A Genève, les quartiers “sulfureux” du passé se cachent dans la ville – rts.ch – .

A Genève, les quartiers “sulfureux” du passé se cachent dans la ville – rts.ch – .
A Genève, les quartiers “sulfureux” du passé se cachent dans la ville – rts.ch – .

La ville du bout du Léman, bastion du protestantisme, est-elle aussi austère qu’on le pense ? Si aujourd’hui les Rues-Basses sont consacrées au shopping, au XIXème siècle, des bordels y étaient implantés. Couleurs Locales a retracé l’évolution des lieux de prostitution dans toute la Cité de Calvin.

A quelques centaines de mètres de la cathédrale Saint-Pierre, dans la Vieille-Ville de Genève, un quartier calme cache bien son jeu. « C’était la rue des Belles-Filles » et ici « la rue Chausse-Coq », raconte Catherine Hubert Girod, une guide qui propose de visiter les quartiers « sulfureux » de la ville.

Dans cet ancien quartier libertin, des noms comme « impasse du Vieux-Bordel » (aujourd’hui rue Maurice) et « rue Chausse-Cul » (aujourd’hui rue Chausse-Coq) fleurissaient en raison des nombreuses prostituées qui y travaillaient. .

Au XVe siècle, le prince-évêque décide de restreindre ce commerce, jugé immoral, et de « concentrer » toute activité liée au sexe « dans ces rues », précise encore la Genevoise.

Virage calviniste

Avec l’arrivée de Calvin et l’adoption de la Réforme protestante en 1536 à Genève, la prostitution est tout simplement interdite. Le métier est donc relégué dans les banlieues de la ville, notamment rue des Etuves (rive droite), où les filles de joie fréquentent les bains publics mixtes.

>> Carouge était aussi un « foyer de contrebande et de prostitution », explique l’historien André Corboz :

L’invention de Carouge / Dimensions / 42 min. / 18 mars 1971

Plus loin en dehors de la ville, une « ville de perdition » sert aussi de « défoulement » aux Genevois : Carouge. Au début, ce n’était qu’une ville de l’Ouest, (…) une sorte de centre de contrebande et de prostitution », explique l’historien André Corboz dans une archive RTS de 1971. Des affiches étaient même placardées dans la Vieille Ville pour inciter les citoyens à renoncer. leurs escapades.

Pour autant, la prostitution n’a pas disparu de Genève. Si aujourd’hui, au cœur des Rues-Basses, les restaurants et les enseignes dominent largement, au XIXème siècle l’ambiance était complètement différente.

Il y avait tout autant de commerces, mais aussi des bordels, tant réglementaires que clandestins.

Catherine Hubert Girod, guide à Genève

À l’époque, des « bordels, à la fois réglementaires et clandestins », émergent sur l’artère commerciale. L’une des maisons a connu un succès particulier. On a pu le constater grâce aux « lourds impôts » qu’elle a payés, souligne le guide.

Une association créée aux Pâquis

Il faudra attendre 1925 pour que ces lieux de luxure soient interdits à Genève. L’activité se déplace ensuite progressivement vers la rive droite, à proximité de la gare, des hôtels et autres établissements nocturnes.

En 1982, les travailleuses du sexe des Pâquis se sont organisées en association. L’initiative vient notamment de Grisélidis Réal, artiste, écrivain et péripatéticien. La militante et membre fondatrice, décédée en 2005, a légué toutes ses archives (documents historiques, coupures de presse, etc.) à l’association. Aspasie. Ceux-ci sont accessibles au public.

>> Lisez à ce sujet : Le Grand Format dédié à Grisélidis Real

Sujet télé : Gianluca Agosta

Adaptation web : Doreen Enssle

 
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