Écrit par Aude Henri
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L’annonce a fait l’effet d’une bombe : 500 contrats ne seront pas renouvelés par le Conseil départemental de la Haute-Garonne. Plan d’épargne requis. Les agents concernés ont été informés, les plongeant dans le désarroi, sans aucune certitude sur l’avenir. Témoignages.
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“J’ai travaillé quatre mois. Et puis il faudra tout recommencer. Si je ne suis pas pris comme agent volant, je dois repartir de zéro, chercher un emploi. Pendant la période des fêtes, ce n’est pas le moment.« Ce CDD du Conseil départemental de la Haute-Garonne est dans un profond doute. Comme de nombreux agents communautaires, son contrat ne sera pas renouvelé en raison des coupes budgétaires annoncées.
La jeune femme vit seule avec ses deux enfants. Après avoir travaillé dans la restauration et dans une crèche, elle décroche à la rentrée 2024 un contrat d’agent polyvalent dans un collège toulousain. Un contrat de 4 mois, jusqu’au 31 décembre, accompagné de promesses de stabilité. Farah pensait avoir trouvé «sécurité d’emploi» en signant avec le conseil départemental. Jusqu’à cette annonce mi-novembre : la collectivité a annoncé la suppression de 500 postes contractuels liée à des économies budgétaires.
Dahlia, qui travaille dans le même collège, se retrouve dans la même situation. Elle a également signé un contrat jusqu’au 31 décembre à titre d’agent polyvalent. “Nous avions la stabilité que nous souhaitions. On se voyait déjà aller loin avec un bon salaire et des vacances. Et finalement, eh bien non.« Dahlia avait anticipé, avait commencé à réaliser des projets. Et par-dessus tout, elle aime ce travail, l’équipe, l’école où elle est.
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L’annonce du non-renouvellement des contrats a fait mal. “j’ai beaucoup pleuré», nous raconte Farah. De son côté, Dahlia avoue en avoir pris un coup au moral. “On m’a appelé, alors que j’étais en plein service, pour me dire que j’étais convoqué au Conseil Départemental pour me parler de mon contrat.dit-elle. La rencontre, c’était pour nous dire que ce n’était pas de leur faute, que ça venait d’en haut… Ce que je comprends tout à fait.reconnaît Dahlia. Ils ont fait ce qu’on leur demandait. Mais ça fait toujours mal.“
“J’ai 23 ans. Je suis jeune. Je peux rebondir», nous raconte Dahlia en s’inquiétant pour sa collègue en situation »plus précaire« avec ses enfants. Selon les deux femmes, un nouvel appel à candidatures a été lancé par le Conseil Départemental pour les contrats. »agents volants« .
Farah parle de contrats de 20 heures, juste pour assurer le service de cantine à midi. “Mais ce sera toujours un flux de trésorerie», nous dit-elle, précisant qu’à la fin de son contrat actuel, compte tenu des salaires des trois derniers mois, les indemnités baisseront. Il faudra donc postuler, repasser un entretien. Sans certitude d’être embauché. “On a eu un mois de stress avant de savoir si on allait être reconduit ou non. Et là, on continue dans le stress de savoir si on va se faire prendre.“
Nous sommes dans le doute, nous ne savons rien. Tout ce que nous faisons, c’est attendre. Pour consulter les e-mails et les messages vocaux.
Farah, intérimaire du conseil départemental de la Haute-Garonne
Évoquant un «contexte exceptionnel“le ministère a indiqué qu’il «n’avait d’autre choix que de réduire ses dépenses pour achever le budget 2025. Il lui manquera 160 millions d’euros pour un budget global estimé à 1,670 milliard d’euros.« Le 26 novembre 2000, des personnes ont manifesté dans les rues de Toulouse pour dénoncer ces coupes budgétaires.
La communauté départementale indique que l’état des lieux est en cours, entre départs à la retraite non remplacés, souhaits de mobilité et contrats non renouvelés. Le tableau des effectifs pour 2025 devrait être connu lors du vote du budget initial du conseil départemental en mars.
(Farah et Dahlia sont des prénoms empruntés pour préserver l’anonymat de nos interlocuteurs)