrouve le vrai Arnaud De Lie, vainqueur du Tro Bro Léon malgré… quatre crevaisons : « Je puais la force »

On retrouve le vrai Arnaud De Lie, vainqueur du Tro Bro Léon malgré… quatre crevaisons : « Je puais la force »
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Le Taureau de Lescheret est de retour. Sa célébration caractéristique aussi. Et l’époque où la Belgique s’inquiétait de son état de forme et de sa santé (notamment suite à la découverte de la maladie de Lyme) semble déjà loin.

Vainqueur du 40e Tro Bro Léon, ce dimanche, après avoir décroché la troisième place du Grand Prix du Morbihan, samedi, Arnaud De Lie a confirmé son retour sur le devant de la scène, après sa victoire à la Famenne Ardenne Classic, le 28 avril. Au terme d’une course marquée par la malchance, le Belge de 22 ans s’est montré, et de loin, le plus fort.

Arnaud De Lie rayonnant après sa victoire sur Tro Bro Léon : “Ça ne servait à rien de s’énerver”

Quatre crevaisons en 70 kilomètres : « Je ne savais même plus où j’étais en course »

S’il adore le Paris-Roubaix breton (4e en 2022, 2e en 2023) et son fameux ribinou (29 sentiers agricoles pour un total de 34,6 km), Arnaud De Lie n’a pas été épargné par les crevaisons. Il en a d’abord vécu une à 70 kilomètres de l’arrivée, obligeant ses équipiers à poursuivre. Puis il a changé de vélo, après une autre (double) crevaison. Une fois revenu dans le groupe des favoris, il… a encore crevé, à 30 kilomètres de l’arrivée. Mais son équipe a été immense et l’a ramené une nouvelle fois devant.

« Après ma première crevaison, je ne savais même pas où j’en étais en courseexplique De Lie, Ensuite j’ai eu une crevaison avant et arrière en même temps. Sans chambre à air (produit d’étanchéité) Je l’ai un peu réparé mais j’ai quand même dû changer de vélo. Ce qui lui a permis d’attaquer pour la première fois dans les environs de… la ferme (ça ne se rattrape pas pour un fils d’agriculteur). « Ce secteur me convient vraiment bien et il m’a permis de faire une petite sélection. Mais dans la foulée, j’ai eu une autre crevaison. Mais même si nous avons fait beaucoup de courses derrière, c’était le gros Lotto Dstny aujourd’hui. Mes coéquipiers m’ont ramené à chaque fois. Collectivement, c’était vraiment fort.

Un calme à toute épreuve : « Il y a un mois, j’aurais arrêté de courir »

La performance de l’équipe fait évidemment beaucoup plaisir à Stéphane Heulot, le CEO de l’écurie belge, qui était exceptionnellement présent dans la voiture (à la radio) ce dimanche. Mais c’est surtout le calme de De Lie et de sa compagnie qui a impressionné. « Je suis très fier du groupe. Nous avons perdu la course dix fois mais à la fin ; nous l’avons gagné. Cependant, je peux vous dire que lors de la dernière crevaison, dans le seul secteur qui n’était pas couvert par les assistants, c’était moralement difficile pour Arnaud, explique le Français. À un moment donné, il était sur le point de jeter le vélo dans le fossé. Il en avait marre et je peux le comprendre. Mais c’est là qu’on voit qu’il a gagné en maturité : il a compris qu’il ne pouvait pas abandonner la course compte tenu du travail effectué par ses amis.

Après la dernière crevaison, Arnaud a failli jeter son vélo dans le fossé.

Le principal concerné avoue : «Il y a un mois, je pense que j’aurais arrêté de courir.”. Mais depuis, beaucoup de choses ont changé. « J’ai beaucoup travaillé pour rester calme. Quand tout va mal, on a tendance à perdre beaucoup d’énergie et même si Stéphane (Heulot) pensant que j’étais en colère, j’ai essayé de rester le plus calme possible. Cela a payé. »

En fin de course, après un nouvel effort impressionnant dans les collines de la ferme (« pour le spectacle et pour la course »), qui a coïncidé avec la formation d’un trio solide avec Riley Sheehan (Israël – Premier Tech) et Pierre Gautherat (Decathlon AG2R La Mondiale), Arnaud De Lie n’a pas non plus cherché à forcer le choses. « Il y avait encore des coéquipiers derrière donc je suis resté calme jusqu’au sprint. Avec l’expérience de l’année dernière (NDLR : cela avait été évoqué sur le fil par Nizzolo), je savais qu’il ne fallait pas être trop vite devant. Et une fois que j’ai commencé mon sprint, j’ai tout de suite senti que j’avais encore de bonnes jambes.»

Jambes phénoménales : « J’ai rarement eu de telles sensations »

Ces bonnes étapes étaient évidemment indispensables pour s’imposer (devant Venturini et Gautherat) au terme d’une course passionnante de bout en bout, de par son scénario décousu. “Aujourd’hui, j’ai été phénoménal» indiquait un Arnaud De Lie radieux en descendant du podium. J’ai rarement ressenti des sentiments pareils. Comme on dit dans le jargon : je puais la force.

De quoi donner un nouvel élan de confiance à celui qui reste sur trois podiums d’affilée depuis sa reprise. La preuve irréfutable d’un retour en forme. « La condition revient et je suis très heureux d’avoir remporté cette course qui me tenait à cœur.

C’est évidemment de bon augure avec le Circuit de Wallonie, jeudi 9 mai.. “Mais je ne suis pas encore convaincu qu’il doive partir compte tenu des efforts déployés ces deux derniers jours”, admet Stéphane Heulot. Une réunion aura lieu à cet effet, ce lundi, comme chaque semaine. Il servira également à définir les contours de la suite du programme d’Arnaud De Lie. Et on se dirige vers un retour au projet initial, à savoir le Tour de Suisse en préparation du premier Tour de France du Taureau de Lescheret.

Arnaud De Lie a retrouvé confiance et motivation : « J’ai toujours envie d’aller au Tour de France »

« À mon avis, c’est une approche idéale, termine Heulot. jeIl y aura aussi le championnat de Belgique, pour lequel Arnaud est très motivé. Mais nous ne sommes qu’au début du mois de mai et tout cela est encore loin. Nous allons avancer et faire des remarques régulières. Mais petit à petit, nous nous remettons en piste comme nous l’avions prévu durant l’hiver et force est de constater que toute l’équipe se réjouit de ce retour aux avant-postes. Ce qui fait autant de bien à la tête qu’aux jambes d’Arnaud De Lie.

 
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