Un mammouth d’Ule Ewelt, qui travaille l’or blanc (terre argileuse) du Westerwald en Allemagne, mais aussi le bronze.
Marché de la céramique de Bussière-Badil
Ule Ewelt est un artiste connecté à la nature et aux débuts de l’humanité. Le céramiste allemand, originaire de la région de Francfort, est l’un des deux invités d’honneur de la 47e édition du Marché de la Céramique de Bussière-Badil, en Dordogne, prévue du jeudi 9 mai au dimanche 12 mai (1).
Première fois
« C’est ma première fois en Dordogne », se réjouit l’artiste, invité à réaliser une sculpture en public pendant les quatre jours de la manifestation. Elle a choisi de façonner un mammouth et peut-être un bison avec de la terre très chamottée du Westerwald en Allemagne, du véritable or blanc. Une invitation au voyage, autour du feu et des techniques « qui datent de l’âge de pierre ». Où le jeu des oxydations donne ses couleurs à l’œuvre.
« C’est mon intérêt pour la représentation animale qui m’a amené à la préhistoire, et non l’inverse. J’adore les œuvres rupestres, elles ont retrouvé l’âme de l’animal”, raconte en français Ule Ewelt, très demandé en France depuis une première exposition au Printemps des potiers, à Bandol (83). « Je ne sais pas pourquoi j’expose autant en France. Peut-être parce que tout le monde ici connaît les grottes, ce qui n’est pas le cas en Allemagne, où tout doit être expliqué. »
Avant de rencontrer le public, Ule Ewelt visitera Lascaux 4, et peut-être aussi les grottes de Pech Merle, dans le Lot. Pèlerinage obligatoire dans l’histoire millénaire de la Dordogne. D’abord géographe pendant six ans dans une réserve naturelle, la céramiste, passée à la sculpture en 2011, trouve autant de joie, dit-elle, à observer les chèvres et les corbeaux de Crète que les bisons, mammouths, rhinocéros et petits chevaux de la région. Magdalénien. Elle s’intéresse également de plus en plus aux carnivores, notamment aux ours et aux lions. Entre monde sauvage et culture. Entre l’imaginaire des grottes ornées et le présent, fascinée, dit-elle, par ce lien qui perdure entre l’homme et la nature. Hors du temps.
(1) De 10h à 19h les trois jours. ENTRÉE LIBRE. Plus d’informations sur le site du Marché de la Céramique de Bussière-Badil, bussiereceramique.com.
44 potiers à découvrir dans la salle
Pour la 47ème édition du Marché de la Céramique de Bussière-Badil, 44 potiers seront découverts dans la halle. Qu’est-ce qu’ils ont en commun? Travailler la terre. Les organisateurs veillent à une répartition équitable entre les céramistes qui réalisent des arts de la table, de la décoration et ceux qui sont sculpteurs. « Nous sélectionnons les exposants pour deux ans. Cette année, nous avons reçu 144 candidatures pour 15 places », raconte Milena, l’une des neuf céramistes de l’association Quatre à quatre, responsable. Cela montre l’aura de l’événement, qui attire chaque année environ 10 000 visiteurs. Pour la deuxième fois, elle présentera une exposition dans l’église romane du village. Après Patrick Rollet, l’un des pères fondateurs du marché de Bussière-Badil, les organisateurs ont choisi de donner carte blanche à Bénédicte Vallet, l’autre invitée d’honneur. Le designer mélangera textiles et porcelaine « aux confins du végétal, de l’animal et du minéral ».
