La Fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés a réagi à la publication d’un article dans « Canard chainé » dénonçant des faits qui, s’ils étaient avérés, pourraient constituer une agression sexuelle. Tout en niant les faits qui lui sont reprochés, le chef des Ambassadeurs – La Grande Écurie s’est retiré de ses engagements.
Comme dans l’affaire François-Xavier Roth, c’est un article du Canard enchaîné qui a mis le feu aux poudres. Sous le titre « Le flûtiste descend », le palmipède du 6 novembre décrit les prétendues habitudes d’Alexis Kossenko : « proposer à ses sœurs et élèves des massages des pieds qui montent parfois jusqu’aux parties intimes ». Appuyant les témoignages des victimes présumées, l’hebdomadaire dénonce des « faits susceptibles d’être qualifiés d’agressions sexuelles ».
Les journalistes de Canard enchaîné a également recueilli les commentaires des responsables de l’ensemble Holland Baroque et de l’Opéra d’Oldenbourg (Allemagne), institutions avec lesquelles Alexis Kossenko a travaillé ; ils pointent également le « comportement inapproprié » du musicien. Nicolas Bucher, directeur du Centre de musique baroque de Versailles (CMBV), confirme dans le même article avoir reçu un signalement concernant Alexis Kossenko, sans toutefois avoir eu « connaissance de faits précis » que ce dernier aurait commis dans le cadre de ses activités à CMBV.
Mot contre mot
Alors que François-Xavier Roth a immédiatement reconnu le comportement qui lui était reproché, Alexis Kossenko, par la voix de son avocat, a affirmé au Canard enchaîné n’ayant « jamais commis d’agression sexuelle sur qui que ce soit ni [n’avoir] a envoyé un message à caractère sexuel. On est donc dans le schéma du « mot contre mot » qui incite la Fédération des ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés (Fevis) à la prudence : « En l’absence à ce stade d’aveux ou de condamnation de l’agresseur présumé, temps nécessaire à la “L’instruction et l’organisation des échanges sont prises par la fédération pour évaluer ce qu’elle a à faire”, indique un communiqué du 12 novembre. La Fevis précise également que son conseil d’administration s’est “désormais rapproché de la gouvernance de la Groupe Les Ambassadeurs selon son protocole mis en place l’été dernier ». Elle réaffirme également « son engagement sans faille auprès des victimes et maintient sa fermeté face aux actes de violence. »
Tout en niant les accusations portées contre lui, Alexis Kossenko semble s’être désisté de ses engagements publics. Son nom n’apparaît plus sur la plupart des sites Internet des institutions où il était programmé dans les prochains mois. Pour le Don Giovanni qu’il devait diriger en janvier prochain au Théâtre des Champs-Elysées par exemple, il a déjà été remplacé par Mathieu Romano.