EAujourd’hui, ArcelorMittal. Le sidérurgiste a annoncé mardi 19 novembre qu’il étudiait la fermeture de deux centres de sa branche services, situés à Reims (Marne) et Denain (Nord). Au total, selon les syndicats, près de 130 emplois seraient menacés. Une goutte d’eau de plus dans l’océan des mauvaises nouvelles qui menacent l’industrie française et ses emplois : Michelin, Valeo, le chimiste Vencorex, le pétrolier Exxon…
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Michelin va fermer ses usines de Cholet et Vannes
Lire plus tard
La carte de France des fermetures publiée mercredi 20 novembre par Les Echos est vertigineuse par sa diversité : abattoirs, plomberie, papier, métallurgie et, bien sûr, automobile. Cet état des lieux met en lumière les causes multiples de ce boom, qui combine crises sectorielles, comme dans la construction ou l’automobile, et effets différés après la fin des aides liées à la période pandémique du Covid-19. Sans oublier le prix de l’énergie qui met à mal la compétitivité des entreprises européennes, notamment industrielles.
Comme toujours, nous appelons les pouvoirs publics à sauver le mobilier. Une stratégie qui n’est pas historiquement efficace et qui le sera d’autant moins que les contraintes budgétaires actuelles poussent l’État vers plus d’épargne que de générosité. Le gouvernement tentera d’intervenir au niveau européen, au moins pour l’industrie automobile, en difficulté sur tout le continent. Pour le reste, la fragilité française n’est pas nouvelle, mais elle est mise en évidence par le ralentissement économique dû en grande partie à la crise énergétique.
Rapports alarmistes
Contrairement à ce que prétendent régulièrement les politiques, le sort de l’industrie est Source d’inquiétude et d’agitation depuis près de vingt ans. Dans une note détaillée de septembre pour l’Observatoire français des conjonctures économiques, l’économiste Sarah Guillou énumère des informations alarmistes sur la nécessaire poussée industrielle et technologique du pays. Ils sont près d’une dizaine, depuis celui de l’ancien PDG de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, en 2005.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Paradoxe dans le secteur : les plans sociaux se multiplient alors que les difficultés de recrutement persistent
Lire plus tard
A chaque fois, ils préconisent un effort en faveur des PME, l’encouragement du financement de l’innovation, une recherche publique plus proche du secteur privé, et suggèrent de nouveaux mécanismes, fonds et autres plans ambitieux. Au final, conclut Sarah Guillou, seuls deux secteurs ont réellement bénéficié de cette mobilisation sur le long terme : la défense et le nucléaire. Parce qu’ils sont bien ciblés, transpartis et dépendants des marchés publics. Pour le reste, le colbertisme industriel est enterré depuis longtemps.