Le camping Jos Garage est à vendre

Le camping Jos Garage est à vendre
Le camping Jos Garage est à vendre

Dans son coin de pays, de très nombreuses personnes ont pleuré la mort du sympathique et coloré conducteur de la Cadillac Coupé Opéra #43 de 1956.

Tout comme Suzanne Noël, sa compagne de vie depuis 27 ans, qui réalise à peine ce qui lui est arrivé.

«C’est arrivé si vite», me confiait-elle, encore secouée.

Elle ajoute : « Je venais de prendre ma retraite. Nous avions des projets de voyage.

Tous deux étaient propriétaires depuis près de 20 ans du camping Fort de la Martinière, boulevard Guillaume-Couture, que Suzanne vient de mettre en vente grâce à l’expertise d’un courtier immobilier.

Sans son Marc, on le comprend facilement, tout cela n’a plus de sens.

« C’était lui qui s’occupait de tout sur le terrain. Il effectuait les réparations. Il a parlé au monde. Il était toujours là. Alors que j’étais derrière. Je me suis occupé de l’administration.

Elle l’interrompt. Comme pour faire le point sur les événements qui ont bouleversé sa vie et celle des proches de son copain.

« Il avait réussi à nouer des liens très étroits avec ceux – et celles – qui passaient leur été au camping. Il était dans son élément.

Beaucoup d’affection

On aura compris qu’elle ne ressent plus la force de tenir la barre, maintenant qu’il n’est plus à ses côtés. Une pancarte à vendre a été installée à l’entrée du camping le mois dernier. Les acheteurs ont manifesté leur intérêt. Mais les banques, il faut le souligner, ont la réputation d’être prudentes sur ce type de transactions. On n’achète pas un camping comme on achète un bungalow en banlieue.

«Nous sommes l’un des derniers campings de Lévis», affirme Suzanne. Ce terrain a beaucoup de potentiel, j’en suis convaincu, pour quiconque souhaite lui donner un second souffle.

En attendant, l’épouse de feu Jos Garage continue de bénéficier du soutien des saisonniers.

« Je les trouve extraordinaires. Ils sont toujours là pour m’aider, quelles que soient les circonstances. Je me demande même ce que je ferais sans leur aide précieuse », confie-t-elle.

Elle les appelle par leur prénom ou leur nom. Elle parle de « son Roch » sur qui elle peut compter en cas de panne mécanique. Elle tient à souligner la collaboration de Gordon qui garde un oeil sur la piscine. Il y a aussi ce Monsieur Gagnon, Paul-Émile de son prénom, et son épouse Ginette, « qui sont admirables ».

«J’ai reçu beaucoup d’amour et d’affection de la part de tous ces gens depuis le départ de Marc», dit-elle, émue. Je ne peux pas tous les nommer, ils se reconnaîtront, mais ce sont en quelque sorte mes anges gardiens.

Elle veut le répéter, comme pour s’en convaincre : le départ précipité et prématuré de Jos Garage, personnage haut en couleur du monde des courses de Nascar au Québec, lui a coupé les jambes.

Il y a un an, j’ai rencontré Marc Perreault, le fou de courses automobiles, dans son camping. (Archives, Josée Lafortune)

À mon tour de faire une pause. Il y a un an, j’ai rencontré Marc Perreault, le fou de courses automobiles, dans son camping. Il avait un magnifique sourire aux lèvres en posant pour le photographe (ma copine Josée Lafortune) devant sa voiture #43. Il était heureux.

Il m’a expliqué, avec humilité, comment il avait réussi à piloter, et presque terminer sur le podium, lors d’une compétition sur la piste ovale de Valley-Jonction.

« Pas de chance, vers la fin, j’ai fait un tête-à-queue. Il me restait encore trois ou quatre tours à faire.

Il a ajouté : « C’était mon anniversaire (le 13 août). Cela aurait été tout un cadeau pour moi !

La course mémorable a eu lieu à l’été 2021. Il avait alors 58 ans.

Peu après son décès au printemps dernier, sa voiture de course a été achetée par son ami et mécanicien Christian.

Devinez quoi : la #43, pilotée par Maxime Gagné, a terminé au premier rang lors de la course du 18 mai sur le circuit de Valley-Jonction.

Le 23 juin aura lieu une course hommage à Marc Perreault. Ce sera comme ça chaque année.

«Ça me touche, ça me va droit au cœur», commente Suzanne, sachant à quel point son compagnon de vie s’est investi corps et âme dans sa passion.

«C’est comme s’il mourait d’être trop heureux», dit-elle.

En tout cas, les prochaines semaines s’annoncent décisives pour la suite.

«Je veux tourner la page. Je veux trouver un repreneur qui prendra la relève», espère-t-elle.

Elle est également consciente de la précarité qui règne parmi les travailleurs saisonniers.

« Certains se demandent ce qui va arriver au camping. Ils veulent avoir des réponses, mais malheureusement, je n’en ai pas.»

Elle essaie néanmoins de garder la tête haute, même si certains jours ce n’est pas évident.

« J’ai l’habitude de résoudre les problèmes un à la fois. C’est ce que je faisais quand j’étais employé [du gouvernement du Québec]. Là, je m’occupe de l’essentiel. »

Jos Garage peut dormir en paix.

 
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