En Haute-Vienne, les gîtes ruraux ont la cote

En Haute-Vienne, les gîtes ruraux ont la cote
En Haute-Vienne, les gîtes ruraux ont la cote

En Haute-Vienne, les gîtes locatifs conservent une bonne place pour les vacances d’été parmi tous les moyens d’hébergement. Tour d’horizon d’un modèle d’hébergement qui séduit aussi bien les propriétaires qui l’ont adopté que les locataires qui y passent leur séjour.

« Les gîtes ont la cote auprès des Français depuis longtemps, déclare Charles Lecointe, directeur de la publication deD’accueillir, un magazine spécialisé dans l’actualité liée aux chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme. « Ces dernières années, nous avons connu un boom de la création de gîtes », explique Marie Dumaître, directrice de l’antenne Haut-Vienne des Gîtes de France.

Le lodge a plusieurs atouts dans sa manche

En 2024, le réseau Gîtes de France comptait 466 hébergements de ce type en Haute-Vienne. Qu’est-ce qui permet aux lodges de continuer à attirer face à la concurrence des plateformes ?

Suite à la crise sanitaire, « les gens se sont retrouvés et ont cherché à s’isoler au grand air », explique Charles Lecointe. Pourtant, comme le rappelle Marie Dumaître, « les gîtes sont majoritaires en milieu rural ou même à la campagne ». Ils constituaient donc un lieu de vacances idéal pour les Français. « Le gîte correspond à un besoin d’hébergement familial pratique et pas trop cher, explique Charles Lecointe. Le réseau Gîtes de France présente également plusieurs atouts qui lui sont propres. Pour les clients, le fait que Gîtes de France agisse comme « un organisme intermédiaire leur permet d’être sûrs que cette description correspond à ce qu’ils trouveront, que la maison existe réellement », ajoute Marie Dumaître. « Nous sommes là pour essayer de trouver la meilleure solution entre le propriétaire et le client », explique-t-elle. Le réseau Gîtes de France propose par exemple « un conseil personnalisé, une visite, un échange » aux hébergeurs. « Nous sommes là pour y répondre. C’est la grande différence », conclut-elle.

Ce système semble effectivement apprécié. Face aux demandes des propriétaires, l’entreprise est « très réactive », constate Agnès René, propriétaire de gîtes sur la commune de Palais-sur-Vienne (87). Les équipes des Gîtes de France « nous aident sur les aspects juridiques, commerciaux et fonctionnels », ajoute-t-elle. Un constat partagé par Anne Boudet, propriétaire d’un gîte près de Royères en Haute-Vienne. Pour elle, « ce système est plus personnel », loin du secteur représenté par les plateformes de location comme Airbnb, Booking et Expedia.

Moins de locations mais un peu plus de création

«C’est un an, en retard, plus compliqué. Nous sommes en baisse des taux d’occupation sur toutes les périodes », déclare Marie Dumaître. Mais elle évoque aussi les augmentations spectaculaires des loyers suite au Covid-19. Cette baisse des demandes peut donc être relativisée. “On retrouve des taux de fréquentation qui étaient ceux d’avant l’arrivée du Covid, voire en légère amélioration”, explique le directeur des Gîtes de France Haute-Vienne.

Du côté des propriétaires, il y a également une forte dynamique dans le secteur des gîtes. «Il y a toujours du turnover dans le parc», explique Charles Lecointe. « Les grandes entreprises du secteur ont joué un rôle dans cette montée en puissance de l’hébergement. Nous avons encouragé les gens à acheter des résidences secondaires pour les louer. C’est le discours d’Abritel et d’Airbnb depuis longtemps », ajoute le directeur de la publication du magazine Accueillir.

« Mais il ne faut pas oublier la pénurie de logements. On considère qu’un lodge ne reste pas en activité très longtemps. Souvent, les propriétaires revendent leur logement après quelques années », précise-t-il. Marie Dumaître fait le même constat concernant la durée de vie des lodges. « Selon les années, il y a entre 30 et 40 propriétaires qui interrompent leur activité », explique-t-elle. « Au final, ces lodges ne sont exploités que pendant trois ou cinq ans, ce n’est jamais très long », résume Charles Lecointe.

Le lodge, un modèle loin du tourisme de masse

Le lodge bénéficie également d’un changement de mentalité dans la société, notamment avec l’idée d’un tourisme plus vert car plus rural et plus proche.

