«Je donnerais n’importe quoi pour qu’elle revienne…» En 2021, il bat à mort la mère de ses enfants

«Je donnerais n’importe quoi pour qu’elle revienne…» En 2021, il bat à mort la mère de ses enfants
«Je donnerais n’importe quoi pour qu’elle revienne…» En 2021, il bat à mort la mère de ses enfants

l’essentiel
En septembre 2021, à Toulouse lors d’une énième soirée très alcoolisée, Jerry Bilou tabasse Willimelle, sa compagne. Cette mère de trois enfants n’a pas survécu. Immersion dans un monde perdu devant la cour d’assises de Haute-Garonne.

Son regard souriant lors d’une courte suspension devient rapidement noir. Sombre comme ses souvenirs, le tribunal correctionnel de Haute-Garonne commence à trembler. De Koumak où Jerry Bilou a grandi sous la protection de ses grands-parents, jusqu’à Nouméa, la capitale de son île. Où ce garçon a eu ses premiers emplois dans les bars, a vécu son premier amour avec Andrea, a vu naître ses deux premiers enfants.

Une vie heureuse et paisible. « Sans violence », précise l’accusé, aujourd’hui âgé de 34 ans. Ce n’est que lorsqu’il rencontre Willimelle, un ami d’une de ses sœurs, que Jerry pense à la Métropole, à une autre vie. « Je voulais prouver à mon grand-père que je pouvais vivre sans son soutien », confie ce Kanak sous le regard des jurés, trois femmes et trois hommes. En 2019, il rejoint la jeune femme à Toulouse.

Une longue heure de torture

Dans la salle d’audience, immobiles sur leur siège, les proches de la victime ne bronchent pas. Ils sont venus de Nouvelle-Calédonie pour tenter de comprendre. Le président Dominique Coquizart, malade d’une sonorisation désespérément défaillante, pousse l’homme dans la loge à raconter son histoire personnelle. De la quiétude ensoleillée de la Nouvelle-Calédonie aux grands immeubles du Mirail à Toulouse. C’est là, dans la nuit du 18 au 19 septembre 2021, que deux vies ont basculé.

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«Je donnerais tout ce que j’ai pour qu’elle revienne», confie Jerry, la voix marquée. Il ajoute en regardant la famille : « Jamais, jamais je n’ai voulu la tuer. » Seul le visage de Willimelle a été déformé par les coups, « le foie, la rate, la cage thoracique ont été marqués par les violences », prévient l’enquêteur qui a mené les investigations. La jeune femme ne s’est pas réveillée dans la matinée du 19 septembre 2021. Son compagnon a tenté de lui masser la cage thoracique, la mettant sous une douche chaude sans obtenir le moindre résultat. Willimelle Poulawa, 23 ans, mère de trois enfants, n’a jamais ouvert les yeux.
Aurait-elle pu être sauvée ? La question pèse sur la cour d’assises. Car la police, alertée à 23h15 par un voisin désemparé, n’est jamais venue. Entendue lors des investigations, cette femme a évoqué « une scène sans fin. Des coups et encore des coups. Selon elle, pendant une heure entre 23 heures et minuit”, précise l’enquêteur.

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Et ce soir-là, rue Aristide-Maillol, il y avait aussi Wacoco, 31 ans. La justice lui reproche de ne pas avoir porté assistance à personne en danger. Ce militaire sérieux, originaire de Nouméa, passait ses week-ends à boire avec ses amis. Il connaissait Jerry et Willimelle. Le samedi 18 septembre 2021, il a beaucoup bu avec eux. Il a été témoin des violences. Il est reparti poursuivre ses 48 heures de fête. À son retour, inquiet, le lendemain matin, il a rencontré la police. Willimelle était déjà décédé depuis plusieurs heures.

L’audience se poursuit ce jeudi. Le verdict est attendu vendredi.

 
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