« Ici, j’ai été pris au sérieux comme un adulte »

« Ici, j’ai été pris au sérieux comme un adulte »
« Ici, j’ai été pris au sérieux comme un adulte »

« Sans cette mission locale, je ne serais pas là. » Ce lundi 10 juin, Ulysse essaie de ne pas verser de larmes en témoignant devant les nombreuses personnes venues inaugurer les nouveaux locaux de la Misson intercommunale locale. A seulement 19 ans, le jeune homme a déjà fait ses preuves. Initialement étudiant en théologie, il abandonne ses études et vient travailler à Paris, mais tout ne se passe pas comme il l’imaginait. Sans emploi, affaibli, il pousse les portes de la Mission locale sans s’en sortir très bien. “Ici, j’étais pris au sérieux en tant qu’adulte”, il insiste. Aide au logement et soutien psychologique, la mission s’occupe du plus urgent. Ulysse rejoint un Contrat d’Engagement Jeunes (CEJ), un programme de suivi intensif d’un an qui vise à reprendre confiance et à projeter une carrière professionnelle ou de formation. « Cela m’a appris à prendre la responsabilité de recommencer ma vie d’adulte. Aujourd’hui, je retourne à l’université”, il continue, toujours en théologie.

Lou, 24 ans, habitante de Maisons-Alfort, est venue dans le cadre de son BTS professionnel. “J’ai raté mon diplôme à cause d’un module et ça m’a fait perdre confiance”confie-t-elle. « Avec la Mission locale, j’ai eu accès à la culture, j’ai eu aussi de l’aide financière et j’ai appris à mettre de l’argent de côté », elle témoigne. La jeune femme a effectué son service civique au Centre d’hébergement d’urgence de Saint-Maur.

Au micro ce lundi, il y a aussi Fatoumata, arrivée du Mali, qui a bénéficié d’un Contrat d’Engagement Jeunes, et encore Samuel, 22 ans, qui a réussi à intégrer une école de développement web, l’ESGI, et est désormais accompagné par un professionnel comme dans le cadre d’un parrainage, pour trouver une alternance.

Donner confiance

Didier Aubert est en réalité parrain. Fraîchement retraité, l’ancien directeur commercial, qui était déjà mentor lorsqu’il était dans son groupe, accompagne depuis deux ans la Mission locale. « Pour moi, le mécénat, c’est la transmission », il insiste.Nous apportons le point de vue de l’entreprise, nous utilisons nos compétences, nous partageons notre réseau, nous redonnons confiance. Un aperçu utile à toutes les étapes, à commencer par le CV. « Nous expliquons comment une entreprise lira le CV, puis nous préparons l’entretien. » L’ancien directeur, également impliqué dans l’association Solidarités nouvelles face au chômage, estime aujourd’hui que le défi le plus difficile pour ces jeunes et “gagner la confiance.”

Didier Aubert, ancien directeur commercial, aujourd’hui parrain et bénévole au service insertion des jeunes

Aux commandes de la Mission locale depuis 32 ans, l’ancienne réalisatrice Fabienne Glesser abonde. « Le contexte change et on sait s’adapter. Aujourd’hui, les jeunes sautent un peu plus et ont moins de repères, et surtout moins de confiance en eux. »

Fabienne Glesser, ancienne directrice de la mission locale

Un nouveau directeur

Ce printemps, la directrice a passé le relais à Manuela Modrego, qui a été pendant dix ans directrice adjointe de la Mission locale d’Ivry Vitry avant de prendre en charge le pôle Compétences, Inclusion et Entreprises de la Mission locale de Paris. Ce sera à elle de donner vie au nouvel espace inauguré ce lundi 10 juin, au 153 avenue du Général Leclerc. Parmi ses priorités, au-delà de l’installation et de la poursuite des projets en cours, le développement du “aller vers”, de sorte que «Tous les jeunes qui ont besoin de soutien savent que nous sommes là.»

Manuela Modrego, nouvelle directrice de la Mission locale de Maisons-Alfort

2 millions d’euros d’investissement

La mission est désormais hébergée dans un local spacieux de 500 m2 organisé autour d’un patio intérieur et doté d’une mezzanine, accueillant des bureaux, des salles de réunion et des espaces de différentes tailles pour des ateliers individuels ou collectifs. Le tout à deux pas de la ligne 8 du métro et de la future ligne 15. Un investissement de 2 millions d’euros de l’intercommunalité Paris Est Marne et Bois, a rappelé son président, Olivier Capitanio, auquel a contribué l’État à hauteur de 300 000 euros. 900 jeunes issus des quatre communes de Maisons-Alfort, Charenton-le-Pont, Saint-Maurice et Saint-Maur-des-Fossés y sont accompagnés chaque année. Le bâtiment accueille également quelques logements sociaux à l’étage.

Un espace complémentaire au QJ de Maisons-Alfort

« Cet espace est complémentaire du Quartier Jeunes (QJ) qui a ouvert il y a quelques mois. L’objectif est de faire croire aux jeunes en leur projet », a encouragé le maire de Maisons-Alfort, parrain de Marie-France. Ouvert le 1er décembre 2023, le QJ a pris place dans un ancien espace de coworking aux Juliottes, et accueille les équipes du BIJ (Bureau d’Information Jeunesse). « Nous avons regroupé le BIJ avec un espace de coworking, un espace de restauration, un Fab Lab qui dispose d’imprimantes 3D, de logiciels de création numérique et de montage audiovisuel, mais aussi un espace événementiel pour promouvoir les jeunes talents », explique Romain Maria, adjoint au maire chargé de la jeunesse.

Le QJ
 
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