« Il y a une envie d’aller dans un endroit plus naturel, plus rural. Cela a bénéficié à plusieurs territoires en France. Il y a certains départements ruraux qui sont devenus des destinations de vacances», explique Charles Lecointe, directeur de publication du magazine. D’accueillir, spécialisée dans les gîtes et chambres d’hôtes. Pour lui, les attentes des touristes ont changé et c’est justement ce phénomène qui profite aux lodges. Ce type d’hébergement est « plus respectueux de l’environnement ».

Anne Boudet, propriétaire du gîte, adhère totalement au modèle du « tourisme vert », notamment en s’opposant à l’installation d’une piscine sur son terrain. « L’intérêt, c’est que les gens viennent visiter et s’approprier une région », dit-elle. « L’aspect rural est un plus, c’est un changement », ajoute le propriétaire.

Mais ce type d’hébergement rural est aussi très fragile dans certaines situations. La météo joue donc un rôle très important dans le secteur de l’hébergement. « Si la météo est maussade, le client n’a pas envie de perdre un week-end à venir s’enfermer dans une maison, aussi confortable soit-elle », commente Marie Dumaître.
Plus généralement, les événements qui touchent l’ensemble du secteur touristique ont également des effets sur les lodges. « Je constate qu’il y a beaucoup moins de demandes pour cet été, sans doute à cause de la situation actuelle avec les élections, l’économie… » constate Anne Boudet.

Marie Dumaître évoque « un contexte économique peu favorable à la location et peut-être un attentisme » même si elle n’exclut pas les réservations de dernière minute. Malgré les difficultés, le secteur de l’hébergement a encore toutes les chances de garder le vent en poupe selon Marie Dumaître. « Je pense que des produits comme le gîte ont un avenir grâce à ce côté écolo. »

La location de gîtes, une activité qui perdure

Les propriétaires de gîtes de Haute-Vienne sont optimistes quant au développement du secteur même s’ils ne voient pas vraiment de boom des locations cette année.
« En Haute-Vienne, les gîtes sont assez demandés en été », précise Alexiane Trimbour, propriétaire d’un gîte à Bellac (87). Elle a commencé à louer des gîtes pour éviter d’éventuels « désagréments avec les locataires de longue durée ». La location courte dure « deux jours minimum » et peut durer jusqu’à « trois semaines d’affilée », explique le propriétaire.

Les espaces ruraux attirent

Les gîtes sont attractifs car ils constituent parfois la seule offre en milieu rural. « Il y a peu d’hôtels dans le coin, donc on propose quelque chose qui n’existe pas », explique Agnès René. « Parce que quand on est vraiment à la campagne, il n’y a pas d’hôtels », conclut-elle. Ce type d’hébergement est donc une aubaine aussi bien pour les propriétaires que pour les vacanciers en milieu rural. Le lodge a un autre grand avantage que ses concurrents n’ont pas, c’est l’espace. « Par rapport à la location d’appartements, il y a un certain confort à être dans une grande maison avec un grand jardin. C’est aussi plus confortable que le camping », précise Alexiane Tribour.

L’attrait des lodges s’explique aussi par leur localisation. « Les gens recherchent des destinations comme la Haute-Vienne où ils peuvent être à l’aise sans se marcher sur les pieds », rappelle Marie Dumaître, directrice des Gîtes de France Haute-Vienne. Le lodge est promis à un bel avenir car il « correspond aux intérêts des touristes d’aujourd’hui », ajoute-t-elle.

Pas de boom des locations

Même si les lodges séduisent de nombreux touristes français et étrangers, on n’observe pas vraiment une forte augmentation des demandes de location de lodges selon certains propriétaires. «C’est assez stable», précise Alexiane Trimbour. “Pour l’instant on ne peut pas dire qu’il soit plus élevé qu’avant Covid”, ajoute Agnès René. Mais il y a quand même des pics de fréquentation selon ces derniers. « On voit clairement que les gens recherchent le plus de juin à septembre. Mais nous avons aussi des demandes en novembre et décembre », explique-t-elle. « Les locations se font essentiellement pendant les vacances scolaires sauf en février où il n’y en a pas vraiment », analyse Agnès René. Un argument corroboré par le témoignage d’Anne Boudet qui a également « des demandes d’hébergement principalement en hiver et en été. »

Louer un gîte « ça permet de rencontrer du monde donc c’est sympa. C’est une façon pour les gens de savoir où aller et ce qu’ils peuvent faire. Alors, on leur fait découvrir la région », explique Agnès René, propriétaire de gîtes à Palais-sur-Vienne (87).

Pierrick Mouëza

 
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