la nouvelle édition du Festival du Film de Contis est sortie d’un « brouillard très épais »

la nouvelle édition du Festival du Film de Contis est sortie d’un « brouillard très épais »
la nouvelle édition du Festival du Film de Contis est sortie d’un « brouillard très épais »

Depuis plusieurs semaines, le doute sur la pérennité du cinéma Contis grandit, et celle du festival avec lui. Dans quelle mesure cette peur de « la dernière édition » vous habitait-elle ?

Magali Poivert : Extrêmement. Disons qu’aujourd’hui nous sommes en mesure de réaliser notre édition, quant à l’avenir, nous sommes dans l’incertitude. La devise est : profitons de ce festival.

Mathias Fournier : On ne peut pas dire que ce soit la dernière.

MP : C’est toujours un brouillard très épais. Dès que cette édition sera terminée, nous nous pencherons sur la suivante. Actuellement, nous n’avons aucune information et il est difficile de planifier les travaux.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour préparer cette édition ?

MP : Déjà, il y a toutes ces questions autour de la reprise du cinéma. Sera-t-il vendu, y aurons-nous accès et dans quelles conditions ? Il y a aussi l’aspect purement technique, c’est un bâtiment qui vieillit et on ne savait pas dans quel état on le retrouverait.

MF : Je précise que la salle était ouverte toute l’année et qu’elle est fermée en hiver depuis maintenant deux saisons. Il soulève plus de questions qu’un espace en fonctionnement permanent, mais aujourd’hui : elles sont toutes résolues. Il faut aussi être rassurant.

Malgré le contexte qui entoure sa création, cette 29e édition sera-t-elle propice aux innovations ?

MF : Nous avons fait un vrai choix. Qu’est-ce qui rend un festival spécial ? Un rythme intense de projection – on vient faire un tournage de cinéma – et puis, la présence des réalisateurs, des cinéastes qui viennent à Contis, pour défendre leurs œuvres. Jusqu’à présent, nous n’avions pas encore aménagé d’espaces d’échanges avec le public. Cette année, cela nous a semblé important. Chaque soir, à 18h30 (à midi le samedi 15 juin, NDLR), auront lieu des rendez-vous apéritifs à la terrasse du cinéma, animés par le critique de cinéma Leo Ortuno (Arte, Ciné+).

Vous souhaitez rapprocher le public et les créateurs ?

MF : L’idée est que tous les cinéastes présents ce jour-là vont plus loin que la simple projection, qu’ils échangent, débattent avec le public autour de ce qui constitue la matière des films, pour permettre aussi au spectateur d’aller au-delà de sa simple impression. Le rôle de notre festival ici est de créer un espace d’échange apaisé, à une époque où, et c’est mon impression, notre société très polarisée fait défaut.

Lorsqu’il s’agit de programmer des courts métrages et de choisir des formats, est-il utile de changer une recette qui fonctionne ?

MF : Non. Nous avons toujours une compétition de courts métrages avec des programmes qui font parfois la longueur d’un long métrage. Depuis que nous avons repris l’organisation il y a quatre ans, nous constatons une augmentation constante du nombre de personnes dans la salle. Notre métier est de défendre un format de cinéma à part entière et nous sommes satisfaits des résultats obtenus. Le défi reste de convertir le plus de personnes possible.

Et notamment les plus jeunes qui, finalement, sont habitués aux formats courts, sur les réseaux sociaux ou YouTube ?

MF : Exactement. Notre pari : à partir d’un format et d’une durée auxquels ils sont habitués, est de proposer des contenus plus difficiles d’accès pour eux. Les courts métrages sont rarement projetés, ils sont difficiles à trouver. Ce que nous espérons, c’est que lorsque les jeunes viendront, il y aura, à travers les projections ou les ateliers, un impact sur la formation de leur regard.

Peut-on considérer que les contenus que vous proposez sont également plus difficiles d’accès sur le plan intellectuel ?

MP : Non, tout est accessible. On voit que le jeune public comprend très bien les messages. Nous sommes toujours agréablement surpris de la façon dont ils réagissent aux films que nous leur montrons. C’est une fausse croyance de penser que le cinéma d’auteur est réservé à une certaine catégorie de personnes. Nous défendons le fait que le court métrage et ses thématiques sont universels et contemporains.

MF : Notre rôle est d’être un intermédiaire, entre eux et ces films vers lesquels ils n’iraient pas naturellement, surtout à l’ère des algorithmes, qui donnent la priorité à certains contenus et informations. Il nous suffit de créer la bonne manière de montrer ces productions et nous jouons aussi ce rôle d’algorithme.

En détail

Le 29e L’édition du Contis Film Festival débute le 12 juin à 18h30 avec la cérémonie d’ouverture. Ce sera le début de la compétition européenne de courts métrages avec deux jurys indépendants, l’un professionnel, présidé par la réalisatrice Annarita Zambrano et l’autre composé de jeunes locaux. Ils rendront leur verdict le samedi 15 juin à 19h30. Parallèlement, jusqu’au dimanche 16 juin, plusieurs avant-premières et projections spéciales auront lieu ainsi que des rencontres apéritives, des DJ Sets, un concours régional de courts métrages, un nano film un concours, un goûter cinéma (dès 5 ans) et enfin, petite nouveauté, une masterclass, vendredi 14 juin à 13h30, pour découvrir les coulisses de la création d’un court métrage, « Pibales » en l’occurrence, tourné à Contis. Programmation et informations détaillées sur le site du Contis Film Festival.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV périphérique et autoroutes, nouvelles fermetures ce dimanche pour le départ de Joe Biden – Libération
NEXT images impressionnantes d’une ancienne entreprise démolie