où est le climato-scepticisme en ?

où est le climato-scepticisme en ?
où est le climato-scepticisme en France ?

« Les polémiques ne peuvent faire oublier que son parcours, incarnation de la méritocratie républicaine, est un exemple de détermination et d’excellence. » C’est ainsi qu’a réagi le ministère de l’Éducation nationale, dimanche 5 janvier, au décès du géochimiste et ancien ministre de l’Éducation, Claude Allègre, à l’âge de 87 ans.

« Les controverses »…le terme est un euphémisme. Au début des années 2000, le géochimiste, membre de l’Académie des sciences, plein de reconnaissance (médaille d’or du CNRS, prix Crafoord en 1986), fut le fer de lance des discours climato-sceptiques – aujourd’hui certains préfèrent parler de climatodéniisme pour souligner la différence entre doute et déni scientifique – en .

Depuis plus d’une décennie, il réfute dans les colonnes des journaux et sur les plateaux de télévision l’origine humaine du changement climatique. En 2010, il publie chez Plon La tromperie climatiqueou fausse écologie, ce qui lui a valu une tribune signée par plus de 600 climatologues pour dénoncer le « dénigrements » et « fausses accusations » prononcé par un non-climatologue.

Montée du climato-scepticisme

Même si le changement climatique et ses conséquences dramatiques (vagues de chaleur, tempêtes, sécheresses, inondations, fonte des glaciers, etc.) ne sont plus des projections alarmistes et lointaines mais une réalité visible et palpable, ces thèses climato-sceptiques n’ont malheureusement pas disparu. du débat public. Pire, ils prospèrent partout dans le monde, notamment aux États-Unis, avec l’élection de Donald Trump, un climato-sceptique déclaré. Mais aussi en France, où études et enquêtes montrent une résurgence de ces idées.

En novembre 2024, le 25e baromètre des représentations sociales du changement climatique de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) montrait parfaitement cette progression du climato-scepticisme dans l’opinion publique. Selon cette enquête, réalisée chaque année depuis 2000, près de 30 % des Français considèrent que les dérèglements climatiques et leurs conséquences sont des phénomènes naturels, comme il y en a toujours eu. Un chiffre en augmentation de 7 points par rapport à 2023 et de 12 points depuis 2020. À cela s’ajoute que 2% des sondés vont jusqu’à nier la réalité du changement climatique, et 6% n’expriment aucun jugement, portant ce chiffre à presque 40% de la population ne fait pas le lien entre réchauffement climatique et activité humaine.

Dans le détail, les personnes les plus âgées, les moins instruites et celles qui se situent à droite de l’échiquier politique sont les plus sensibles aux discours climato-sceptiques. Pour nuancer le tableau, en revanche, de plus en plus de Français s’attendraient à des réglementations restrictives de la part des pouvoirs publics (70 % sont par exemple favorables à une taxation du transport aérien, soit une augmentation de 27 points en vingt ans).

Du climato-scepticisme au réalisme climatique

Entre la résurgence de la désinformation, notamment sur les réseaux sociaux, la technicité du sujet ou encore l’anxiété qu’elle génère… les explications de cette tendance à la hausse sont multiples et parfois difficiles à démêler. En 2022, une enquête réalisée par la Fondation Jean-Jaurès montrait que plus des deux tiers des Français estimaient manquer d’informations scientifiques sur le réchauffement climatique.

Il faut dire que malgré la solidité du consensus scientifique (99 % des publications scientifiques s’accordent sur la cause humaine du réchauffement climatique), des thèses comme celle de Claude Allègre n’ont pas disparu du débat public. En France, des auteurs comme l’ancien fonctionnaire et polytechnicien Christian Gerondeau – qui n’est pas non plus climatologue – continuent de publier des ouvrages ouvertement climato-sceptiques, généralement avec un certain succès d’audience (plus de 20 000 exemplaires pour Le climat, tout ça pour rien ! son dernier opus publié en 2024 chez L’Artilleur).

Les thèses sont aujourd’hui innervées par d’autres formes de discours plus retors, ne cherchant pas forcément à nier la réalité du réchauffement climatique mais à relativiser son ampleur (ce que certains appellent le climatorelativisme) ou à critiquer toute forme de politique menée au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. contre le réchauffement climatique (climatoréalisme).

Des sources croissantes de désinformation

« À mesure que la lutte contre le réchauffement climatique devient plus concrète et donc politisée, les sources de désinformation se multiplient, notamment parce que les intérêts politiques et économiques sont bien plus importants.explique Eva Morel, secrétaire générale de l’association QuotaClimat, qui cherche à mettre le climat à l’agenda médiatique. En conséquence, nous nous retrouvons avec une désinformation beaucoup plus subtile et multiforme., cece qui a pour effet d’accroître la confusion de certains. »

Selon Eva Morel, les réseaux sociaux sont loin d’être les seuls responsables. « De nombreux médias traditionnels contribuent à faire du climat une question d’opinion et d’idéologie. » Même aux plus hauts niveaux du gouvernement, cette frontière entre les faits et l’opinion semble poreuse. Dimanche, sur X, le Premier ministre, François Bayrou, a rendu hommage à Claude Allègre « un esprit original, un grand scientifique, un homme de combat, qui ne craignait pas le « un contre tous » ».

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