le Conseil d’Etat interdit les chasses traditionnelles ciblant les alouettes

le Conseil d’Etat interdit les chasses traditionnelles ciblant les alouettes
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l’essentiel
Le Conseil d’Etat a jugé, lundi 6 mai, illégales les chasses aux pantes (filets) et aux matoles (cages) utilisées contre les alouettes, les jugeant non conformes au droit européen, dans une décision sur le fond qui annule définitivement plusieurs arrêtés décisions gouvernementales pris en octobre 2022. Ces chasses traditionnelles sont pratiquées dans plusieurs départements du sud-ouest, dont le Lot-et-Garonne.

“C’est une belle victoire, car pour l’instant, aucune chasse traditionnelle aux oiseaux n’est de facto autorisée en France”, s’est félicitée la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) auprès de l’AFP. « Le combat a été long et difficile, des tribunaux administratifs au Conseil d’État en passant par la Cour de justice de l’Union européenne. Des années plus tard, après des dizaines de recours en justice et des centaines de milliers de champs d’alouettes sauvés, nous obtenons enfin justice pour sonner la fin du jeu des chasses traditionnelles”, ajoute l’association “One Voice” dans un communiqué.

Lundi 6 mai, le Conseil d’État a décidé d’annuler définitivement les décrets qui autorisent les pantes et matoles dans les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, la Gironde et le Lot-et-Garonne. L’audience du jugement était prévue le jeudi 4 avril, lors d’une audience prévue à 9h30.

Des décrets déjà annulés par le Conseil d’État en 2023

Vendredi 27 octobre 2023, le Conseil d’État avait déjà décidé de suspendre le décret qui autorisait l’expérimentation dans le Lot-et-Garonne pendant plusieurs semaines de chasse à l’alouette à l’aide d’un filet ou d’un matole. Le plus haut tribunal administratif français avait déjà porté un coup sévère à ces chasses ancestrales en mai 2023 en annulant les décrets-cadres de 1989 autorisant la chasse à la colle et aux pièges appelés tendreries sur d’autres espèces d’oiseaux, sur lesquels s’appuyait régulièrement le gouvernement, sous la pression. des chasseurs, autoriser à nouveau leur utilisation.

Si la directive européenne « oiseaux » de 2009 interdit les techniques de capture massive d’oiseaux sans distinction d’espèces, une dérogation est possible « à condition qu’elle soit dûment justifiée et qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante pour capturer certains oiseaux ».

Le respect de la tradition « ne suffit pas »

Concernant les chasses aux pantes et matoles sur alouettes, le Conseil d’État, contacté par la LPO et One Voice, avait déjà suspendu les arrêtés en octobre 2022. Dans sa décision sur le fond, le Conseil d’État estime que justifier ces chasses au nom du respect de la tradition «ne suffisent pas». « La raison de l’exonération » introduite dans les décrets « réside principalement dans l’objectif de préserver l’usage de méthodes de chasse constituant une pratique traditionnelle qui […] ne peut justifier à elle seule l’absence d’une autre solution satisfaisante», est-il indiqué dans la décision.

Par ailleurs, le juge considère qu’il n’est pas démontré que ces types de chasse seraient les seuls capables de capturer des alouettes, qui peuvent également être chassées au tir par exemple. Enfin, le Conseil d’État juge que ces types de chasse risquent d’entraîner d’importantes captures accidentelles d’autres oiseaux.

« Les ministres, comme les fédérations intervenantes, ne démontrent pas que les prises accessoires résultant de l’utilisation des pantes et des matoles […] ne concernerait en réalité qu’un petit nombre d’oiseaux », selon la décision. “Il n’a pas non plus été démontré que les dégâts causés aux oiseaux capturés non ciblés pouvaient être considérés comme négligeables”, ajoute-t-on. Les alouettes des champs, autrefois oiseaux communs de nos campagnes, ont vu leur effectif diminuer de 25 % depuis 1980, selon la LPO.

Les représentants des 47 combattants rebelles

Du côté des chasseurs, il y a beaucoup de colère. “C’est une décision totalement injuste”, déplore Michel Auroux, ancien président de la fédération des chasseurs du Lot-et-Garonne (2000 à 2022) et fondateur de l’Association des chasseurs méprisés du Grand Sud-Ouest. «C’est écoeurant. On se moque des chasseurs. Ce sont des siècles de traditions qui sont balayées d’un revers de main», s’est également indigné Laurent Vicini, actuel président de la Fédération de chasse Lot-et-Garonne.

Les représentants des 47 combattants s’indignent de ne pas avoir été écoutés. « Nous avons présenté de nombreux arguments au Conseil d’État, les juges n’en ont écouté aucun », raconte Michel Auroux. “Ils ont prêté allégeance aux associations environnementales les plus extrémistes qui veulent la mort des chasseurs.” Ils craignent également d’autres interdictions dans les mois à venir. « Ils ne s’arrêteront pas là », assure Laurent Vicini. « Je suis plus pessimiste que les autres chasseurs mais je pense qu’ils vont ensuite s’attaquer au palombe. Ce n’est qu’une question de mois, sûrement après les élections européennes », ajoute Michel Auroux.

Dans les semaines à venir, les chasseurs se réuniront pour planifier des « actions de révolte ». « Si Paris veut du désordre dans le Sud-Ouest, il l’aura, prévient le président de l’Association des chasseurs méprisés du Grand Sud-Ouest. Nous allons nous réunir avec les autres départements concernés et nous déciderons des actions à entreprendre. « Il y a les Jeux olympiques dans quelques mois et la flamme olympique passera par la Nouvelle-Aquitaine », précise le patron des chasseurs du Lot-et-Garonne. Nous allons monter au créneau, c’est le seul moyen de nous faire entendre.»

 
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