Cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, le Président de la République est arrivé sur l’île ce jeudi 19 décembre au matin. Censé partir dans la journée, il a annoncé qu’il resterait jusqu’à vendredi pour se rendre aux « bangas ».
Neuf jours après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido à Mayotte, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi 19 décembre un « deuil national pour ce lundi 23 décembre ». «Nous partageons tous la douleur des Mahorais», a déclaré le chef de l’Etat sur X. « Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités au culte à 11h » a-t-il ajouté depuis l’archipel français de l’océan Indien.
Un peu plus tôt, Emmanuel Macron avait déclaré vouloir “reconstruire” Mayotte, annonçant l’arrivée d’un « loi spéciale » faciliter la reconstruction du département avec de nouveaux “critères”. Avant de prendre le même chemin très à droite que Bruno Retailleau : « Il faut que chacun accepte qu’en termes de compétences et de règles, on change les choses » et “renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, en même - évidemment que nous rétablissons les écoles, reconstruisons les maisons, reconstruisons les hôpitaux, etc.” a-t-il déclaré aux journalistes à Mamoudzou.
“Je ne peux pas laisser dire ça […] que l’État aurait démissionné ici”a ajouté le président de la République, après avoir découvert les dégâts dans un quartier de Mamoudzou, chef-lieu du département. “Nous allons créer un fonds d’indemnisation pour soutenir ceux qui ne sont pas assurés”a-t-il ajouté, sans en préciser le montant. Lors d’un échange avec des élus, le chef de l’Etat a annoncé la fourniture de « toutes les communes recevront de l’eau et de la nourriture au plus tard dimanche soir »précisant qu’à cet effet il serait réalisé « chutes d’hélicoptères ».
Arrivé à Mayotte dans la matinée, le président a annoncé peu après midi prolonger d’une journée son séjour dans l’archipel de l’océan Indien. «J’irai à les waves demain matin”» a déclaré Emmanuel Macron à propos de ces habitats précaires, où vivait près d’un tiers de la population avant le cyclone et qui ont été en grande partie détruits. Il doit également atteindre des zones plus à l’intérieur des terres, loin de la capitale Mamoudzou, précise l’Elysée. A son arrivée jeudi matin, le chef de l’Etat a été interrogé par des Mahorais lui demandant de rester plus d’une seule journée.
«Mahorais, on se remettra ensemble”avait déclaré le président de la République peu avant, dans un message publié sur X (anciennement Twitter). Aux côtés du chef de l’Etat, une petite délégation est également arrivée pour venir en aide aux sinistrés : une vingtaine de médecins, infirmiers, logisticiens et personnels de la sécurité civile ainsi que quatre tonnes de fret alimentaire et sanitaire.
Etat de « calamité naturelle exceptionnelle »
Après une reconnaissance aérienne de la zone sinistrée, Emmanuel Macron doit se rendre au centre hospitalier de Mamoudzou (CHM) et s’entretenir avec le personnel soignant et les patients soignés. Il ira alors “dans un quartier détruit, au contact des secours” mobilisés depuis le cyclone le plus intense ayant frappé Mayotte depuis 90 ans.
Cinq jours après la tempête, le gouvernement vient de déclarer l’état de «calamité naturelle exceptionnelle», prévu depuis au moins un mois par le gouvernement. Le blocage des prix à la consommation a également été mis en place via un décret, publié ce jeudi matin au Journal officiel.
Interrogée sur RTL ce jeudi matin, la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a assuré que le gouvernement “fait tout son possible” pour acheminer l’eau vers les populations touchées par le cyclone Chido à Mayotte, et que l’approvisionnement soit rapide “plus fluide”. Dans une lettre adressée aux chefs de parti et aux présidents des deux chambres, François Bayrou a qualifié le passage du cyclone de « la plus grande catastrophe naturelle qu’ait connue la France ces derniers siècles ».
Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 1 400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan bien plus lourd dans le département le plus pauvre de France. Le préfet a donc ordonné “une mission de recherche des morts”selon le ministère de l’Intérieur, qui souligne que « 70 % des habitants ont été gravement touchés ».
Mis à jour à 14h48 puis à 16h36 avec en plus les déclarations d’Emmanuel Macron sur le deuil national et l’approvisionnement en eau et nourriture des communes.