« J’ai de l’eau dans les poumons, j’ai de l’eau dans les poumons !!! Ahhh… » Gisant au sol, le soldat semble agoniser. A côté de lui, deux de ses camarades sont également mal en point, l’un d’eux est inconscient. Deux autres soldats s’affairent à identifier leurs blessures et à leur prodiguer les premiers soins, quelques minutes seulement après une embuscade. Un assaillant a tiré au fusil d’assaut sur la section d’infanterie qui patrouillait en territoire hostile. A proximité immédiate, quatre autres soldats montent la garde et forment une bulle de sécurité en attendant qu’un véhicule blindé évacue les blessés. Il s’agit d’un scénario fictif mais inspiré de retours d’expériences d’opérations militaires.
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« J’ai déjà entendu cette sensation d’eau dans les poumons sur le terrain. Je l’intègre toujours dans une simulation comme celle-ci, explique l’adjudant Yoann du 15e Centre médical des armées (CMA) situé à Cesson-Sévigné, près de Rennes. Il s’adresse à une quinzaine d’étudiants en médecine de 6e année à Rennes, invités le mercredi 26 juin 2024 à une journée en immersion au cœur du camp du 11e Régiment d’artillerie de marine (11e RAMa), à Saint-Aubin-du-Cormier. (Ille-et-Vilaine). Cette année, en mars, ils ont suivi la première édition de cette introduction aux premiers secours de combat dans le cadre d’une nouvelle unité d’enseignement optionnelle « La santé en milieu militaire » créée avec le Service de Santé des Armées (SSS).
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Au programme, un peu plus de 20 heures de cours sur les risques infectieux en opérations extérieures, les mécanismes de blessures en médecine de guerre, le sauvetage et le triage au combat, les premiers secours psychologiques en opération, les missions en contexte nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC)… Le tout a ainsi appris le « SAFE MARCH RYAN », acronyme mémotechnique pour effectuer dans le bon ordre et dans un temps limité les gestes de premiers secours indispensables dans les conditions extrêmes d’une zone de combat. « Que se passe-t-il si le SC2 (médecin de combat niveau 2) se blesse lui-même ? »demande l’un des étudiants. »La section doit se réorganiser en attendant des renforts. Nous avons pas le choix. C’est une situation très délicate, concède l’adjudant Yoann, qui en profite pour rappeler une règle absolue en zone de guerre. Deux soignants ne voyagent jamais ensemble dans le même véhicule au sein d’un convoi. C’est interdit ! ».
Quelle sera la prochaine étape pour ces étudiants ? « L’avenir leur appartient. Certains voudront peut-être s’engager dans le service de santé de l’armée ou devenir réservistes. explique le professeur Renaud Bouvet, chef du service de médecine légale et de médecine pénitentiaire au CHU de Rennes. Une deuxième promotion de l’UE optionnelle « Santé en milieu militaire » sera formée au cours de la prochaine rentrée.
