Le gouvernement espagnol a annoncé samedi l’envoi de 10.000 militaires et policiers supplémentaires dans le sud-est de l’Espagne pour venir en aide aux victimes et aider à rechercher les disparus, quatre jours après les tragiques inondations qui ont fait au moins 211 morts.
Au total, “5 000 soldats supplémentaires” seront déployés sur le terrain, dont 4 000 “aujourd’hui” et 1 000 “demain matin”, a annoncé le Premier ministre Pedro Sánchez dans un communiqué depuis le Palais de la Moncloa, sa résidence officielle.
Ce chiffre porte à 7.500 le nombre de militaires mobilisés dans les zones sinistrées, soit le « plus grand déploiement de forces armées jamais réalisé en Espagne en temps de paix », a insisté le chef du gouvernement.
A ces militaires s’ajouteront quelque 5 000 policiers et gendarmes supplémentaires, chargés de soutenir leurs 5 000 collègues déjà sur le terrain, selon M. Sánchez.
Des renforts très attendus dans certaines localités toujours confrontées à une situation chaotique.
Les intempéries “ont provoqué la plus grande catastrophe naturelle de l’histoire récente de notre pays”, a insisté le Premier ministre, assurant que le bilan des inondations était désormais de “211 morts”.
“Il y aura encore plus de morts”
Les derniers chiffres des secours, donnés vendredi soir, faisaient état d’au moins 207 victimes, dont 204 dans la région de Valence, la plus touchée, deux autres personnes étant décédées en Castille-la Manche et une en Andalousie.
Les autorités ont toutefois indiqué que ce bilan pourrait s’alourdir, avec la découverte de victimes potentielles, notamment dans les carcasses de voitures qui jonchent encore les rues et les parkings des zones les plus touchées, au milieu des débris et des arbres déracinés.
“Il est probable (…) qu’il y ait davantage de morts”, a déclaré vendredi le ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska sur la chaîne de télévision Antena 3, refusant de donner le nombre de personnes disparues. , encore jugé trop fluctuant et imprécis.
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Selon le gouvernement, la priorité des militaires et des policiers reste la recherche des disparus et la restauration des routes et des infrastructures, afin de permettre « l’acheminement » de l’aide et le rétablissement des « services essentiels ».
Il leur faudra aussi mettre fin aux actes de pillages signalés à plusieurs reprises ces derniers jours, pour lesquels 82 personnes ont été interpellées, selon l’exécutif.
Selon l’agence météorologique espagnole (Aemet), l’équivalent d’une année de précipitations est tombé dans la nuit de mardi à mercredi sur certaines communes. Ces pluies torrentielles ont formé des torrents de boue qui ont détruit des ponts, ravagé des maisons et emporté des milliers de véhicules.
Selon l’exécutif, plus de 2 000 voitures et camions endommagés ont déjà été évacués. L’électricité a également été rétablie pour 94 % des habitants qui en étaient privés.
« Problèmes et lacunes »
“Je suis conscient que la réponse apportée n’est pas suffisante et qu’il y a des problèmes et des lacunes”, mais “le moment viendra d’analyser” d’éventuelles “négligences”, a insisté Pedro Sánchez, alors que le manque de réactivité des autorités fait l’objet de critiques. vives critiques.
AFP
Le gouvernement régional de Valence est notamment accusé d’avoir envoyé un message d’alerte téléphonique aux habitants très tard mardi, alors même qu’Aemet avait placé la région en “alerte rouge” dans la matinée.
A Chiva, à une quarantaine de kilomètres de Valence, le déboisement se poursuivait samedi matin dans une ambiance de désolation, selon un journaliste de l’AFP. Dans cette commune de 17 000 habitants, pas de militaires, mais de nombreux gendarmes, chargés de patrouiller dans la commune où des dizaines de maisons ont été entièrement détruites.
“Il ne reste plus rien”, a déploré Mario Silvestre, 86 ans, se disant “résigné” face aux dégâts. « Les politiques promettent beaucoup, mais l’aide n’arrive que lorsqu’elle arrive. »
Dans ce sombre panorama, les élans de solidarité se sont poursuivis samedi, notamment à Valence, où des milliers de personnes se sont rassemblées dès l’aube pour se rendre à pied vers les villes voisines, équipées de pelles et de balais.
Vendredi, le nombre de volontaires était tel que les autorités ont appelé les habitants à rester chez eux et ont interdit la circulation sur certaines routes pour éviter que les routes utilisées par les secours ne soient encombrées.