Fouilles archéologiques préventives dans un château de Dordogne

Trois chèvres prennent le soleil sur les marches de la maison tandis qu’à quelques mètres, des archéologues s’affairent dans des tranchées humides. Mais c’est le trio de chèvres qui retient l’attention. « N’oublierez-vous pas de photographier le chantier ? », demande, le sourire aux lèvres, le propriétaire du Château de Saint…

Trois chèvres prennent le soleil sur les marches de la maison tandis qu’à quelques mètres, des archéologues s’affairent dans des tranchées humides. Mais c’est le trio de chèvres qui retient l’attention. « N’oublierez-vous pas de photographier le chantier ? », demande, le sourire aux lèvres, le propriétaire du château de Saint-Germain-du-Salembre (Dordogne), Christophe Mangé.


Christelle Ehrhardt et Christophe Mangé sur la digue du château.

Philippe Greiller

Depuis la semaine du 20 mai, les équipes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) travaillent en amont des travaux prévus sur la digue du château (lire ci-dessous), située à l’arrière du bâtiment. Christelle Ehrhardt, la responsable des fouilles, décrit le cadre de l’opération : « Nous effectuons un sondage au pied de la tour principale, qui est la plus ancienne de l’ensemble, ainsi que dans la cour ».


Les pieux sont visibles au niveau des fondations.

Philippe Greiller

Piquets en bois

Les travaux ont révélé une maçonnerie, aujourd’hui enterrée. Beaucoup plus intéressante, la présence de morceaux de bois au niveau des fondations médiévales. «Ces tas sont très fins, 3 à 5 centimètres d’épaisseur», décrit Christelle Ehrhardt. Elle s’interroge : « Était-ce pour la stabilité du bâtiment ou pour créer des batardeaux, sachant que la zone est très humide ? Tout est ouvert. » La phase d’étude des matériaux collectés sur place devrait lui permettre d’en savoir plus. « J’ai quatre mois pour remettre mon rapport », précise le responsable des fouilles.

Bottines aux pieds, Christophe Mangé n’en rate pas une miette. Ce château est sa résidence principale. Elle entre dans le giron familial en 1950, lorsque son grand-père alsacien, Louis Vogel, professeur d’histoire-géographie au lycée Bertran-de-Born à Périgueux, l’achète. « Je venais en vacances ici quand j’étais enfant », souligne ce retraité du monde du spectacle vivant. Il ajoute : « S’occuper d’un tel endroit est un travail à plein temps. »


Des douves entourent le château.

Philippe Greiller

La propriété a été ouverte au public il y a quelques semaines dans le cadre de l’opération Châteaux en fête. Il y sera de nouveau présent lors des Journées du Patrimoine en septembre. D’ici là, grâce à l’Inrap, Christophe Mangé aura appris bien d’autres histoires sur son château et les visiteurs les écouteront avec beaucoup d’intérêt. A condition qu’ils ne s’attardent pas trop devant les trois boucs.

Fondation du patrimoine

Le château de Saint-Germain-du-Salembre a été sélectionné, en 2019, dans la première liste du Loto du Patrimoine. Des aides avaient été promises pour la réfection de la digue du château qui avait cédé en 2017. « Normalement, les travaux doivent être réalisés d’ici cinq ans », souffle le délégué départemental de la Fondation du patrimoine, Patrick Palem. Il ajoute : « Un délai supplémentaire a été accordé et les travaux devraient débuter cette année. »
L’aide de la Fondation dépasse les 100 000 euros, auxquels il faut ajouter une subvention de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). « Le budget des travaux est de 300 000 euros », chiffre Christophe Mangé. L’opération consiste à restaurer le mur de soutènement surplombant l’une des douves, voire à le reconstruire par endroits.

 
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