
l’essentiel
Encore une mauvaise nouvelle pour l’économie locale. Le groupe Sopra Steria, spécialisé dans les services numériques, annonce la fermeture de son site albigeois pour consolider ses activités à Toulouse et Rodez courant 2025. Pour la trentaine de salariés, c’est la colère et l’incompréhension.
Ce matin, rue Borotra à Albi, devant les locaux du site Sopra Steria, des salariés ont débrayé pendant une heure. La raison ? Ils viennent d’apprendre de leur direction que la succursale albigeoise serait fermée pour consolider les activités sur les sites de Toulouse et de Rodez. Cette entreprise de services du numérique, basée à Paris, emploie 52 000 personnes dans le monde, dont 25 000 en France.
« Nous ne comprenons pas cette décision. Le site albigeois génère de très bons résultats grâce aux projets mis en œuvre avec le Crédit Agricole depuis de nombreuses années. Rappelons qu’il y a vingt ans, nous avons été rachetés par Sopra Steria, alors que « nous étions une filiale de cette banque », résume l’un des salariés, Christophe Cressan.
Depuis quelques -, le siège parisien s’était engagé à trouver un autre site dans la ville, les locaux existants étant jugés trop grands et trop vétustes. « Nous avons compris cette décision, de réduire leur empreinte immobilière. Nous les avons même aidés à trouver des locaux moins chers et mieux adaptés », ajoute-t-il.
“On n’a pas vraiment envie de faire 160 à 200 kilomètres par jour”
La décision est d’autant plus mal accueillie par les salariés que rien ne la laissait présager. « Récemment, 10 jeunes ont été embauchés sur notre site », souligne Jean-Marc Cressan, représentant local de l’entreprise. « Honnêtement, nous ne comprenons pas. La décision nous a été communiquée lors d’une réunion du CSE. Mais il n’y a aucune raison économique puisque le site d’Albi est rentable.»
Et le calendrier de cette fermeture ? « Cela devait être effectif en mai. Mais avec les recours déposés par le CSE national, cette date devrait être repoussée à septembre », indique le représentant des salariés. « Nous sommes déterminés à nous battre pour rester à Albi et nous avons quelques cartes à jouer », assure Jean-Marc Ferret.
Car les salariés sont loin d’être ravis à l’idée de devoir quitter le chantier. « Aller travailler dans un immense ‘campus’ à Blagnac, avec des locaux impersonnels, ce n’est pas un rêve. Notre vie quotidienne est ici. Nous acceptons des salaires inférieurs à ceux des Toulousains justement pour cette raison », appuie Christophe Cressan, qui plaisante sur le label affiché par l’entreprise comme « Great Place to Work ».
« Notre entreprise ne cesse de communiquer sur le bien-être de ses collaborateurs. Mais nous n’avons pas vraiment envie de parcourir 160 à 200 kilomètres par jour pour aller travailler. Cela génère du stress et augmente la fatigue.