Vents de 30 nœuds, rafales à 40 nœuds. C’était annoncé, prévu, anticipé. Et pourtant, ce premier passage du front ébranle les 40 solitaires. Sans exception. Comme un premier uppercut après un premier round tranquille. « Une « nuit de m…, une galère », selon Éric Bellion qui a eu du mal. « À un moment donné, je ne savais plus quoi faire, raconte-t-il. Même Charlie Dalin, impressionnant leader lundi, n’a pas apprécié ce moment : “Heureusement, nous ne vivons pas cela tous les jours.”
Deux blessures à la cheville
Les conditions difficiles ont ébranlé les montures. Autre favori, Thomas Ruyant a découvert une fuite dans sa soute à voile, à l’avant du bateau. Le Dunkerquois reconnaît « pomper l’eau régulièrement » mais estime « avoir la situation sous contrôle ».
Plus gênantes, les blessures à la cheville de deux concurrents : Jingkun Xu « espère ne pas subir de fracture ». Le premier chinois du Vendée Globe avoue avoir toutes les difficultés du monde à se déplacer dans son bateau. « Ça me fait vraiment mal… » Quant à Maxime Sorel, il raconte s’être blessé lors d’une manœuvre : « Je n’arrivais pas à réduire ma grand-voile, j’ai tout essayé. Lors de mon combat, je me suis blessé à la cheville droite. C’est un peu gonflé, il faudra surveiller ça.
Le premier front a provoqué quelques sueurs ici et là. Il a réveillé toute la flotte un peu brutalement.
Goodchild sans intention
Plus de 48 heures après le départ, on observe 223 milles (413 km) entre le premier, Sam Goodchild, et le dernier, Jingkun Xu. Un Goodchild qui a volé le leadership à Dalin dans l’après-midi. Et dire qu’il ne l’a même pas fait exprès : « Je ne cherchais pas vraiment cette première place, c’est une belle surprise, a déclaré le Britannique. Dans les prochaines heures, le rythme va baisser d’un cran, la météo annonçant un vent inférieur à 10 nœuds entre les Canaries et le Cap Vert.