Place aux lecteurs | Jeûne intermittent, ou trois repas et deux collations ? – .

Place aux lecteurs | Jeûne intermittent, ou trois repas et deux collations ? – .
Place aux lecteurs | Jeûne intermittent, ou trois repas et deux collations ? – .

Deux fois par mois, notre journaliste répond aux questions des lecteurs sur la santé et le bien-être.


Publié à 1h46

Mis à jour à 9h00

« Pourquoi certains spécialistes recommandent-ils le jeûne intermittent qui limite le nombre de repas à deux par jour alors que d’autres spécialistes recommandent trois repas par jour et deux collations entre ces repas ? Quelle est l’approche la plus saine ? »

– Suzanne Milette, Sainte-Anne-de-Sorel

L’engouement autour du jeûne intermittent vient principalement de deux résultats, selon Benoît Lamarche, professeur à l’École de nutrition de l’Université Laval et directeur scientifique du centre NUTRISS. Ces deux résultats ont été repris presque systématiquement dans la littérature scientifique, dit-il. D’où leur intérêt.

Premièrement, il existe des études animales qui ont montré que les souris soumises à un contrôle alimentaire et à un jeûne intermittent vivent plus longtemps que les autres. Les chercheurs se sont alors intéressés à l’impact du jeûne intermittent chez l’humain, et leurs études ont montré qu’en suivant un protocole de jeûne intermittent (qui peut prendre différentes formes), on perd du poids rapidement.

«Quand on mange moins de calories, on perd du poids – c’est clairement démontré dans la littérature, il n’y a pas de débat là-dessus», résume Benoît Lamarche, qui s’intéresse aux impacts de l’alimentation sur la santé cardiométabolique et le risque cardiovasculaire. « Le grand débat porte sur les défis que nous rencontrons lorsque nous nous lançons dans des régimes comme celui-ci. »

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES DU SOLEIL

Benoît Lamarche, professeur à l’École de nutrition de l’Université Laval (et patineur de vitesse)

Le premier défi (« énorme », selon Benoît Lamarche) est de maintenir dans la durée un régime restrictif comme le jeûne intermittent. « Plusieurs études montrent que l’adhésion s’effrite avec le temps », résume-t-il. Socialement, culturellement, il est difficile de maintenir ces habitudes sur le long terme – qu’il s’agisse de ne rien manger entre 20 heures et midi ou de faire des journées entières de jeûne.

Le problème des « régimes extrêmes » qui entraînent une perte de poids rapide, c’est qu’on met l’organisme en état de déficit, explique Benoît Lamarche. Or, le corps est programmé pour ne pas être en déficit.

Quand on augmente le nombre de calories, le corps, qui était « en mode sommeil », stocke le surplus, vulgarise le chercheur. « Le risque de prendre du poids est énorme, à moins de vraiment trouver le juste équilibre énergétique », explique Benoît Lamarche.

Lorsque vous effectuez des changements nutritionnels, il suffit de quelques jours pour constater des bénéfices sur la santé (cholestérol, tension artérielle, etc.), mais l’inverse est également vrai : vous perdez rapidement les gains lorsque vous revenez à vos anciennes habitudes. des habitudes.

Benoît Lamarche cible un autre défi associé au jeûne intermittent : celui de répondre à vos besoins nutritionnels. Si nous supprimons des aliments, nous supprimons également des vitamines, des minéraux et des nutriments essentiels.

Pour ajouter à la confusion, rappelons que dans les années 1980 et 1990, des chercheurs canadiens ont publié des études qui démontraient que, pour contrôler sa glycémie, il valait mieux manger plusieurs petites collations par jour que trois gros repas. «C’est complètement contradictoire avec la notion de jeûne intermittent», souligne Benoît Lamarche.

L’équilibre

Revenons à la question de notre lecteur. Quelle est l’approche la plus saine ? La réussite santé à long terme, selon Benoît Lamarche, c’est s’alimenter de façon équilibrée, pour répondre à ses besoins énergétiques (sans les dépasser) et à ses besoins nutritionnels.

Cela peut se faire avec huit repas par jour, cela peut se faire avec deux repas par jour, cela peut se faire avec trois repas et deux collations, mais l’idée est d’avoir de la diversité, puis de satisfaire vos besoins. besoins par rapport à tous les grands groupes alimentaires.

Benoît Lamarche, résumant les réussites en santé à long terme

Les grands défis nutritionnels de la planète sont la consommation de légumes, de fruits, de protéines végétales, de fruits à coque, de céréales complètes, etc. Et ce dont nous consommons trop, ce sont avant tout des produits ultra-transformés, à l’origine de 40 à 50 Pourcentage des calories consommées par les Canadiens.

“Est-ce facile à faire?” Non», acquiesce Benoît Lamarche. Les produits ultra-transformés sont omniprésents dans notre environnement alimentaire et ils sont abordables. Collectivement, nous perdons également la capacité de cuisiner nous-mêmes, dit-il. Lorsque vous mangez souvent au restaurant, la qualité de votre alimentation en souffre.

L’alimentation intuitive est une autre tendance qui prend de l’ampleur, mais l’adopter n’est pas une chose simple, abonde Benoît Lamarche, qui rappelle que beaucoup de gens ne reconnaissent plus vraiment leurs signaux de faim. “Alors comment le fait-on? Il s’agit d’abord d’en avoir conscience, mais aussi d’être accompagné, pour pouvoir opérer des changements durables, indique Benoît Lamarche. Il n’y a pas de recette magique. C’est dommage, mais c’est tout. »

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV VIDÉO. Copa América. L’Uruguay se promène, les USA surpris par le Panama
NEXT Comment éviter de vieillir à cause du soleil ? – .