Dans un communiqué commun transmis à l’AFP, la CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots expliquent que face au manque « d’inflexion » de la direction du groupe, la grève sera illimitée et renouvelable pour 24 heures. Périodes d’heures commençant le mercredi 11 décembre à 19h00
Les syndicats réitèrent également leur appel à la grève du mercredi 20 novembre, 19h00, au vendredi 22 novembre, 8h00.
Ce n’est pas la première fois que des mouvements sociaux au sein de la SNCF impactent potentiellement les vacances scolaires. En février, les contrôleurs se sont mis en grève pendant un week-end férié, laissant 150 000 personnes dans le pétrin. Pour Noël 2022, des centaines de TGV ont été annulés, là encore en raison d’une grève.
Les syndicats s’opposent au démantèlement annoncé de Fret SNCF, première entreprise de fret ferroviaire en France, qui disparaîtra au 1er janvier pour renaître sous la forme de deux sociétés distinctes : Hexafret pour le transport de marchandises, et Technis pour la maintenance des locomotives. fédérations syndicales.
Il s’agit de la deuxième étape du plan de discontinuité négocié par l’État français avec la Commission européenne, pour éviter une procédure de redressement qui aurait pu conduire à la liquidation pure et simple de l’entreprise, qui emploie 5.000 salariés.
Dans leur communiqué, les organisations syndicales « réaffirment que l’instauration d’un moratoire est possible et nécessaire pour permettre aux différents acteurs de se remettre autour de la table, et trouver les moyens de garantir non seulement la continuité de Fret SNCF, mais aussi son développement ». à plus long terme.
« De la souffrance »
“Nous avons reçu un rejet total de la direction de l’entreprise lors de la première réunion que nous avons eue en début de semaine”, assure Julien Troccaz, le secrétaire fédéral de Sud-Rail, contacté par l’AFP.
« On a des collègues qui ont travaillé toute leur vie, pendant 20, 25 ans, pour l’entreprise publique Fret SNCF, et le 1er janvier, tout s’arrête. Aujourd’hui, nos collègues ne savent pas comment cela va se passer au 1er janvier. Ils savent qu’ils vont être dans des entreprises privées, mais ils ne connaissent pas leurs droits sociaux, donc évidemment il y a de la souffrance”, poursuit le syndicaliste.
Pour Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-Cheminots, “il faut qu’il y ait une fenêtre de discussion qui s’ouvre pour aller vers une décision plus conforme à l’intérêt collectif”.
« La question du fret SNCF est évidemment une question sociale mais aussi une question d’intérêt collectif », poursuit-il, soulignant qu’il est temps de négocier avant les fêtes de fin d’année.
« Nous sommes bien avant Noël. D’ici les départs en vacances, il reste plus d’un mois et demi. C’est une chance donnée au dialogue social”, souligne-t-il auprès de l’AFP.
Les syndicats dénoncent plus largement dans leur communiqué une « trajectoire de fragmentation et de balkanisation du réseau ». Depuis plusieurs semaines, ils pointent du doigt « la privatisation des activités TER, Transilien et Intercités » ainsi que « l’éclatement de SNCF Réseau » suite à l’ouverture à la concurrence.
Mi-décembre, les premiers cheminots de la SNCF Voyageurs seront transférés dans les filiales de la SNCF, créées pour répondre aux appels d’offres TER lancés par les régions qui ont décidé d’ouvrir leur réseau ferroviaire à la concurrence.
« Quand la direction de l’entreprise répondra aux appels d’offres, ce sera via des entreprises privées, ce qui permet aux patrons de repartir de zéro sur les droits sociaux des salariés : il y a une renégociation de tout le cadre social que la SNCF a mis en place. connu depuis des années », affirme Julien Troccaz.
Contactée, la direction de la SNCF s’est refusée à tout commentaire.