Les États-Unis se rapprochent de la paralysie budgétaire

Les États-Unis se rapprochent de la paralysie budgétaire
Les États-Unis se rapprochent de la paralysie budgétaire

Keystone-SDA

La Chambre des représentants américaine a largement rejeté jeudi un nouveau texte budgétaire des républicains visant à éviter une paralysie de l’Etat fédéral. Cet échec cinglant accroît l’incertitude avant l’heure fatidique du vendredi soir minuit.

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20 décembre 2024 – 01:51

(Keystone-ATS) Les élus républicains, pourtant majoritaires à la chambre basse, avaient soumis au vote cette nouvelle proposition au lendemain du torpillage par Donald Trump et Elon Musk d’un précédent accord négocié avec les démocrates qui aurait évité un « shutdown » à la Chambre basse. États-Unis juste avant Noël.

Le futur président américain a néanmoins donné son aval au nouveau texte des Républicains, saluant « un très bon accord pour le peuple américain ». Avant le vote, le leader démocrate à la Chambre, Hakeem Jeffries, avait exprimé son opposition à cette proposition, « pas sérieuse » et « risible » selon lui.

Et alors que les deux tiers des voix étaient nécessaires pour être adopté, le texte n’a même pas atteint la majorité simple, 38 républicains se joignant au « non » des démocrates.

« Arrêt » à Noël

La voie à suivre est désormais incertaine pour le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, pressé d’une part par les démocrates de revenir à l’accord négocié, et de l’autre par certains élus conservateurs qui refusent tout texte qui ne inclure une réduction budgétaire pour compenser la nouvelle aide.

Le - presse avant l’heure fatidique de minuit vendredi soir. Une paralysie des services publics fédéraux entraînerait le chômage technique de centaines de milliers de fonctionnaires, le gel de plusieurs prestations sociales ou encore la fermeture de certaines crèches. Une situation extrêmement impopulaire, d’autant plus à l’approche de Noël.

La probabilité d’un “shutdown” s’est fortement accrue lorsque Donald Trump a exprimé mercredi sa désapprobation d’un projet de loi négocié par les républicains au Congrès avec les démocrates, jugé “ridicule et extraordinairement coûteux” par le président élu.

Le refus de Musk

Le rebondissement a surpris les élus et a laissé entrevoir une présidence Trump 2.0 avant même l’entrée en fonction du républicain le 20 janvier. Avec un style similaire à son premier mandat, sans s’embarrasser des conventions, quitte à provoquer un certain chaos.

Le futur président n’a pas été le seul à dynamiter le premier accord. “Tuez le texte!” », a lancé son allié Elon Musk dans une longue série de posts sur X, où il a dénoncé des dépenses inutiles selon lui.

Le patron de Tesla et SpaceX a en revanche affirmé soutenir la nouvelle proposition républicaine qui comportait notamment une disposition voulue par Donald Trump : un report de l’échéance sur le plafond de la dette à janvier 2027. Le futur président avait en effet exprimé son une opposition virulente au premier accord, en partie à cause de l’absence dans le texte d’une telle disposition.

Les Etats-Unis ont la particularité de se heurter régulièrement à une contrainte juridique concernant leur capacité de crédit : ce plafond d’endettement, c’est-à-dire leur montant maximum d’endettement, doit être formellement relevé ou suspendu par le Congrès.

« Piège vicieux »

Une suspension décidée en 2023 expire début janvier et les Etats-Unis devraient atteindre le plafond en juin. Donald Trump a donc déclaré mercredi vouloir éviter, dès son retour au pouvoir, ce « piège vicieux » tendu, selon lui, par les démocrates.

La Maison Blanche s’est prononcée contre le nouveau texte avant le vote au Congrès. “Les républicains suivent les ordres de leurs donateurs milliardaires au détriment des travailleurs américains”, a critiqué la porte-parole du président Joe Biden, Karine Jean-Pierre.

Un grand nombre d’élus démocrates ont également dénoncé l’influence de l’homme le plus riche du monde dans les décisions du camp républicain. “Donald Trump et les élus républicains ont baissé la tête devant le véritable président élu, Elon Musk”, a critiqué l’élue new-yorkaise Nydia Velazquez.

 
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