Vincent Desharnais | Quand gastro et rumeurs se croisent

Vincent Desharnais | Quand gastro et rumeurs se croisent
Vincent Desharnais | Quand gastro et rumeurs se croisent

Vincent Desharnais n’allait pas bien à la mi-décembre. Après deux mois avec les Canucks de Vancouver, il était encore en train de trouver ses repères. Dix fois déjà, il avait été invité à assister à un match du haut du pont.

Les choses allaient mal, puis la situation a empiré lorsque Elliotte Friedman, un initié de Sportsnet, a rapporté que les Canucks cherchaient à échanger le grand défenseur.

Il se met à rire quand on parle de cet épisode, à la fin de l’entraînement dominical des Canucks. Il faut dire que son neveu et sa nièce, âgés de 4 et 6 ans, attendaient leur « oncle », comme ils l’appellent, à la sortie de la patinoire, profitant d’un rare entraînement des Canucks à Montréal ailleurs que au Centre Bell.

“Voulez-vous savoir comment j’ai entendu parler de la rumeur ?” J’étais malade comme un chien. J’ai raté deux matchs. Mes parents me rendaient visite et la gastro fonctionnait. Je l’ai attrapée. J’ai perdu 10 kilos en 24 heures”, explique-t-il dans une interview à La presse.

Je me réveille de ces 24 heures, je regarde mon téléphone et c’est une personne au hasard qui m’envoie un texto : je suis vraiment désolé d’apprendre que tu pourrais être échangé. Le sentiment… Pouvez-vous me donner une pause ? Ça n’allait déjà pas très bien sur la glace ! C’était beaucoup de choses en même temps.

Vincent Desharnais

Trois semaines plus tard, Desharnais porte toujours l’uniforme bleu et vert des Canucks et qui sait s’il n’a pas enfin trouvé sa voie. En quatre matchs depuis Noël, il a joué près de 19 minutes en moyenne. Lors du dernier duel, vendredi, il a été le patineur le plus utilisé de son camp à force égale (21 min 12 s). La veille, à Seattle, la rumeur courait que ce colosse de 6’7″, pas forcément du genre à traverser la glace en déjouant quatre rivaux, avait fait son apparition en prolongation.

« Les gens se demandaient : c’est lui en prolongation ? il rit. Mais ça s’est très bien passé, on a failli marquer, j’ai fait une belle passe. »

«J’aurais aimé [Kiefer] Sherwood marque et Vinny a une passe à trois contre trois. Il aurait pu garder la rondelle ! », a ajouté l’entraîneur-chef de Vancouver, Rick Tocchet.

Un tel réveil ne vient pas non plus de nulle part. Après tout, Desharnais a été assez bon pour disputer 78 matchs avec les Oilers d’Edmonton, finalistes de la Coupe Stanley, l’an dernier. Le colosse lavallois a également disputé 16 matchs en séries éliminatoires, même s’il a raté quelques rondes. Bref, il n’a pas désappris à jouer au hockey en un été.

PHOTO JASON FRANSON, ARCHIVES DE LA PRESSE CANADIENNE

Vincent Desharnais (73 ans) a joué avec les Oilers d’Edmonton lors de ce match contre les Canucks de Vancouver, le 18 mai 2024.

« Ce n’était pas facile de s’adapter à une nouvelle équipe, à un nouvel entraîneur », se souvient-il. Je me cherchais un peu et j’essayais d’adapter mon jeu à ce que voulait le coach, au lieu de jouer à ma manière. J’ai fait beaucoup de travail avec un psychologue du sport. J’ai eu beaucoup de frustrations et j’ai réussi à laisser tomber. »

Desharnais n’avait connu la stabilité que ces dernières années : quatre années au Providence College, puis cinq dans l’organisation des Oilers. « Au début, on se pose des questions, on crée des scénarios », reconnaît-il. Questions et scénarios dont il a discuté avec son agent et psychologue du sport.

« Comme me l’a dit mon agent : tout au long de votre carrière, il va y avoir des rumeurs. Que pouvez-vous faire ? Vous ne pouvez rien faire. Donc ça entre par une oreille, ça sort par l’autre. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, ni sur Twitter, ni sur Instagram, rien de hockey. Ma famille et mes amis le savent : ne m’envoyez rien de hockey. Je me concentre sur mon travail et ignore les distractions. »

Il ne les regarde pas tellement qu’il dit qu’il n’en a même pas parlé à un manager des Canucks. « Si on arrête toute rumeur, surtout dans un marché comme Vancouver, ça ne finira pas », conclut-il, manteau sur le dos, prêt à aller remplir ses devoirs d’« oncle ».

 
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