Le Canada repousse de 15 ans son objectif de ne pas émettre de gaz à effet de serre lors de la production d’électricité. Au Nouveau-Brunswick, qui reste très dépendant du charbon et du gaz naturel, cela pourrait donner de la flexibilité à Énergie NB, pour laquelle les difficultés vont s’accumuler dans les années à venir.
L’ancien objectif était fixé à 2035, le nouvel objectif est désormais fixé à 2050.
Actuellement, le Nouveau-Brunswick dépend toujours des combustibles fossiles. Un peu plus d’un tiers de l’électricité produite provient de ces sources. Au total, 14 % de l’électricité produite dans la province provient du gaz naturel et 13 % du charbon.
Dès 2035, les usines de Belledune, Crique Coleson et Bord de la baiequi comptent parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre de la province, auraient dû être fermés ou convertis aux sources d’énergie renouvelables.
Grâce à ce recul par rapport à Ottawa, Énergie NB sera moins pressée par le - pour achever cette transition. D’autant que la société d’État fait face à d’importantes difficultés qui ne font que s’accumuler.
Les travaux de rénovation du barrage hydroélectrique vieillissant de Mactaquac pourraient coûter jusqu’à 7 milliards de dollars.
Photo : - / Patrick Morrell
Ses infrastructures comme le barrage hydroélectrique de Mactaquac et la centrale nucléaire de Point Lepreau sont vieillissantes et nécessitent des travaux, sa dette s’élève à plus de 5 milliards de dollars. En plus de décarboner son réseau électrique, Énergie NB doit également augmenter sa production pour répondre à la demande croissante.
Pour le directeur scientifique de l’Institut Trottier de Polytechnique Montréal, les arrêts répétés de la centrale de Point Lepreau, qui produit près de 40 % de l’électricité produite dans la province, entraînent beaucoup d’incertitudes
.
Au Nouveau-Brunswick, nous devons rapidement faire le point, puis déterminer comment nous allons de l’avant.
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Normand Mousseau est également professeur de physique à l’Université de Montréal.
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Selon lui, le recul d’Ottawa devrait permettre aux provinces de planifier comment atteindre zéro émission de carbone lorsque nous produirons de l’électricité en 2050.
Là, nous avons ouvert la fenêtre pour le tester. Là, c’est aux provinces de faire de vraies évaluations à grande échelle, parce qu’on a un problème au Canada, c’est que nos provinces sont très réticentes à tester des technologies, à tester des approches.
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Énergie Nouveau-Brunswick promet que la centrale au gaz naturel de Scoudouc servira de source d’énergie de secours.
Photo : - / Alix Villeneuve
Le gaz naturel pour la transition
Énergie NB prévoit construire une nouvelle centrale électrique au gaz naturel à Scoudouc qui devrait être achevée d’ici 2028.
Pour Normand Mousseau, il pense que le gaz naturel peut être une solution de transition entre 2035 et 2050 mais pas une fin en soi. Il craint que certaines provinces y voient une bouée de sauvetage.
La solution n’est pas de dire que nous allons seulement construire des centrales électriques à gaz, la majorité de l’approvisionnement devra être constituée d’énergies renouvelables.
il se souvient.
De son côté, Énergie NB dit examiner les effets de ce changement, sans plus de commentaires pour le moment.
S’attaquer également aux gros pollueurs
Jean-Philippe Sapinski, professeur d’études environnementales à l’Université de Moncton, n’est toutefois pas surpris par le déclin d’Ottawa. C’est dommage car nous avions un objectif relativement ambitieux
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Au-delà de la neutralité carbone de la production électrique, il pense qu’il faut s’attaquer à la réduction des émissions dans d’autres secteurs, comme le secteur pétrolier ou le transport de marchandises, deux des secteurs les plus polluants qui, ensemble, représentent près de la moitié des gaz à effet de serre de la province. émissions.
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Jean Philippe Sapinski, professeur d’études environnementales à l’Université de Moncton, le 22 avril 2024.
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Un avis partagé par le chef du Parti vert, David Coon.
Quant au ministre responsable de l’Énergie René Legacy, il dit vouloir continuer à travailler avec Ottawa tout en s’assurant que le réseau électrique soit fiable et abordable.
D’après un rapport de Frédéric Cammarano